"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La source principale de la démarche de Vladimir Marinov est la clinique analytique : celle des dépressions graves, des anorexies et des boulimies, des fonctionnements limites, des perversions ou des psychoses. L'oedipe mélancolique, essentiellement prégénital et préobjectal, n'est pas exempt d'un certain érotisme mais il s'agit d'un érotisme macabre, nécrophile et nécrophage, souvent secret et inconscient.
De concert avec la clinique analytique, l'auteur revisite certains textes cliniques majeurs de Freud, en particulier sur L'Homme aux rats et Schreber, ainsi que certains chefs-d'oeuvre de la littérature : oedipe roi et oedipe à Colone, Hamlet, La balade des pendues de Villon, Le corbeau de Poe et la Charogne de Baudelaire. Des tableaux de Bacon sont également mis à profit. Depuis le siècle dernier, les moyens de destruction des espèces humaines, animales et végétales ont pris une ampleur sans précédent.
Nous en sommes aujourd'hui les agents actifs ou les témoins passifs. Est-il encore possible d'éluder la problématique du " commerce avec les cadavres ", qui peut être vécue par l'humain comme une victoire macabre ? Ne faudrait-il pas tenir compte de cette dimension afin de lui opposer, lucidement, l'amour du vivant ?
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