"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Elle a trente ans, elle est professeur, mariée à un «cadre», mère de deux enfants. Elle habite un appartement agréable. Pourtant, c'est une femme gelée. C'est-à-dire que, comme des milliers d'autres femmes, elle a senti l'élan, la curiosité, toute une force heureuse présente en elle se figer au fil des jours entre les courses, le dîner à préparer, le bain des enfants, son travail d'enseignante. Tout ce que l'on dit être la condition «normale» d'une femme.
La femme gelée par Annie Ernaux, lu par Elsa Lepoivre, Gallimard Audio, 2023 (1ère édition : Gallimard, 1981)
Quand, en 2022, cette écrivaine a reçu le Prix Nobel de Littérature pour le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle a mis en lumière les racines, les éloignements et les contraintes collectives, je me suis rendue compte que je n’avais lu aucun de ses livres… Non pas que je courre particulièrement après les prix littéraires, mais c’est aujourd’hui chose faite grâce à NetGalley.
Une « femme gelée » est une femme comme des milliers d'autres femmes, qui a senti l'élan, la curiosité, toute une force heureuse présente en elle se figer au fil des jours à cause de la charge mentale : la maison à tenir, les courses, les repas à préparer, le bain des enfants, son travail et la double-journée qui en découle…
Mélange original d’expérience sociale et de parcours individuel, ce livre raconte l’entrée d’Annie Ernaux dans l’âge adulte, ses années d’études et son mariage.
Le regard de l’autrice est d’autant plus aiguisé et pertinent qu’elle est issue d’une famille atypique pour son époque dans laquelle le mari cuisine tandis que l’épouse tient la boutique… Elle a été préservée d’un modèle social inculquée aux petites filles dès leur plus jeune âge par une mère soucieuse de préserver sa liberté.
Un style factuel, lucide, sans pathos, d’une redoutable efficacité.
La vie quotidienne du jeune ménage est décortiquée, mise en miroir des rêves de l’adolescente.
Une vie de femme, pourtant bien commencée, dont l’issue est écrite, fatale.
Chronique d’un gel annoncé.
Quand je suis née, Annie Ernaux avait 19 ans ; c’est presque une génération qui nous sépare et, pourtant, malgré un époux attentif qui a volontiers participé aux tâches ménagères, père très présent, je me suis parfois retrouvée dans ce témoignage. Ce livre a été publié pile au moment où j'entrais dans la vie maritale...
La version audio, d’excellente qualité, ajoute à la sensation de proximité avec l’autrice.
Un texte à connaître.
#Lafemmegelée #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespalNetGalleyFrance
Il y a quelques années, j'ai lu ce roman et j'en ai gardé une forte impression. Donc, quand j'ai eu l'occasion d'écouter la version audio, je me suis empressée de le faire.
Retrouver les mots d'Annie Ernaux est une occasion de redécouvrir ce livre avec un vif intérêt.
Un livre à la fois sociologique et féministe, offrant un regard critique sur la société tout en explorant des thèmes tels que la maternité, la famille, le couple et le mariage.
Ce texte examine comment les attentes sociales évoluent pour les femmes depuis leur enfance innocente jusqu'à leur quête de liberté à l'adolescence, puis leur confrontation avec la réalité du mariage.
Il met en lumière le parcours d'une femme face aux normes sociales.
Annie Ernaux explore ce sujet avec une justesse qui résonne profondément avec nos expériences en tant que femmes.
C'est un indispensable pour moi, la voix de la narratrice est parfaite pour retrouver l'ambiance de ce livre.
J'ai très envie de le réécouter car il met en lumière tant de vérités essentielles !
Mon tout premier de cette autrice que lorgnais depuis quelques années et quelle plongée. Lointain par son époque mais tellement actuel dans ses propos de femme/épouse/mère. Une très belle découverte, une plume accrocheuse, je m’en vais de ce pas approfondir son œuvre.
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/08/ce-ux-qui-me-peuplent-juillet-2020.html
L'auteure raconte ses jeunes années de femme, pour montrer que celle-ci s'est toujours retrouvé à la fois hors (ce qui la rend lucide) mais surtout dans les cadres sociaux du genre féminin.
Nous comprenons par là le sens de l'adjectif. L'auteure ne cherche pas un moi qui soit pur et ne cherche à restituer une mémoire individuelle à partir d'un matériau autobiographique. Elle cherche à restituer une mémoire qui puisse être collective, sachant que le moi est soumis aux influences sociales et historiques. Elle parle en nous, et nous parlons en elle. La Femme Gelée est pour moi une application profonde de sa conception de l'autobiographie. A travers sa vie de jeune fille, puis de jeune femme, j'y retrouve des bouts de ma mère et de mes tantes, de cette époque contée. Le fait de vouloir être libre, d'être comme un garçon qui aime chahuter et qui n'est pas comme ces “chochottes” de filles coquettes dès la primaire. le fait de se heurter aux premiers amours auxquels elle consacre toute son énergie, et se rend esclave de ses premières découvertes érotiques. Et un corps, un corps qui ne vous appartient pas, qu'il faut sans cesse maîtriser, auquel la liberté fait peur.
Un livre que je recommande, marquant, frappant, touchant.
Je suis une inconditionnelle dAnnie ERNAUX mais ce livre n'est pas celui que je préfère. Le thème : La condition sociale de la femme est interressant mais je n'ai pas retrouvé cette jointure de pensée que je ressens habituellement à la lecture des livres d'Annie Ernaux.
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