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L'art de gagner en politique ; entretiens avec Jean Petaux

Couverture du livre « L'art de gagner en politique ; entretiens avec Jean Petaux » de Philippe Madrelle aux éditions Bord De L'eau
Résumé:

Philippe Madrelle n'a jamais, en plus de cinquante années de vie politique et parlementaire, témoigné de cette expérience unique. Par ce livre d'entretiens il vient, enfin, combler un vide. Rarement une institution, le Conseil général, se sera autant incarnée dans un homme politique.
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Philippe Madrelle n'a jamais, en plus de cinquante années de vie politique et parlementaire, témoigné de cette expérience unique. Par ce livre d'entretiens il vient, enfin, combler un vide. Rarement une institution, le Conseil général, se sera autant incarnée dans un homme politique.
Membre de l'assemblée départementale de mars 1968 à mars 2015, il va la présider de 1976 à 1985 puis de 1988 à 2015 : 36 ans à la tête du plus grand département de France métropolitaine.
Il a connu toutes les étapes du processus de décentralisation. Il n'a pas 40 ans quand il est élu président de la Commission départementale de la Gironde en 1976. Le préfet est, à l'époque, l'exécutif du département. Les élus sont, apparemment, sous sa coupe. Appliquant très concrètement l'analyse de Jean-Pierre Worms publiée dix ans plus tôt dans la revue Sociologie du travail, Philippe Madrelle est un de ses jeunes « notables » qui va savoir jouer avec son « préfet ». Première victoire et non des moindres, en 1977, contre l'avis du représentant de l'État dans le département, Philippe Madrelle fait de la Gironde le troisième département français à se doter d'un fonds d'aide aux communes. Après la Nièvre, présidée par François Mitterrand et le Lot par Maurice Faure. Deux « poids lourds » de l'opposition dont l'autorité incontestable avait fait plier leur préfet. Autant dire que d'emblée, par son instinct politique, par son opiniâtreté, grâce à la vista qui est déjà la sienne, Philippe Madrelle joue déjà dans la cour des grands élus locaux, véritables suzerains dans leur fief territorial.
Super-cumulard, Philippe Madrelle le sera incontestablement. L'époque voulait cela. Au point de conjuguer la présidence de la Gironde et celle de l'Aquitaine entre la fin de l'année 1981 et le mois de mars 1985, tout en étant sénateur et maire de Carbon-Blanc. De tous ces mandats, c'est bien celui qu'il consacre à présider « son » département qui va le plus l'habiter. On a souvent considéré qu'un autre « grand cumulard », Jacques Chirac, maire de Paris et président de la Corrèze, connaissait et appelait toutes les vaches de son département d'adoption par leur prénom. Peu savaient, en France, que Philippe Madrelle, non seulement connaissait toutes les vaches de Gironde par leurs prénoms, mais, plus important du point de vue de l'efficacité politique et surtout électorale :
Tutoyait tous leurs propriétaires et leurs épouses, s'inquiétait, sans fard et avec une écoute intacte à chaque nouvelle rencontre, du sort des parents de ces mêmes propriétaires, de celui de leur descendance et cela sur plusieurs générations. Ce n'était ni du cynisme ni de la condescendance.
C'était de l'empathie tout simplement : une attention sincère mêlée à une soif inextinguible de succès électoraux. Drôle de mélange qui a fait de Philippe Madrelle le plus prévenant, le plus disponible et le plus civil des présidents en exercice et le plus rude, le plus acharné, le plus affamé des compétiteurs en campagne électorale. Philippe Madrelle ou l'art de gagner en politique.

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