80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Pourquoi les cités de la Méditerranée orientale fascinent-elles tant ? En quoi la connaissance d'Alexandrie, de Beyrouth, de Constantinople, d'Odessa, de Salonique et de Smyrne est-elle un sésame indispensable à la compréhension d'un monde essentiellement pluriel dans lequel nos sociétés, issues des premiers États-nations, prennent conscience d'être projetées oe
L'histoire de la Smyrne ottomane tardive est exemplaire d'une gestion sociale élaborée impliquant différents groupes humains, aux références religieuses et en partie juridiques divergentes. La pluralité des langues parlées en ville et la diversité des mises vestimentaires donnent au visiteur et au lecteur pressés une impression superficielle de Babel chaotique, alors que les représentations de l'ordre familial et social étaient largement partagées par l'ensemble des Smyrniotes - qu'il s'agisse de citadins grecs, turcs, juifs, arméniens, levantins. La place respective des uns et des autres dans cet arrangement hiérarchisé permettait une cohabitation quotidienne. En fait, c'est avec grand art que les moments de proximité ouverte et ceux d'intimité exclusive étaient agencés dans la cité. La diversité, considérée comme une donnée, fut pourtant perçue par des cercles politiquement actifs de la ville et au-delà comme de moins en moins légitime...
Ces sociétés urbaines du siècle passé ne nous offrent donc pas de « plan de route » infaillible pour une coexistence inscrite dans la pluralité. Leur fin, le plus souvent catastrophique - celle de Smyrne fut particulièrement violente et meurtrière -, doit au contraire nous alerter sur les dangers d'une absence de citoyenneté commune dans ces mondes cloisonnés.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année