"L'autre qu'on adorait" de Catherine Cusset Prix l’Eté en Poche 2018 des blogueurs littéraires
«Quand tu penses à ce qui t'arrive, tu as l'impression de te retrouver en plein David Lynch. Blue Velvet, Twin Peaks. Une ville universitaire, le cadavre d'un garçon de vingt ans, la drogue, la police, une ravissante étudiante, une histoire d'amour entre elle et son professeur deux fois plus âgé : il y a toute la matière pour un scénario formidable.
Ce n'est pas un film. C'est ta vie».
L'autre qu'on adorait fait revivre Thomas, un homme d'une vitalité exubérante qui fut l'amant, puis le proche ami de la narratrice, et qui s'est suicidé à trente-neuf ans aux États-Unis. Ce douzième roman de Catherine Cusset, où l'on retrouve l'intensité psychologique, le style serré et le rythme rapide qui ont fait le succès du Problème avec Jane, de La haine de la famille et d'Un brillant avenir, déroule avec une rare empathie la mécanique implacable d'une descente aux enfers.
"L'autre qu'on adorait" de Catherine Cusset Prix l’Eté en Poche 2018 des blogueurs littéraires
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"L'autre qu'on adorait" a fait notre bonheur en 2016, découvrons les lectures de Catherine Cusset
Très beau roman qui m'a permis de découvrir Catherine Cusset que je ne connaissais pas jusqu'à cette lecture.
Je peux d'autant plus l'affirmer que je l'ai lu avec des a priori je pensais tomber sur un roman un peu mièvre et effectivement à la lecture des premières pages je n'ai pas accroché.
Est ce que c'est parce que le roman est inégal, parce que j'avais des a priori ou tout simplement parce que je me suis attachée au personnage de Thomas Bulot à qui s'adresse la narratrice? Toujours est il qu'au bout d'un moment je me suis retrouvée plongé dans cette histoire et que j'ai aimé le style serré et le rythme rapide de l’histoire.
Catherine Cusset sait manier son scénario et parvient parfaitement à nous faire ressentir ce que le pauvre Thomas vit notamment en raison de sa maladie.
Par ailleurs de nombreuses références littéraires et culturelles que l'on a plaisir à retrouver dans ce roman qui nous donne envie de lire ou relire Proust qui est souvent convoqué dans le récit
Un ami de Catherine Cusset, qui fut un temps son amant vient de se suicider.
Elle lui dédie ce livre en s’adressant directement à lui, soit en employant le « tu ».
Ce tu est assez perturbant pour la lecture.
Alors, après avoir lu récemment « La blouse roumains » et m’être demandé si j’aimais Catherine Cusset, je crois savoir maintenant.
Je n’ai rien contre elle bien sûr, mais finalement je n’aime pas ses écrits.
Elle fait partie de ces auteurs qui n’écrivent que sur eux, leur famille ou leur entourage, comme Annie Ernaux entre autre.
Je trouve que ça fait un peu déballage, que ça frise le nombrilisme.
Je me sens indiscrète.
Et quand en prime, on a droit aux révélations sexuelles, je trouve cela indécent.
Je préfère nettement les romans qui laissent entrer l’imaginaire, qui créent des personnages, qui nous emportent ailleurs….
Malgré le sujet très émouvant de la perte d'un ami par suicide, je n'ai pas accroché. le mouvement incessant entre les Etats-Unis et la France, entre différentes villes des Etats-Unis, entre les amis de Thomas Bulot, entre les femmes qu'il a aimées , les références à Proust et à son œuvre, le nombrilisme, l'égotisme, l'attitude velléitaire du personnage ont éteint l'émotion que j'aurais pu ressentir à la lecture de cette belle amitié détruite par le suicide. J'ai souvent été perdue entre les lieux et les personnages; la lecture en a perdu de sa fluidité.
Seuls les beaux passages sur la relation de Thomas avec sa mère ou sur la découverte de sa bipolarité m'ont incitée à aller jusqu'au bout de ce livre.
L'autre c'est Thomas, l'ami de jeunesse de Catherine Cusset. Il a été son amant puis un ami proche. Ils se sont connus à la fin de l'adolescence, dans les années 90. Thomas était brillant, drôle. Il dégageait un charme fou. Pourtant sa vie n'a été qu'une succession d'échecs, de déceptions, de rêves brisés. Dans un récit intime, sans être impudique, Catherine Cusset nous offre un très beau portrait de Thomas. Elle lui rend hommage sans occulter les faiblesses et les failles qui l'ont conduit à sa fin tragique.
Entre la France et les Etats-Unis, où tous deux ont vécu, nous suivons Thomas dans son laborieux parcours universitaire (alors qu'il pouvait prétendre à tellement mieux). Sa vie amoureuse n'est guère plus satisfaisante. Il vit des passions amoureuses intenses mais qui ne se terminent jamais très bien. Il alterne des moments d'euphorie et d'abattement.
Ce livre est à la fois triste et très vivant, à l'image de cet homme qui aimait tant la vie mais ne parvenait pas à surmonter sa bi-polarité, découverte trop tard. J'ai fait le rapprochement avec l'ouvrage d'Olivia de Lamberterie "Avec toutes mes sympathies" où elle raconte son frère, victime lui aussi d'une maladie psychiatrique qui l'empêchait de vivre pleinement. Les deux récits ont toutefois une approche différente. Dans le livre de Catherine Cusset, le projecteur est entièrement braqué sur Thomas. Dans celui d'Olivia de Lamberterie, l'auteure est beaucoup plus présente, expliquant comment elle a vécu personnellement le drame, ce que fait assez peu Catherine Cusset.
Quand l'ouvrage d'Olivia de Lamberterie nous conduits pour partie à Montréal, celui de Catherine Cusset nous plonge en plein cœur de la vie universitaire américaine. Nous découvrons de prestigieuses universités mais aussi de plus modestes, situées dans de petites villes à la mentalité plus étriquée. Cet aspect du roman m'a beaucoup intéressée également.
Je suis heureuse d'avoir renoué avec Catherine Cusset et je me réjouis d'avoir d'autres livres de l'auteure dans ma PAL.
Voilà un livre qui me laisse perplexe. Car j'ai été déroutée par le style narratif à la seconde personne du singulier. (Ce n'est qu'apres l'avoir terminé que m'est revenue à l'esprit le concept de "relation-klaxon" de Jacques Salomé. Peut-être est-ce cela qui m'a gênée? ) L'auteur s'adresse à son ami disparu et retrace sa vie de ses 17 ans à ses 39 ans, l'âge auquel ce garçon brillant et en apparence amoureux de la vie et de ses plaisirs se suicide. Dans les critiques on parle d'empathie rare et je vous avoue que j'ai eu beaucoup de mal à y trouver une quelconque empathie. Des années auparavant son ami avait été profondément blessé par le portrait qu'elle dressait de lui dans un roman en cours d'ecriture dont elle lui avait fait lire les pages le concernant.Il le lui avait exprimé et ce roman-ci est censé réparer cette blessure là. Personnellement, et ce n'est que mon opinion, j'ai trouvé qu'il ne réparait rien du tout et la plume acérée de C. Cusset dresse un portrait sans concessions et sans aménité. A la toute fin il transparaît enfin !un peu de tendresse pour cet '"ami qu'elle adorait". Il n'en reste pas moins que ce roman est formidablement bien écrit et très prenant et que l'on s'attache au personnage et qu'on le suit dans sa descente aux enfers avec passion.
J'ai longtemps hésité avant de me lancer dans l'écriture de ce billet. Parce que je suis sortie de cette lecture avec un sentiment très rare : la détestation. Rare, oui. Il y a les livres qui m'ennuient, ceux qui m'indiffèrent, ceux que j'abandonne. Je parle volontiers de ceux qui m'ont séduite, touchée, émue, amusée. De mes coups de cœur. De mes déceptions parfois, lorsqu'il s'agit d'un auteur que j'apprécie et dont j'attends mieux. Alors mon premier réflexe a été de le jeter dans un coin et de l'oublier. Et puis, j'ai réfléchi. Je me suis dit que la détestation, c'est quand même un truc fort. Un peu comme la haine par rapport à l'amour fou. On est dans l'extrême. Or, ce qui provoque une telle sensation ne manque pas d'intérêt.
Il est vrai que ce livre ne m'attirait pas. Même en ayant lu avec plaisir deux ou trois autres ouvrages de Catherine Cusset, je ne suis pas une inconditionnelle. Et là, le sujet ne m'inspirait pas. Je me suis décidée à le lire parce qu'il a été plébiscité par la grande communauté des blogueurs pour la première édition de L'été en poche organisée par Le Grand Prix des Blogueurs Littéraires. Et puis, sur un thème assez proche, j'ai lu en septembre Avec toutes mes sympathies d'Olivia de Lamberterie qui m'a bouleversée malgré mes réticences de départ.
Jusqu'à présent, le fait que Catherine Cusset puise très largement dans sa propre vie pour tisser les intrigues de ses romans ne m'avait pas particulièrement gênée. Question de distance peut-être, ou de thème central. Elle m'avait d'ailleurs souvent fait sourire. Ici, j'ai tout de suite été mal à l'aise. Par le ton employé, l'écriture très sèche d'où se dégage une sorte de dureté. Je m'attendais à un hommage à un ami disparu tragiquement. Je n'ai ressenti que de la méchanceté et du mépris dans le regard porté par la narratrice sur son "cher ami". La façon dont elle dépeint Thomas, dont elle présente ses échecs et ses états d'âme (on devine très tôt le diagnostic qui sera posé bien plus tard) m'a vraiment heurtée. L'usage du "tu" amplifie ce ressenti ; on s'attend avec ce pronom à de la proximité, de la chaleur, de l'empathie... Or, c'est tout le contraire. Ça m'a glacée. La jalousie de la narratrice envers cet homme trop brillant, qui fut son amant, l'ami de son frère avant de devenir le sien est assez difficile à lire à froid. Mais je n'ai pas lâché, j'ai continué à lire en me disant qu'il y aurait sûrement une petite lumière à la fin, une petite étincelle d'amour qui justifierait ce cheminement...
Mais non. Ce texte est là pour nous livrer l'agacement de la narratrice face à cet ami plus brillant qu'elle mais incapable d'en faire quelque chose à la hauteur de son potentiel. Il avait des excuses pourtant. Et ce ne sont pas les trois dernières lignes qui expriment un presque regret qui changent la perception globale du livre. D'ailleurs, en écrivant ce billet, je perçois de nouveau le malaise qui a accompagné ma lecture. Je ne suis pas pour les bons sentiments en littérature, c'est souvent sur les mauvais que l'on bâtit les meilleurs romans. Mais là, je me sens plutôt mal pour cet homme qui, même mort, est jeté tout nu en pâture à des tas de gens qu'il ne connaissait pas.
Ce roman est tout le contraire du livre d'Olivia de Lamberterie. Je n'y ai pas trouvé une once de sympathie ou de tendresse ; peut-être que l'auteure, en exposant ainsi ses "mauvais sentiments" a cherché l'absolution ? En tout cas, moi, cette lecture a pour effet de ne plus me donner envie de la lire à l'avenir...
L'un l'a chanté, une autre l'a écrit. Oui, avec le temps, avec le temps, va, tout s'en va, L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie, l'autre qu'on devinait au détour d'un regard entre les mots, entre les lignes, et sous le fard d'un serment maquillé, qui s'en va faire sa nuit...
Thomas est cet autre. Il était l'ami et un temps l'amant de Catherine Cusset. Il est parti, il n'avait même pas quarante ans. Parce que de tous ses amis c'est celui qu'elle aimait le plus, celui qui la faisait sentir plus vivante grâce à ce quelque chose d’exceptionnel qui l’illuminait, le rire. Mais Thomas n'a pas toujours eu envie de rire. Il n'a pas ri lorsque par deux fois il a raté le concours d'entrée à Normale Sup alors que ses amis réussissaient et qu'ils se dessinaient un bel avenir. Non, Thomas n'a pas ri, il est parti vivre outre-Atlantique. Sa passion pour Proust alliée à sa culture musicale et cinématographique lui ouvriront les portes de l'université de Columbia, à New York. Un avenir prometteur semble enfin se profiler pour Thomas. Il décroche un contrat d'enseignant à l'université, les jolies filles succombent à son charme. Le temps d'un instant, Thomas est heureux. Puis, progressivement le rêve américain se transforme en véritable cauchemar. Thomas s’enfonce dans la solitude qu’il crée comme malgré lui, à coups de sautes d’humeur, d'excès d'alcool, de maladresses, de caprices. Aux perspectives d'un bel avenir succèdent les échecs tant professionnels que personnels. Peu à peu, Thomas sombre jusqu'à perdre définitivement pied, jusqu'à perdre la vie.
L’autre qu’on adorait est une oraison touchante que Catherine Cusset a composée pour son ami disparu. Á travers ses quelques pages, Catherine Cusset rend hommage à ce virtuose des échecs, à ce bipolaire tardivement diagnostiqué. Elle lui offre un tombeau qu'elle tapisse de velours rouge, de bulles de champagne, de notes de musique classique et de jazz et de quelques morceaux choisis de l'œuvre de Marcel Proust. Á titre posthume, elle rend à son brillant ami toute son épaisseur.
L’autre qu’on adorait est écrit à la deuxième personne du singulier pour mieux mettre en exergue la vie intérieure de cet autre. Il est construit pour nous faire comprendre au fil des pages ce qui a amené cet homme à défier les lois de la gravité. L'écriture de Catherine Cusset est fluide, musicale, classique, mais tellement agréable.
L'autre qu'on adorait, paru aux Éditions Folio a été distingué par la Communauté des blogueurs littéraires comme lauréat de l'été en poche 2018. Ce fut l'occasion de rencontrer Catherine Cusset et d'évoquer cet autre qu'elle adorait. Nous blogueur(euse)s, on a tout simplement adoré. L'autre qu'on adorait est à glisser dans votre valise si vous ne l'avez pas encore lu et Avec le temps de Léo Ferré est ma suggestion d'accompagnement.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2018/08/mon-avis-sur-lautre-quon-adorait-de.html
J'ai eu le plaisir de lire ce livre grâce à Lecteurs.com.
J'ai eu quelques difficultés à rentrer dedans, le roman étant écrit à la 2ème personne du singulier, mais une fois compris qui est le narrateur la lecture se fait naturellement. Ce tutoiement nous fait entrer dans l'intimité des personnages, il crée un lien.
Le rythme est rapide malgré beaucoup de descriptions, on entre dans la vie du "héros" et au fur à mesure on décrypte assez facilement sa personnalité pour le moins chaotique.. On s'attache à lui, on réagit à ses mauvais choix, à ses comportements tendancieux...de l'émotion naît...
Je ne connaissais pas cet auteur mais ce roman me donne envie de poursuivre sa découverte, d'aller plus loin...
Merci Lecteurs.com!
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