Cet ouvrage met en perspective la proximité du Judson Dance Theater dans le paysage New Yorkais de l'histoire de l'art lors de la période de 1962-1967. Même si la collaboration artistique est une caractéristique clé de l'époque étudiée, ce n'est pas sous cet angle, ni sous celui de l'influence, que seront compris les échanges entre danse et arts visuels, mais plutôt sous celui de la réciprocité. Le vocable «danse-performance» est proposé pour dénommer les oeuvres des chorégraphes et des plasticiens Robert Morris, Robert Rauschenberg et Carolee Schneemann afin d'apporter nouveauté au discours dominant des historiens et critiques d'art de l'époque qui ont peu ouvert leur objet d'étude au monde de la danse. En plus de la documentation de trois enjeux esthétiques propres au collectif, les étiquettes de modernisme et de post-modernisme sont revisitées sous la lunette de l'interdisciplinarité afin de poser la question de la démarche de transfert des connaissances de l'histoire de l'art vers l'histoire de la danse dans une entreprise d'élargissement critique de cette dernière discipline, encore jeune et qui concoure à sa propre autonomie.
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