"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jackie Scott, alias Renee Gardner, aussi connue sous le nom de Dottie Chambers ou Dorothy Kovacevic, est retrouvée morte au bord d'une route en Haïti. Qui était-elle réellement et dans quelles circonstances vient-elle de disparaître ce jour de 1998 ? Nombreux sont les hommes qui aimeraient répondre à ces questions et comprendre cette femme qui les obsède. De l'avocat Tom Harrington au membre des forces spéciales américaines Eville Burnette, chacun tente de rassembler les pièces du puzzle. Mais comment percer le mystère de cette fille de diplomate, familière depuis toujours de ceux qui façonnent l'histoire du monde dans l'ombre des gouvernements.
La femme qui avait perdu son âme est une fresque envoûtante qui traverse cinq décennies de l'histoire d'un père et de sa fille. Entre roman d'amour et thriller, Bob Shacochis nous entraîne à travers les conflits du monde moderne sur les traces d'une héroïne inoubliable.
Attention, si vous décidez d’ouvrir ce pavé de 800 pages, votre mission sera d’aller jusqu’au bout de ces pages. Mais cette mission n’est pas impossible car on devient très vite addict de ce texte et on dévore les pages. Vous allez être emporté dans l’histoire du monde dans les années 1940 jusqu’à nos jours, des Pays de L’est en passant par Haïti, Istanbul et les Etats Unis. Vous allez rencontrer de drôles d’êtres, multiples, des agents doubles et voire triples peut être. Et surtout vous allez suivre la vie d’une jeune fille et femme très touchante : Jackie, Renée, Dorothy, Dottie elle déambule dans les pages sous plusieurs noms. Vous allez vous retrouver dans les rues d’Istanbul, sur le Bosphore, dans les forets d’Haïti et rencontrer des maîtres vaudous, sur les greens de golfs unitiens avec des joueurs et caddies qui ne sont peut être pas là simplement pour jouer au golf. Ce livre est magique car malgré tous les niveaux, tous les lieux, tous ses personnages si troubles, on n’est jamais perdu. Un livre dont on est triste qu’il se finisse et dont les personnages vont rester en mémoire. Il permet aussi de mieux appréhender la diplomatie et les conflits d’intérêt dans certains pays. Un roman d’espionnage, un roman d’apprentissage (de belles pages de relations entre un père et sa jeune fille), un roman d’amour et un thriller, car j’ai oublié de vous dire que dès les premières pages notre héroïne est retrouvée morte sur une route d’Haïti ! « Et son boulot à lui, c’était d’empêcher ces gens de faire cette chose, mais chaque fois qu’il essayait de les en empêcher, d’autres personnes l’empêchaient de les en empêcher » (p113) « Consacre ta vie à quelque chose qui dépasse ta personne, sinon tu ne te sentiras jamais comblée, tu ne seras jamais heureuse et tu ne vaudras rien aux yeux de qui que ce soit » (p406)
Challenge 68premièresfoisA nouveau, un texte fort et très touchant pour cette sélection des premiers romans, et un livre que je n’aurai pas eu la chance de découvrir sans ce super chalenge (merci à nos fées !). une belle écriture pour ce texte sur la disparition d’un jeune frère et son fantôme qui va hanter la vie des membres de sa famille. Le portrait d’une famille de modestes dans le nord de la France, le père était forgeron, un métier disparu, la mère est femme au foyer et le jeune frère regarde avec curiosité, malice, le monde qui l’entoure : ses parents, sa sœur, les voisins de la cour, la grand-mère. Par des chapitres poétiques et sensibles, l’auteur va nous décrire ainsi cette vie de peu, les espoirs, les espérances. Un texte plaisant malgré la douleur qui y perce et les difficultés de l’auteur de trouver sa place dans sa famille, dans la société.. Il nous parle aussi d’un temps pas si éloigné mais qui semble disparu. Un premier roman si poétique, si magique, qu’il est presque dommage qu’il n’y ait pas les tableaux dont parle si bien l’auteur-peintre, narrateur… « Sur les étagères, épars, mes livres d’alors, ceux là mêmes que je lisais avec frénésie et dont on m’accusait de les préférer aux être humains ! Ce qui n’était pas faux… Je me suis enfermé à l’intérieur des pages comme derrière des barreaux. » (p133)
Challenge 68premièresfoisA nouveau, un texte fort et très touchant pour cette sélection des premiers romans, et un livre que je n’aurai pas eu la chance de découvrir sans ce super chalenge (merci à nos fées !). une belle écriture pour ce texte sur la disparition d’un jeune frère et son fantôme qui va hanter la vie des membres de sa famille. Le portrait d’une famille de modestes dans le nord de la France, le père était forgeron, un métier disparu, la mère est femme au foyer et le jeune frère regarde avec curiosité, malice, le monde qui l’entoure : ses parents, sa sœur, les voisins de la cour, la grand-mère. Par des chapitres poétiques et sensibles, l’auteur va nous décrire ainsi cette vie de peu, les espoirs, les espérances. Un texte plaisant malgré la douleur qui y perce et les difficultés de l’auteur de trouver sa place dans sa famille, dans la société.. Il nous parle aussi d’un temps pas si éloigné mais qui semble disparu. Un premier roman si poétique, si magique, qu’il est presque dommage qu’il n’y ait pas les tableaux dont parle si bien l’auteur-peintre, narrateur… « Sur les étagères, épars, mes livres d’alors, ceux là mêmes que je lisais avec frénésie et dont on m’accusait de les préférer aux être humains ! Ce qui n’était pas faux… Je me suis enfermé à l’intérieur des pages comme derrière des barreaux. » (p133)
Né en 1951 L'auteur est un ancien journaliste qui a vécu plusieurs années aux caraïbes et notamment en Haïti où il couvrit le conflit de 1994. Depuis la première élection du président Aristide en 1990 ,l'île fait face à plusieurs coup d’état militaire dont le dernier est directement financé par la bourgeoisie locale. Aristide s'exile au Vénézuela puis aux États-Unis qui va envoyer des troupes 23 000 soldats et de nombreux espions, diplomates, agents des services secrets and so on. En 94, Aristide revient en pacifiste et est réélu président d'Haïti qu'il retrouve dans un état désolant et où deux défis de taille l'attendent : la reconstruction économique et la réconciliation nationale.
Bref, l'histoire locale teintée d'internationale ainsi que les coutumes magiques (vaudou) nourrissent les récits de l'auteur.
Prêts ? On y va :
Qui était réellement Jacqueline Scott dit Jackie alias Renée Gardner alias Dottie Chambers ? Une jeune photographe américaine freelance ? Une espionne pour le compte du gouvernement américain ? Une pute de lux maquée à un narcotrafiquant ? Une terrorriste ? Une nymphomane légèrement siphonnée ?
Qui sait ? Ce qui est sûr en tout cas c'est qu'elle fait pleurer tous les hommes d'Haïti qui l'on connu quand elle est retrouvée morte sur le bas côté d'une route des terres du Nord.
Une partie d'entre eux étaient ses amants, l'autre en rêvait.
Quoi qu'il en soit cette fille connaissait trop de choses sur trop de monde.
Tout cela , Bob Shacochis aura mis dix ans à l'écrire dans un roman qui n'est pas du genre sentimental, ni un thriller façon John Le carré non plus une tragédie contemporaine mais tout cela à la fois. Un récit à la chronologie bouleversée, saturée d'informations historiques et géopolitiques semant le trouble sur l'identité des personnages, arrêtant parfois l'histoire le temps de réfléchir ou de méditer.
Revenons à la construction du récit :
Pour faire comprendre quelque chose de la virtuosité narrative du livre, on peut dire que la femme qui donne son titre au livre est morte dans la première partie, n'est pas née dans la deuxième et est une adolescente « jouant » aux techniques d'espionnage avec son père dans la troisième. Il y a 5 parties en tout.
Pour le reste de l'histoire :
Après avoir rédiger un rapport sur les exactions des forces armées américaines, Tom Harrigton, avocat repart dans l'île sur la demande d'Evil Burnett, ancien soldat des forces spéciales engagées en Haïti aujourd'hui reconverti en détective privé qui enquête pour le compte de son client sur la mort de Jackie.
Tout ceci, qui n'est pas grand chose, est l'occasion pour l'auteur de nous emmener au cœur des conflits sanglants du XXe siècle, jusqu'au terrorisme le plus contemporain. Conflits qui poursuivent les personnages comme une malédiction, se transmettant de génération en génération à travers les pays.
Stjepan Kovacevic, le père de Jackie assiste, enfant, à la décapitation de son propre père pendant la guerre en Croatie. Il ne vit plus que pour se venger et transmet ce lourd héritage à sa fille. On le retrouve des années plus tard, de l'autre côté de l'Atlantique, élégant diplomate mais qui a depuis longtemps rompu la ligne de bien et du mal.
Osmon dont dont sa fille est amoureuse durant son adolescence à Istanbul, ne vit « que pour tuer des juifs ».
Bob Shacochis passe d'une époque à une autre, d'une guerre à la suivante, réunissant peu à peu les pièces d'un puzzle grandiose et effrayant comme si il dessinait la carte secrète de l'origine des conflits de notre monde. L'auteur nous dit aussi que c'est dans le cœur des hommes et leurs mauvaises passions qu'il faut aller chercher les origines du mal.
A ce propos, on fini par avoir une idée de ce que peut être une âme (grâce à la femme qui l'avait perdue ) « Peut-être qu'une âme, c'est ce que tu as passé ta vie à fabriquer, non pas un accessoire métaphysique, livré tout fait de l'usine, un autre mythe comme le pêché originel, dont on était équipé à la naissance et qu'on pouvait perdre, comme partout les hommes perdaient d'une manière ou d'une autre, leur humanité »
Le roman est intelligent, impressionnant par son ambition et par le façon de le mettre en œuvre :
Faire à travers le regard d'une jeune femme belle à tomber et de ceux qui la regarde, un portrait lucide, bienveillant parfois mais sans concession souvent de l'Amérique et de la manière dont elle a participé à la mise en place du chaos mondial actuel.
Brillant mais d'un accès pas forcément aisé, un livre plein de métaphores et de réflexions.
Une petite perle à ne pas rater...Ecriture dense pas toujours facile à intégrer...Sujets parfois difficiles à suivre parce les épisodes s'entrecoupent sur différentes périodes...A lire d'une seule traite sans temps de pause ....
Que d'enthousiasme dans les chroniques postées. Ce roman mêle effectivement avec brio et dans un style remarquable différents conflits de la Croatie des années 20 à la guerre civile en Haïti avec justesse et habilité.
Les descriptions des lieux et des personnages happent le lecteur mais je m'essoufle dans le dernier quart pour terminer cette lecture pourtant appréciée jusque là. Est ce à cause de la psychologie trouble des protagonistes? A suivre pour un avis complet sous peu.
Un regain d'intérêt est arrivé avec le personnage d'Eville Burnette qui apporte sa vision des faits, son histoire et nous entraîne dans sa vie de soldat et d'espion. La dernière partie du livre hors du temps est superbe, il faut lire ce livre.
Un très bon livre où se mêlent, l’aventure, la politique, les militaires, les agents secrets….Les années 90, une femme est assassinée à Haïti, comment se nomme-t-elle ? Dottie, Jackie ou Renée, Qui est-elle ? On part aussi en Croatie en 1946, l’histoire se recoupe, l’histoire d’un père et de sa fille un couple très spécial. Une grande fresque qui traverse le XXème siècle, une intrigue qui vous prends dès le début du livre et se poursuit jusqu’à la dernière page. Vous aimez les romans qui mêle tous ces ingrédients alors ce livre est pour vous.
Cette année n'est pas une année comme les autres, il s'agit des 10 ans des éditions Gallmeister et je peux vous dire que je compte bien fêter cet anniversaire sur le blog avec des articles, des challenges, etc. : un hommage sur toute l'année bien mérité pour une maison d'exception ! Et cela commence dès aujourd'hui !
La Femme qui avait perdu son âme est un pavé littéraire que l'on dévore en deux jours, une véritable merveille, une pépite, une perle : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce roman. Tous les ingrédients sont réunis pour fournir une des meilleures publications de cette maison : une belle couverture, une sublime traduction, une histoire incroyable, des personnages inoubliables. C'est un chef d'œuvre !
Le gros point fort de ce roman c'est le fait de mélanger une fiction passionnante avec l'Histoire : le lecteur va en apprendre énormément au travers d'une pluralité de protagonistes fascinants, d'une multiplicité de pays traversés et d'évènements historiques cités. Cela mélange autant l'action via l'espionnage que le pèlerinage introspectif avec des thématiques intimes et philosophiques : la question du destin, de l'identité, de ce pour quoi nous nous battons chaque jour.
Ce roman est l'œuvre de dix ans de travail et on le ressent du fait de l'accomplissement tant dans le style que dans l'intrigue : j'ai été émue, bouleversée, obsédée par cette lecture qui m'a accompagnée pour cette fin d'année. Vous savez avec quel livre commencer la vôtre !
En définitive, les éditions Gallmeister ont peut-être réussi l'exploit de publier le meilleur roman 2016 dès le 1er janvier !
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