"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une certaine ironie veut que ce récit de l'action extérieure du kgb (ou de ses avatars successifs _ tchéka, gpu, nkvd, mgb, kgb proprement dit) paraisse au moment même où les systèmes communistes de type soviétique s'effondrent. a l'heure des bilans et des choix, il apporte une contribution sans précédent à l'histoire de nations dont un monstrueux organisme à demi occulte a sans relâche poursuivi l'asservissement (depuis 1917 pour l'urss, depuis 1945 pour le bloc de l'est) _ sans oublier la guerre permanente qu'il a menée, par les voies les plus diverses, les plus retorses et les plus brutales, contre les pays libres.
Depuis plus de soixante-dix ans en effet, un régime totalitaire s'efforce d'une part de protéger et de renforcer l'ordre léniniste en contrôlant étroitement la (ou les) société(s) socialiste(s) _ ainsi a prospéré le goulag _, d'autre part d'exporter la révolution en affaiblissant et en démoralisant ses adversaires _ réels ou prétendus. doté de structures complexes et ramifiées, disposant d'effectifs et de moyens sans commune mesure avec ceux des " services " occidentaux, le kgb (avec ses satelites du bloc soviétique) ne sépare pas les activités d'espionnage (politique, technologique, etc.) des tâches relevant de la " sécurité " (contre-espionnage, mais aussi subversion, réseaux d'influence, etc.). depuis sa création, il a faussé le jeu normal des relations internationales et perturbé, parfois gravement, la vie des démocraties _ avant de s'en prendre au tiers monde dès la fin des années 50. aujourd'hui, seul îlot de stabilité dans une société soviétique en total bouleversement, il ignore le sens du mot perestroïka tout comme celui de glastnost: bien entendu, ses archives demeurent les plus inaccessibles du monde.
C'est pourquoi les longues recherches menées _ en occident _ par l'universitaire de cambridge christopher andrew, confrontées aux révélations et aux précisions d'un colonel " passé " à l'ouest en 1974 (mais resté une " taupe " anglaise au sein du kgb jusqu'en 1985), confèrent à leur ouvrage commun une crédibilité et un intérêt tout à fait exceptionnels. très haut placé, gordievsky a en effet été, depuis plus de vingt ans, impliqué directement ou indirectement dans presque toutes les entreprises d'envergue menées par le premier directoire général (le plus prestigieux et le plus puissant de tous les services du kgb, voué exclusivement à l'action hors d'urss). surtout, ce transfuge a acquis une connaissance sans équivalent à l'ouest du passé de son organisation: chargé en 1980 d'en écrire une partie de l'histoire secrète pour l'instruction des jeunes recrues, il a eu, par dérogation spéciale, accès aux dossiers les plus confidentiels. pour donner une idée de la nouveauté du présent livre, qu'il suffise d'indiquer qu'est révélée ici, en exclusivité, l'identité des deux " taupes " les plus célèbres du xxe siècle. l'une est soviétique: le " cinquième homme de cambridge ", compagnon des illustrissimes burgess, philby, maclean et blunt. l'autre est française, et son vrai nom demeurait à paris un secret d'etat: le mystérieux " farewell ", un agent soviétique qui donna à la dst d'innombrables renseignements d'une valeur inestimable sur l'espionnage technologique pratiqué par l'urss en occident.
Véritable somme historique, le kgb dans le monde, 1917-1990 est en même temps un " livre événement ".
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