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Au début de l'année 1916, dans son atelier de Montparnasse, le sculpteur Rembrandt Bugatti rédige une longue lettre avant de se donner la mort. Elle est destinée à son frère, Ettore, célèbre constructeur automobile. À travers cette ultime et fervente invocation, Patrice de Méritens retrace le tragique et fascinant destin de ce jeune sculpteur disparu à l'âge de trente et un ans. Issu d'une famille d'artistes milanais, cet enfant mal aimé connaîtra en effet une trajectoire fulgurante. À Milan, dans l'ombre de Troubetzkoy, le "prince sculpteur", puis à Paris sous l'oeil admiratif de Rodin, où il se lie à Modigliani, Montesquiou, Proust, ou encore au Duc de Gramont. Ettore, lui, a depuis longtemps épousé la femme qu'il aimait, dont Rembrandt était aussi amoureux. L'un est au firmament des arts, l'autre à la pointe du modernisme. Étranges similitudes qui pourtant laissent déjà apparaître les différences : il y aura toujours l'homme riche et l'homme pauvre...
Passionnant portrait d'une époque révolue mais aussi d'une famille d'artistes, L'adieu à Bugatti évoque avec finesse l'inaltérable lien qui unit deux frères. Un premier roman profond et sensible, dont se dégage une troublante impression d'authenticité, qui laisse surtout entendre la voix peu connue d'un homme trop fragile, hanté par une quête dont il redoute l'aboutissement.
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