"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
John, un historien anglais en vacances en France, rencontre au Mans par hasard son sosie parfait, Jean de Gué. Les deux hommes font connaissance : l'un est solitaire, sans famille, l'autre, épicurien désinvolte, se plaint de la sienne qui l'étouffe. Le lendemain matin, John se réveille, vêtu des affaires de Jean, qui a disparu. À la porte, le chauffeur l'attend pour le ramener au château. John prend alors la place de Jean... Comme dans Rebecca, on retrouve dans ce livre la cruauté, l'étrangeté et l'art du suspense de Daphné du Maurier.« Une oeuvre plus ambitieuse et plus riche qu'il n'y paraît, possédée par les thèmes du bien et du mal, de la rédemption et de l'identité. » (Christine Jordis, Le Monde)
John, Anglais, professeur d'histoire française à Londres, termine ses vacances en France. Au buffet de la gare du Mans, il rencontre Jean de Gué, châtelain de la région, de retour d'un séjour à Paris. Une rencontre fortuite et extraordinaire, car les deux hommes sont de parfaits sosies. Revenus de la surprise de se trouver face à un autre soi-même, ils font connaissance, discutent. John, mal dans sa peau, ne sait pas quoi faire de sa vie, personne ne l'attend à Londres, il se voit comme un raté. Jean, lui, est attendu impatiemment par son étouffante famille, et rêve de prendre le large. La vie de John lui semble idéale, alors il finit par le droguer et lui voler ses affaires, puis s'en va. Au réveil, John comprend la supercherie, mais par lâcheté, facilité ou désespoir, se résigne à endosser l'identité de Jean et la vie compliquée de celui-ci. Malgré d'inévitables faux pas et bizarreries, tout le monde n'y voit que du feu, jusqu'au moment où un drame et une aubaine font ressortir du bois le vrai Jean de Gué.
Moi qui avais beaucoup aimé "Rebecca", je suis restée sur ma faim avec ce "bouc émissaire". de manière générale, je trouve que la substitution d'identité est une idée de départ prometteuse parce que fascinante. Mais le problème ici, c'est le manque de crédibilité, parce que la substitution n'est pas volontaire mais forcée, et qu'on se demande pourquoi John accepte aussi facilement de s'embourber dans la tromperie. Et puis, aussi francophone qu'il soit, il faudrait admettre qu'il n'est jamais trahi par sa langue maternelle, un accent, une expression, une tournure de phrase, un juron ?
Bon, admettons. Admettons aussi qu'en à peine une semaine, John ait compris le fonctionnement de la maisonnée, retenu le nom de tout le monde, intégré son personnage. Mais que fait-il donc là, constamment tiraillé entre son sentiment d'imposture et l'envie ou le besoin de réparer les torts de son prédécesseur, entre le sentiment que ces gens et leurs vies lui sont étrangers et qu'il ne leur doit donc rien, et celui qu'il s'accroche ou s'attache à eux parce qu'il ne lui reste rien d'autre au monde?
J'ai trouvé que tout cela sonnait assez faux, et la tension du début ne résiste pas longtemps, tant on a l'impression que John va s'installer à demeure dans sa nouvelle vie et que cela va se terminer en conte de fées. Mais bien sûr, c'est du Daphné du Maurier, donc le suspense revient, mais pour déboucher sur une fin que j'ai trouvée bâclée et frustrante, même si elle était vaguement prévisible. Une déception.
Un plaisir de lecture vintage.
Deux hommes se croisent au buffet de la gare du Mans et sont stupéfaits de constater qu'ils sont en tout point semblables, même stature, mêmes yeux, même sourire, même voix .
John, est anglais en vacances en France, mal dans sa peau, il songe prolonger son séjour par une retraite dans un monastère. Rien, ni personne ne l'attendent outre-Manche. Personnage falot, sans amis, il ne sait trop que faire de sa vie.
Jean de Gué, lui, est châtelain, étouffé par une famille qu'il juge envahissante, il croule sous les dettes.
Après un dîner bien arrosé, Jean propose à John d'échanger leurs vies. Devant la réticence de ce dernier, il le drogue s'empare de ses effets et disparait.
John n'a plus qu'à enfiler les vêtements de Jean et à suivre le chauffeur.
Il se rend donc au château où il fait connaissance avec la famille.
Pris dans les mailles d'un véritable filet, il devra jouer le jeu et affronter "sa" famille, "son" château, "ses" affaires véreuses, "sa" maitresse. Il nous entraine, haletants, à travers ses diverses découvertes dans une ambiance surréaliste.
Le cadre même du récit se prête à merveille à cette atmosphère lourde et sinistre un château isolé au fond de la campagne, des tourelles enveloppées de brume, des chambres aux sombres rideaux souvent fermés…
Lors de la parution du « Bouc émissaire » près de 20 ans après « Rebecca », on ne parlait pas encore de thriller et encore moins de page turner, c'est cependant l'étiquette que l'on ne manquerait pas d'y associer aujourd'hui tant cette lecture est addictive, impossible de lâcher ce roman avant d'avoir le fin mot de l'histoire.
En ouvrant ce livre j'ai été littéralement envoûtée par l'univers si particulier des romans de Daphné du Maurier.
J'avais déjà lu ce livre il y a quelques dizaines d'années, j'y ai cependant retrouvé intact ce plaisir que seuls peuvent procurer au fil du temps les très grands romans.
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