"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l'histoire, il commencerait par vous parler d'une panne de chauffe-eau.
Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait Olga, une très jolie Russe rencontrée lors d'une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin "la carte est plus intéressante que le territoire". C'était avant que le succès mondial n'arrive avec la série des "métiers", portraits de personnalités de tous milieux, dont l'écrivain Michel Houellebecq.
Il dirait aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle. L'art, l'argent, l'amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne.
Chaque année, j'aime bien lire un Michel Houellebecq ... Cette année, j'ai choisi le livre avec lequel il a remporté le prix Goncourt en 2010. J'ai bien reconnu la plume que j'aime tant mais je dois dire que son personnage contrairement aux autres m'a profondément énervée, je ne l'ai pas compris ! Je suis maintenant habituée aux personnages dépressifs voire nihilistes de Houellebecq, en général j'aime bien car ce sont des hommes qui n'ont plus d'espoir et qui ne croivent plus en la vie mais ce Jed Martin n'a aucune raison d'être comme ça ... Jeune artiste, il débute dans la photo et grâce aux photographies des cartes Michelin, il va connaître le succès et avoir une certaine notoriété. On dirait (si j'ai bien compris) qu'il déteste ça ... Sitôt qu'il réussi dans ce qui le passionne, aussitôt il s'en désintéresse ! pareil avec la peinture ... Dès que son nom commence à être reconnu, il abandonne ! Pareil dans sa vie privée, il a la chance (comme dit Beigbeder) d'avoir conquis le coeur d'une des plus belles femmes de France, ils s'aiment mais il ne fera rien pour cet amour ! Au contraire, il s'en désintéresse. Idem avec son père ... Ce personnage est très énervant !
Ce que j'ai aimé par contre dans ce livre c'est que l'auteur se met en scène et j'ai trouvé très intéressant le regard qu'il porte sur lui-même.
Bref, ce n'est pas le livre de Houellebecq que j'ai préféré mais je suis contente de l'avoir lu ! Si vous n'avez jamais lu cet auteur, je vous conseille fortement de lire "soumission" ou "sérotonine" qui pour moi sont des livres vachement plus intéressant que celui-ci ! L'année prochaine, j'hésite entre la possibilité d'une île ou les particules élémentaires ... Je verrai.
C'est le deuxième roman que j'ai lu de Michel Houellebecq et qui a confirmé sa clarté d'esprit. J'ai aimé sa manière de pointer les dérives de notre société par le biais de son personnage. Tous ses personnages et leurs comportements y sont méticuleusement analysés.
Une écriture unique !
Ai-je eu envie de déchirer la carte et de quitter le territoire ... ?
Un peu
Pour moi, l'histoire commence là.
Entre le père et le fils.
Je pourrais vous dire que Jed va devenir un artiste reconnu, avec toute l'absurdité que ça comporte.
Que son père prend sa retraite, après avoir tant travaillé et élevé seul son fils. Parce que sa femme s'est suicidée.
Des détails.
L'histoire de Jed, c'est celle du père. de sa relation au père. Sa façon de tuer le père.
Jed, le personnage principal donc, va réussir un exploit. Etait-ce le but, je l'ignore. Il va réussir à rendre le personnage de Houellebecq à peu près sympathique. Si, si ! Parce que, ah oui, je ne vous ai pas dit, mais Jed va rencontrer Houellebecq, plusieurs fois.
Jed est lisse.
Depersonnalisé.
Psychopathe peut-etre.
Misanthrope évidemment.
Sans aspérités. Pas moyen de s'accrocher quelque part, il ne m'a pas tiré une émotion. Même pas avec le suicide de sa mère, ni même, attention, spoil, avec celui de son père.
Donc, Houellebecq met en scène Houellebecq.
Dualité ou gemellité, difficile de démêler.
Parce qu'il ne va pas le ménager son double, jusqu'à le faire assassiner de manière exagérément violente.
A se demander si la prétendue arrogance de Houellebecq ne cache pas finalement le même dégoût pour lui-même que pour le reste du monde.
J'ai ri, parfois.
Je me suis ennuyée aussi. Beaucoup.
L'écriture de Houellebecq m'a tenue en marge de l'histoire.
J'ai été déçue, je m'attendais à une plume peut-être pas transcendante, mais qui aurait au moins justifié tout ce boucan autour de ses oeuvres.
Un feel bad en somme.
De quoi tourner la carte.
Jed Martin ,un jeune homme sans grande ambition dont le père ,riche entrepreneur se « meurt » , expose une photo d'une carte Michelin qui va être remarquée et faire de lui un artiste en vue .Mais cette notoriété ne va pas bouleverser sa vie choisissant de continuer à vivre comme avant en dédaignant le monde qui l'entoure .Et sa rencontre avec Houellebecq ,alors que sa nouvelle exposition de portraits peints a un franc succès, va le conforter dans cette vie solitaire . Un bon Houellebecq .
Quelle belle surprise ! À la lecture de toutes les polémiques qui entourent l’auteur, je n’avais pas très envie de le lire. Au final, j’ai eu du mal à lâcher le livre ! D’abord, j’aime beaucoup l’écriture et son rythme ; ensuite, les réflexions sur l’Art et autres considérations du monde sont très intéressantes et pertinentes ; enfin, la franchise de l’auteur est un plaisir tant notre époque s’offusque à la moindre pensée qui se différencie de l’air du temps. On ne s’ennuie pas dans ce livre captivant !
L’été est propice à la découverte d’auteurs super connus mais non encore lus. Cette fois, bonne pioche ! Je ne suis pas une fan du personnage, mais je dois avouer que la plume de Michel Houellebecq est délicieuse !
Comment résumer ce livre? Jeb Martin est un artiste qui se cherche. Un peu ours, ses relations se cantonnent à voir son père vieillissant. Et puis, le succès vient avec des œuvres en photographiant en gros plan des cartes Michelin. Ça y est, il est lancé et nous allons le suivre durant quelques années, notamment avec sa période peinture figurative. Mais Jed n’est qu’une excuse pour évoquer avec acidité, cynisme mais aussi avec une certaine tendresse et une bonne dose d’humour la société actuelle et notamment celle qui tourne autour de l’art.
On oscille entre un descriptif « wikipédien » de la ville de Beauvais, le récit d’un réveillon totalement loufoque avec un Jean-Pierre Pernaut homosexuel et un Patrick Le Lay en état d’ébriété avancé, le tout dans un hôtel particulier gardé par des paysans vendéens armés de fourches (c’était une soirée déguisée !) ou encore une étude sociologique des clients de Ryanair. A la fois cynique et drôle à souhait !
Et cette mise en scène de Michel Houellebecq par lui même ! Au début on se dit, mais quel mégalo, avant d’en arriver à la conclusion qu’il y met toute l’autodérision, un certain sarcasme et une étrange mélancolie à se décrire sous des traits assez peu flatteurs, mais qui finalement le rendent plus humain que l’image qu’il veut bien renvoyer (histoire d’achever ses détracteurs !?).
Et comme si son autoportrait ne suffisait pas, il semble avoir mis beaucoup de lui-même dans Jed : un être dont les rapports humains sont réduits au strict minimum, qui va s’isoler au fin fond de cette France qu’il a si bien illustrée dans ses œuvres.
Bref j’ai aimé le côté désabusé, acerbe, ironique de cette histoire qui aborde des sujets aussi variés que l’amour, la vie, le temps qui passe, la vieillesse, la mort, la filiation ou encore l’art et le marché de l’art contemporain, la société d’une façon générale.
Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore plongé dans un roman de Houellebecq
je laisse le dernier mot à l’auteur lui même, tiré d’une discussion entre Jed et son père :
- Michel Houellebecq ?
- Tu connais ? demanda Jed, surpris.
- C’est un bon auteur, il me semble. C’est agréable à lire, et il a une vision juste de la société.
Une funeste lecture, un profond dégout ou une admiration sans borne : « La carte et le territoire » de Michel Houellebecq, a le mérite de permettre un éventail de critiques et de disciples, ayant pour tâche de répandre la bonne/mauvaise parole.
Et dans ce cas, le prix Goncourt 2010, a atteint son but, faire parler de lui, donner la vision d’un monde qui fuit vers sa destruction. Houellebecq nous apostrophe à sa façon, il porte un constat sur la nature humaine, par une approche ciblée sur quelques personnages.
Jed Martin, a décidé de consacrer « toute sa vie » à l’Art, et créer une représentation du monde, dans lequel l’espèce humaine serait interdite ! Il passe ainsi de la peinture à la photographie puis revient à la peinture, qui non seulement lui apportera le succès mais aussi l’aisance financière…Son père, riche architecte, s’enlise dans un travail acharné au détriment de sa vie familiale. Schéma que reproduit également Jed. Ils supportent ainsi, concomitamment, un désert affectif. A l’instar, de longues pages sombres, sur le dernier voyage de son père en Suisse, où il ressentit, enfin, une vague de tristesse profonde.
La rencontre de l’auteur – oui vous avez bien lu, celui-ci se met en scène- avec Jed – et nous promène dans le milieu artistique, le monde des faux-semblants, de l’hypocrisie, bref le monde des rodomontades des hommes ! Puis la troisième partie, le crépuscule des dieux, la fin d’un cycle, le crime ! Et toujours le même sempiternel refrain, l’argent, la possession !
Ces mots : « La carte est plus intéressante que le territoire » ; que l’on pourrait traduire par l’absolu rejet de l’espèce humaine ! Le roman est parsemé de différentes digressions, tels que : Thierry Jonquet –auteur de romans policiers, Ludwig Wittgenstein –philosophe-, et nous conforte dans une vision dystopique, voulu par l’auteur.
Un style précis, descriptif, nous illumine ce « territoire », dans lequel Houellebecq, semble se complaire, comme son héros et opter par conséquent pour une fuite dans la solitude.
De Houellebecq, j'ai lu quelques livres. N'en ai aimé aucun !
Non seulement je me suis vu confirmer les diarrhées verbales de mauvais goût qui ne masquent pas la constipation d'idées développées dans ses bouquins mais, cette fois encore, je n'ai ressenti aucune envie de rentrer dans les propos, les idées de l'auteur tant je le trouve agressif, négatif et dérangeant dans son entreprise de démolition systématique de la chose humaine. Houellebecq en a fait sa griffe, sa vision est à l'infini noyée dans un cafard morbide. Il ne laisse aucun espoir à la construction d'un monde à venir, d'un monde à vivre.
Je n'arrive pas à comprendre les chroniqueurs, les lecteurs qui se délectent de sa prose, lui attribuant une écriture tellement poétique, tellement vraie, un humour tellement subtil ou un choix des mots tellement approprié à dépeindre la vérité de nos quotidiens. Où vont-ils lire l'humanité tellement juste de ses personnages ? Et l'humilité tellement grande d'un auteur capable d'une telle auto-dérision ? Ce n'est pas possible, ils ne doivent pas lire le même Houellebecq que moi pour lui attribuer le titre tellement usurpé de 'Plume littéraire’ !
C'est, chez lui comme chez ses lecteurs et chroniqueurs dévoués tellement 'tellement'... que je fais, ici, le serment de ne plus jamais lire un Houellebecq de ma vie. Je gage qu'ils se passeront parfaitement de moi et de mes commentaires et moi, moi j'en serai tellement plus heureux et libéré !
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