"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Magnus Wallace, militant écologiste, parcourt les mers à bord de l'Arrowhead pour arraisonner les navires baleiniers qui braconnent en zones protégées. Un combat pour les droits de l'animal, une insurrection singulière qui force l'admiration, racontés dans un roman qui célèbre la beauté du vivant et la nécessité d'une prise de conscience.
Livres 5.00/5
ATTENTION-ATTENTION-ATTENTION : ce livre pourrait sauver la planète !
On n'a pas l'habitude de lire Alice Ferney sur ce terrain là mais encore une fois, son écriture élégante et poétique fait mouche, en particulier dans ce vibrant plaidoyer pour la terre, un plaidoyer pour que le règne de l'homme ne soit pas la fin du règne du vivant.
Pas de complainte écolo-larmoyante dans ce récit, mais des faits : des océans devenus la décharge du monde, une faune marine systématiquement pillée dans l'indifférence générale des hommes et de la communauté internationale, des animaux marins qui agonisent par milliers dans les océans tandis que les salons de toilettage pour chihuahuas se multiplient…
Une fiction bien réelle et un hommage poignant pour ce personnage de Magnus Wallace dont on devine vite la véritable identité, celle de Paul Watson co-fondateur de Greenpeace puis de Sea Shepherd. Magnus Wallace, activiste écologiste incorruptible et indomptable, fondateur de l'association Gaïa, essaie par tous les moyens de faire comprendre au monde que le seul vrai prédateur de la nature est l'homme et lutte avec des moyens dérisoires mais un sens phénoménal de la communication contre le pillage illégal organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune, préférant protéger la vie que la propriété (en l'occurrence, les bateaux de pêche).
Aiguillonné par la curiosité, et très vite porté par l'admiration, un journaliste norvégien s'embarque sur l'Arrowhead avec une poignée de militants s'opposant activement à la pêche illégale en zone protégée, c'est Asmussen, le narrateur.
Et là, alors qu'on était, comme Asmussen, légèrement sceptique, on découvre avec effarement les agissements des énormes bâtiments de pêche qui harponnent les requins pour couper leurs ailerons, avant de les rejeter vivants à la mer, où ils coulent à pic et se noient, qui, contournant les règlements internationaux, continuent de massacrer les baleines et les dépècent parfois vivantes sur le pont des bateaux-usines.
L'homme peut faire le choix d'améliorer la vie des humains sur Terre, en protégeant le vivant sous toutes ses formes. Tel est le message d'Alice Ferney qui, par le biais de son personnage, embrasse la cause de son héros en célébrant la beauté souveraine du monde marin et questionne le devenir de «cette Terre que nous empruntons à nos enfants". Dans quel état allons-nous la laisser? Pourront-ils y vivre encore, et comment ?
L'actualité rattrape quelquefois la littérature et il est dommage que les prix littéraires n'aient pas récompensé ce livre à sa juste valeur, alors que
les Sea shepherd ont été arrêté le 30 août 2014 (soit 10 jours après la parution du livre) et que les autorités ont laissé faire ce massacre annuel où une trentaine de dauphins pilotes ont été sauvagement exécutés sur les îles Feroe, au nom d'une tradition vieille de 1000 ans et que cette semaine, les députés ont reconnu aux animaux la qualité symbolique d'«être vivants doués de sensibilité» …
LISEZ, faites lire et sauvez la planète !
Lu en avant première cet été, Le règne du vivant d'Alice Ferney est la définition même du roman engagé. Ecologie, défense de la mer qui devient une vraie poubelle et des espèces la peuplant face aux braconniers sans peurs et sans fois!
Le style est direct, clair et explicite. On ressent le combat à la lecture du livre. On est souvent mis face à nos contradictions et on s'interroge forcément sur nos comportements en tournant les pages.
On aime ou on n'aime pas, mais personnellement j'ai apprécié les aventures de Magnus Wallace. L'auteur défend parfaitement sa thèse et est convaincante.
Donner sa vie pour défendre ses idées, voila un beau roman illustrant cette expression.
4/5
Pour Magnus Wallace, grand défenseur des requins et des baleines, tous les moyens sont bons pour protéger ces animaux en voie de disparition. Il est capable de tout, même de couler un baleinier comme le « Léviathan ». Désireux de suivre la nouvelle campagne de protection de « Gaïa », le groupe d'écologistes activistes qui l'entoure, Gérald, le narrateur, un journaliste et photographe globe-trotteur, embarque à bord de leur navire amiral « l'Arrowhead ». Au large des Galapagos, Wallace et son équipage composé d'une vingtaine de personnes de toutes nationalités et de toutes origines sociales et professionnelles, s'interposent lorsque des pêcheurs équatoriens se mettent à braconner impunément à l'intérieur même d'une réserve naturelle. L'échauffourée est plutôt violente. Mais quand la police maritime intervient, c'est pour donner tort aux défenseurs de l'environnement.
Difficile de classer « Le règne du vivant » dans la catégorie roman tant tout ce qui est raconté semble inspiré de situations réelles et rappelle les grandes heures des débuts héroïques de « Greenpeace » quand de frêles zodiacs venaient se placer devant les canons-harpons des baleiniers japonais pour sauver les baleines en prenant tous les risques. Les années, les décennies ont passé et le problème reste entier et encore bien plus prégnant qu'à l'époque. Certains comme les militants de l'association « Noe » ont tout misé sur le dialogue, les conférences, les parlottes qui ne servent à rien. Ils sont devenus respectables et respectés. D'autres, comme Magnus Wallace se sont radicalisés. Leurs méthodes violentes et spectaculaires semblent plus efficaces mais elles les relèguent au niveau des terroristes et autres hors la loi. Sur ce thème intéressant, le lecteur s'attend à un livre fort et enthousiasmant. Il n'en est rien. Trop de dialogues et de longs discours théoriques. Une intrigue convenue qui dès le début laisse deviner la fin tragique. Des personnages sans épaisseur ni charisme... Heureusement, le texte est court (171 pages seulement) et vite lu grâce à la plume vive et alerte de Mme Ferney. Mais n'est pas Melville ou Hemingway qui veut.
Ce roman peut être rangé dans la même catégorie que Grâce et dénument dans le sens où il dénonce des comportements et tente de nous ouvrir les yeux. Mais là où Alice Ferney rendait des personnages touchants dans leur marginalité, il lui est forcément difficile de rendre des animaux marins et sauvages touchants. Elle dénonce donc les comportements humains. Je n'aime pas les romans écolos, ni les documentaires d'ailleurs (rien que le souvenir de Home me fait encore m'insurger), ce qui ne veut pas dire que je ne trie pas mes déchets, ni que je ne trouve pas absurde qu'on tue les requins. Vous me direz "Pourquoi lire ce roman, alors?" et je vous répondrai que je n'avais pas du tout lu la quatrième de couverture quand je l'ai lu. Mais je déteste qu'on me fasse la leçon et en plus, je ne vois pas bien en quoi je peux combattre la chasse aux requins. Et si j'ai l'habitude d'être agacée par cette auteure puisque ce fut le cas avec Cherchez la femme, j'aimais néanmoins son écriture. Ici, cette écriture m'a semblé sans intérêt. J'ai tout au plus aimé une ou deux phrases (pas du point de vue stylistique):
C'est la responsabilité qui distingue l'homme des autres vivants.
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