"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour l'amour de l'ingénue d'une troupe de comédiens nomades, le jeune baron de Sigognac qui se morfondait au château de la Misère en compagnie d'un valet, d'une haridelle, d'un chien et d'un chat, joue sur les tréteaux le rôle de Matamore, le « tranche-montagne ». Il prend le nom de capitaine Fracasse, suit la troupe à Paris et dispute Isabelle à son déloyal et puissant rival, le duc de Vallombreuse.
Lorsqu'il écrit Le Capitaine Fracasse, Gautier vient d'avoir cinquante ans. Artiste accompli et journaliste influent, il souffre des nostalgies de l'homme arrivé.
Cette célébration de l'audace bouffonne et de l'héroïsme au grand coeur, qui idéalise la belle, pourfend l'injustice et ridiculise les conformismes, lui sera prétexte à poursuivre lui-même une aventure aux sources du temps où il menait, impasse du Doyenné, une vie de bohème.
Les prouesses du capitaine Fracasse retentissent du cliquetis des phrases, les contrées, les bouges, les châteaux vibrent des couleurs des mots et s'imprègnent de leurs parfums.
Edition de Jean-Luc Steinmetz.
Ayant lu dans ma prime jeunesse Le Capitaine Fracasse, il ne me restait en mémoire que la difficulté à lire ce texte aux mots bien compliqués et aux références littéraires un peu difficiles pour moi, à l'époque. Mais voilà que j'apprends qu'aux Fêtes Nocturnes de Grignan où, chaque été, depuis plus de trente ans, une pièce de théâtre est jouée en plein air et où je me rends régulièrement depuis une dizaine d'années, du 23 juin au 22 août 2020, ce sera "Fracasse", d'après Le Capitaine Fracasse, roman de Théophile Gautier, la mise en scène étant de Jean-Christophe Hembert.
Décision est prise, je dois me replonger dans ce roman, car il me plaît toujours de lire auparavant, le roman ou la pièce avant de voir le spectacle.
Bien m'en a pris, car j'ai vraiment apprécié la lecture de ce roman de cape et d'épée, plein de romantisme dont la fantaisie est remarquable.
L'histoire se déroule en Gascogne, entre Dax et Mont-de-Marsan, au XVIIe siècle. Un jeune baron, le dernier héritier des Sigognac vit mélancoliquement dans la misère et la solitude, dans son château en ruines, au milieu de ses terres en friches. Il a pour seule compagnie, son vieux et fidèle serviteur Pierre, son chien Miraut et son chat Béelzébuth. Il est le dernier descendant d'une famille illustre qui s'est peu à peu ruinée.
Voilà qu'un soir, une troupe de comédiens ambulants dont le chariot s'est embourbé se présente à sa porte pour lui demander l'hospitalité pour la nuit. Sigognac les reçoit et tombe sous le charme de l'une des comédiennes, Isabelle.
Les comédiens, en route pour Paris vont proposer au baron de se joindre à eux : " Il faudrait que Monsieur le baron allât à Paris, l'œil et le nombril du monde, le rendez-vous des beaux esprits et des vaillants..." Après avoir hésité, il quittera son château pour suivre la troupe. L'un des acteurs va trouver la mort en cours de route, lors d'une tempête de neige et Sigognac le remplacera, Capitaine Fracasse devenant alors son nom de scène.
Dès le départ du château, les péripéties vont s'enchaîner et se dérouler à une allure folle. Que d'aventures dans ce livre ! Et, si le dénouement final n'est pas vraiment une surprise, Théophile Gautier réussit néanmoins à nous tenir en haleine jusqu'au bout.
Même si le roman se déroule au XVIIe siècle, les valeurs d'amitié, d'entraide, de fraternité qu'il véhicule sont toujours d'actualité. D'autre part, la description de la vie des comédiens ambulants est particulièrement intéressante et fidèle, et les personnages attachants. Quant aux descriptions du château, de son mobilier, des alentours, du voyage entrepris par cette troupe itinérante, elles sont splendides et savoureuses, le vocabulaire étant riche en termes souvent tombés en désuétude, ce qui leur apporte un charme fous. Les envolées lyriques des comédiens sont aussi des moments forts de l'épopée. Les aventures toutes plus épiques les unes que les autres, à la limite du burlesque parfois, et les rebondissements incessants qui émaillent le récit, alliés à cet amour pur entre Isabelle et ce capitaine Fracasse font que celui-ci s'apparente presque à un conte.
Le capitaine Fracasse est en tout cas un bel hommage rendu au théâtre avec une écriture flamboyante et se révèle un merveilleux roman d'amour.
J'ai hâte de me retrouver cet été dans la cour du château de Grignan pour assister à cette représentation qui pour moi, sans nul doute, me ravira, en espérant de toutes mes forces que cette période folle de pandémie et de confinement ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Il me souvient d'avoir lu Le capitaine Fracasse, enfant, mais dans une version de 200 pages. Ce livre édité dans la collection La bibliothèque des Classiques d'Archipoche en compte 700. Certes, l'ouvrage est de petit format, mais je me rends compte que je n'avais lu qu'une version condensée. Ce qui est très compréhensible, car Théophile Gautier décrit, décrit et décrit encore. On ne rencontre le premier humain qu'après avoir lu une vingtaine de pages décrivant le château et les alentours. Puis, à chaque fois qu'un personnage entre en scène, l'auteur fait de lui un portrait détaillé, de pied en cap, vêtements inclus. Pareil pour tous les lieux traversés, si bien que l'on peut se faire une idée très précise du voyage de Sigognac et de ses rencontres. Cela peut parfois paraître long, mais la langue est belle et les mots tombés en désuétude voire totalement oubliés ajoutent un charme suranné oh combien irrésistible : "... le gros homme, étendu à jambes rebindaines...", "... un bélître parvenu, concussionnaire et simoniaque...", "Le beau Léandre, pensant toujours à la châtelaine, s'adonisait de son mieux...", ... Voilà un très court échantillon des joyeusetés que l'on trouve dans l'écriture de Théophile Gautier. Pour le reste, eh bien, nous sommes dans un roman d'aventures historique, tous les ingrédients sont là : le jeune homme désargenté, la belle jeune fille, l'amour, la trahison, les bagarres, ... un roman qui fera les belles heures du cinéma dit de cape et d'épée (je me souviens de la version de Pierre Gaspard-Huit avec Jean Marais), il y eut aussi des séries animées, et même du théâtre. Je ne suis pas sûr que ce roman fera les délices des adolescents de maintenant, parce que sans doute pas assez actif, nerveux, mais il fera sans nul doute celui de leurs parents-ex-adolescents qui en plus de trouver une histoire romanesque à souhait, emplie des codes du genre auront un réel plaisir de lecture dans les descriptions, le vocabulaire et les envolées lyriques du Pédant, l'un des personnages de la troupe de comédiens qui ne peut s'exprimer que dans l'outrance et l'emphase.
Très belle idée de réédition. Très belle collection, même si les -très- petits caractères peuvent gêner la lecture des ex-adolescents dont la vue baisse.
Un arrière gout d'enfance et des jeux de capes et d'épées. Roman qui reste cependant un classique avec une vrai histoire.
C'est une histoire de chevalerie au début le baron vit seul renfermé dans son château quand l'élément perturbateur rentre en scène et le fait quitter son château et a vivre de belle aventures.
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