Les classiques à embarquer dans sa valise cet été
Le secret des soeurs Brontë ? - leur frère Branwell (absent - effacé - sur le fameux tableau peint par lui et qui les représente tous les quatre). La clé de leur précocité inouïe, de leur imaginaire étrangement porté vers toutes les fièvres : Branwell encore. Leur secret : l'amour que toutes ne cesseront de vouer à ce frère maudit qui leur avait insufflé son génie et qui, parvenu à l'âge adulte et ayant depuis belle lurette brûlé toutes ses cartouches, n'eut plus que la force de se détruire (Heathcliff, l'inoubliable Heathcliff des Hauts de Hurlevent, c'est lui).
L'ouvrage de Daphné Du Maurier (1960), qui est à la fois une étude formidablement documentée est le plus troublant des romans vrais - le roman de l'Absence -, introuvable depuis des lustres, est considéré dans le monde entier comme une sorte de livre-culte. C'est en effet dans ces pages que se trouvent révélés, comme nulle part ailleurs sans doute, à la fois la clé du personnage fascinant de Heathcliff et le secret quasi-incestueux des trois soeurs- qui ne devinrent romancières que parce que c'était pour elles, en quelque manière, la seule façon de faire l'amour à ce frère trop aimé : de le mettre amoureusement à mort.
Les classiques à embarquer dans sa valise cet été
De la biographie des soeurs Brontë, j’avais retenu que Branwell était le frère terrible instable, alcoolique qui venait troubler ses soeurs. Si ce livre ne reporte pas une image complètement différente de Branwell, il nous livre un homme immiscé par ses soeurs qui va d’échec en échec alors qu’il avait été protégé et adulé par son père mais également par ses soeurs durant l’enfance.
Il a initié un jeu avec ses soeurs, créant un monde ses soeurs ont su exploiter pour leurs oeuvres, lui s’est enfermé dans un monde très sombre avec ses démons et ses échecs. Un monde dans lequel il se réfugie après les échecs et l’absence de réponse à ses propositions de publications. On en apprend enfin plus sur Branwell. L’auteur recoupe sa vie avec son oeuvre, des poèmes qu’elle fait coïncider avec ses expériences.
C’est un homme frustré qui à 20 ans ne gagne pas sa vie. Ni à 28 ans puisqu'il retourne au presbytère et voit sa santé décliner.
Il s’essaie en tant que portraitiste, abandonne, reprend la plume, devient employé de chemin de fer mais ne réalise pas la carrière qu’il veut puis trouve un poste de précepteur.
Le livre offre beaucoup d’informations et l’auteur cite méticuleusement ses sources, beaucoup de correspondance, notamment celle de Charlotte. J’ai parfois eu l’impression de lire un reportage très précis mais la lecture reste fluide grâce à la plume. C’est un livre riche dans lequel je retournerai de temps en temps car je pense ne pas avoir retenu la moitié des informations. Les références en annexe dont la présentation des nombreuses personnes autour des Brontë sont bien utiles.
Et mention spéciale pour l’objet lui-même. J’aime beaucoup ma liseuse mais j’ai trouvé cette édition très belle avec une touche de violet. Le papier et la manipulation de ce livre m’ont rendu le contacte très agréable.
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