"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
- La notoriété et la popularité de l'auteur.
- L'univers décalé de l'auteur dans un décor haut en couleur.
- Un auteur médiatique et apprécié du public.
- Un polar politique hilarant.
Et si Jacques Merenda, dit " Le Niçois ", sortait de sa planque dorée sud-américaine pour celle qu'il n'a jamais pu oublier : Nice, sa ville ?
Sa ville, aujourd'hui dirigée par son fils " soi-disant " spirituel, Christian Estrival, est menacée par une vague bleu marine qui n'a rien à voir avec la Méditerranée qu'il aime tant.
L'heure du grand retour a sonné !
Et si la réapparition de Jacques Meruda n'est pas du goût de tout le monde, ni les règlements de compte, ni les jalousies politiques, ni les magouilles, et encore moins son ancienne maîtresse ne sauraient le faire renoncer...
Quelques semaines avant que paraisse "Comment tu parles de ton père", Joann Sfar a publié "Le Niçois", un livre dont on a peu parlé et qui contient pourtant aussi quelques pages émouvantes mettant en scène André Sfar, son père.
Cette histoire un peu folle, souvent burlesque et truculente pourrait être traduite en bande dessinée, ce qui serait assez jouissif avec un tel auteur. En attendant, elle se lit bien et offre un bon moment de détente. Quand elle a été écrite, pour donner une autre image de Nice, elle ne pouvait tenir compte du drame qui a endeuillé la ville et la France le soir du 14 Juillet 2016.
Bien que le héros se nomme Jacques Merenda, on pense tout de suite à Jacques Médecin (1928 – 1998) qui fut maire de Nice de 1965 à 1990 et dut fuir en Uruguay pour tenter d’échapper à la justice qui le poursuivait pour corruption.
Dans l’avant-propos, Joann Sfar prévient que son livre n’est pas une enquête sur l’ancien maire de sa ville mais qu’il parle de l’univers de Jacques Merenda. Ainsi, son texte est émaillé de nombreuses phrases bien senties et tellement justes : « Le Niçois, depuis toujours, payait en liquide. Cette arme l’avait sauvé tant de fois. » Un peu plus loin, il avoue : « Je ne peux pas être raciste ! J’aime tous les individus inscrits sur les listes électorales. »
Loin de la France, Merenda n’a qu’une obsession : revenir à Nice car il ne supporte plus cet exil fiscal. Seulement, Christian Lestrival, le maire actuel, ancien champion motocycliste, qu’on appelle Le Pitchoun, ne veut pas de ce retour. «Il n’aura pas l’investiture du RPR. Enfin, de l’UMP, enfin, des Républicains. Qu’est-ce qu’ils peuvent être cons à changer de nom tout le temps ! Le PS et la Vache qui rit ont le même label depuis longtemps et c’est plus simple pour l’usager. »
Jacques Merenda va chercher le soutien du Docteur Bouchoucha, chef de la délégation communiste du conseil municipal, à qui il promet de faire bien plus que les 4 % obtenus à chaque élection… Zéphyrin Éloïse Nguesso, orphelin béninois, élevé à Nice, avocat brillant mais noir et donc sans travail, est recruté par Lestrival mais se retrouve aux côtés de Merenda.
Ensemble, ils vont chercher André Sfar, à l’hôpital SR Roch. Merenda veut son ancien adjoint au domaine communal qui lutte depuis quinze ans contre la maladie de Parkinson. André Sfar n’a pas oublié qu’il s’était allié à Merenda pour combattre le FN mais celui-ci a reçu JM Le Pen à la mairie…
Ils se rendent dans le quartier de l’Ariane où Merenda n’a jamais mis les pieds. André Sfar a vu se dégrader tout l’encadrement social : « En les entassant dans les mêmes quartiers, on avait appris aux Maghrébins à haïr les Maghrébins… des habitants victimes d’un racisme sanguinaire dès qu’ils mettaient un pied en centre-ville. »
C’est un débat organisé par le Front de Gauche entre Edwy Plenel et Tariq Ramadan qui motive la venue de Merenda, Bouchoucha, Zéphyrin et Sfar mais Ramadan n’est pas là et le débat va se focaliser entre l’ancien maire et le journaliste…
Pendant ce temps, Lestrival tente de pousser les néonazis à intervenir. Après un passage chez les parrains niçois et de précises descriptions de la ville, laissons au lecteur découvrir une chute surprenante pour cette histoire pas aussi rocambolesque que cela.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
J’adore Joann Sfar. Voilà c’est dit ! J’aime beaucoup ce qu’il fait. Certains pensent et je ne suis pas loin d’être d’accord avec eux, que de vouloir tout faire, on ne fait rien de bien. Et bien je trouve que Joann Sfar est l’exception qui confirme la règle. Que ce soit dans la BD, dans le cinéma ou dans la littérature, ses arts ont la plupart du temps fonctionné sur moi. De plus, ses sorties médiatiques (radio, télé…), souvent décalées mais pertinentes, me touchent et offrent une vision assez intéressante sur les maux de notre temps. Tout ça pour dire que je porte ce Monsieur en très grande estime et que j’étais impatient de débuter son nouvel opus littéraire, surtout après la lecture de « L’éternel » qui m’avait emballé.
Et telle ne fut pas ma déception ! Je ne suis jamais rentré dans le livre. L’histoire n’a ni queue ni tête, les personnages sont caricaturaux, vous allez me dire « c’est normal, c’est loufoque, c’est son style ! ». Oui mais cette fois-ci, je n’ai pas adhéré aux longs dialogues bourrés de mots régionaux non expliqués, je n’ai pas compris toutes les références niçoises que je ne connaissais pas et je n’ai pas pris de plaisir dans les scènes interminables de baston. Mais le pire de tout, est que je n’ai pas trouvé ça drôle ! J’ai ressenti ce roman comme un cadeau de l’auteur pour ses amis de la région, une sorte de private joke, où tout étranger se sent exclus. Je suis donc resté en dehors du coup, tout au long, spectateur de ce délire.
Faire une critique acerbe est toujours plus aisée. Trouver des arguments valorisants lorsqu’on affectionne un ouvrage, demande plus de réflexion. On sait pourquoi on n’a pas aimé mais on a souvent du mal à mettre le doigt sur ce qui nous a vraiment plu. C’est la première fois que je donne un avis négatif à un auteur que j’estime beaucoup et je peux vous dire que ce n’a pas été facile non plus. Bien sûr, je n’en tiendrai pas rigueur au grand Joann Sfar, même si je ne lirai surement pas la suite de cette aventure trop barrée pour moi. Ce n’est qu’un accroc sans conséquence dans mon rapport avec cet artiste et je vais continuer à le suivre…sans rancune !
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