Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
1961. Après avoir vu La Vérité de Clouzot, inspiré de sa vie et dans lequel Brigitte Bardot incarne son rôle de meurtrière, Pauline Dubuisson fuit la France et s'exile au Maroc sous un faux nom.Lorsque Jean la demande en mariage, il ne sait rien de son passé. Il ne sait pas non plus que le destin oblige Pauline à revivre la même situation qui, dix ans plus tôt, l'avait conduite au crime.
L'auteur donne une voix à Pauline Dubuisson qui a été lourdement condamnée à plusieurs reprises. D'abord tondue car on l'a jugeait collabo, ensuite par une peine de prison suite au meurtre de son petit ami et enfin par un nouvel amoureux car elle lui révèle son passé. S'ajoute à cela la condamnation de son père qui s'est donné la mort à un moment où sa parole aurait pu la sauver.
Ce roman a la première personne met en scène cette femme. Elle tente d'expliquer son parcours et sa vie à la lumière de ce qu'on lui reproche et de ses actes. Elle ne remet pas en cause sa culpabilité dans le meurtre de son petit ami de l'époque mais elle tente d'expliquer en quoi son passé et le comportement de ce compagnon l'a amenée à ce geste fatal. Rien n'est larmoyant car on reste dans le factuel est chacun est juge de ce qui est décrit.
Surtout, c'est une femme qui a tenté de se reconstruire d'abord France puis au Maroc mais son passé la ratrappe toujours, d'autant plus que son histoire à été scénarisée dans un film dans lequel Brigitte Bardot joue son rôle. Elle qui aspirait à une vie dans l'oubli, elle est sans cesse remise sur le devant de la scène sans son consentement et jugée par ce que l'on pense qu'elle a fait au lieu de lui demander son avis. C'est sa version que tente de nous partager ici l'auteur et il réussit à nous rendre cette femme humaine.
Pauline Dubuisson a été condamnée après avoir tué son ex petit ami. Après 9 années, elle est libérée et choisit de s'exiler à Essaouira et de changer de nom, après avoir vu "la vérité" film inspiré de son histoire joué par Brigitte Bardot. C'est là bas qu'elle va rencontrer Jean qui la demande en mariage, elle décide de tout lui avouer de son passé.
Après une première partie un peu alambiquée autour du film "la vérité", j'ai apprécié cette longue lettre qu'écrit Pauline à son amant pour lui dévoiler Sa vérité. Un parcours de femme plusieurs fois condamnée à mort par les hommes qui n'ont jamais vraiment essayé de la comprendre. C'est bien écrit, assez prenant même si c'est assez factuel, on ne sait jamais ce que ressent vraiment la narratrice.
Franchement un coup de coeur ❤
Merci à @afleurdelivres . c'est grâce à son retour que j'ai lu cette pépite.
Un fait d'hiver sur un crime passionnel qui a fait la une dans les années 50.
Pauline Dubuisson étudiante en médecine tue de sang froid son ex fiancé Félix.
D'emblée condamnée. On ne cherche pas à connaître la vérité. Tout est clair pour tout le monde.
Dubuisson aime le sex ! Ne s'est jamais évanouie en salle d'autopsie ! A été tondue à la libération ! A eu plusieurs amants Boches ! Nul doute sur ça, cette dépravée est coupable.
Jean Luc Seigle lui donne la parole. Elle se dévoile petit à petit, se confesse. Elle nous raconte son passé, ses douleurs, ses peines, l'attachement à son père et son amour pour lui.
Ses deuils, le meurtre qu'elle commet et toute la souffrance et les malheurs qui suivent.
Pauline cette âme brisée, cet esprit torturé qui renaît à Essaouira où elle s'exile après sa libération de prison. Un havre de paix et de quiétude. Mais est-on jamais en paix avec les humains? Ces humains qui n'écoutent pas, qui gardent des œillères dès qu'on s'éloigne des idéaux, ces humains qui ne pardonnent pas.
C'est incroyable de savoir qu'un amour aussi grand soit-il peut s'effacer, s'éclipser en un clin d'oeil. Tout s'effondre et devient poussière.
Si l'amour fait vivre, revigore et donne des ailes, le désamour tue !!!
La plume de feu Jean Luc Seigle m'a énormément touchée, ses mots sont d'une justesse incroyable. J'ai ressentie les souffrances de pauline et toutes ses peines que ni les mots ni les silences ne peuvent contenir mais que l'auteur a su coucher sur papier avec brio.
Une lecture qui m'a bouleversée.
SVP lisez ce roman.
Jean-Luc Seigle par une écriture brillante est devenu Pauline Dubuisson....Il réécrit sa tragique histoire qui ne sera jamais qu'une fiction puisque les 3 cahiers trouvés à côté du corps sans vie de Pauline ont disparus...Qu'importe dès le début on y croit et on s'attache aux mots et aux phrases qui divulguent un destin tragique ...Et au delà de tous questionnements sur la véracité des propos on demeure empreint d'une grande tristesse parce que la vie de Pauline aurait pu être autre et tellement plus belle.. Un livre à ne pas manquer !!!
Magnifique écriture pour une histoire terrifiante ! Cette jeune femme nous intrigue et nous apprivoise au fil des pages.
Je ne pouvais m arrêter dans ma lecture mais ai du faire des pauses tant la lecture pouvait faire mal
Quel défi ! Bravo bel hommage !
Une femme, son enfance, son adolescence sous l'occupation, son histoire familiale, un crime passionnel et surtout ses états d'âme, ses ressentis, d'une intelligence et d'une profondeur d'analyse qui frise parfois la philosophie. Dense, puissant, émouvant, nous amène a réfléchir sur plein de sujet, l'amour, l'injustice, la justice, le pardon ou l'impossible pardon.
Bref à ne pas manquer cette lecture à la fois puissante et enrichissante.
L’histoire tragique de Pauline Dubuisson inspire à nouveau les écrivains. Depuis "La Ravageuse" de Jean-Marie Fitère en 1991 et "L’affaire Pauline Dubuisson" de Serge Jacquemard en 1993, il a fallu attendre "L’affaire Pauline Dubuisson", BD de Moca et Forton en 2012 et enfin "La Petite femelle" de Philippe Jaenada (2015) dont je parlerai bientôt. Aucun, sauf erreur, n’avait réussi à se mettre à la place de Pauline Dubuisson comme l’a fait Jean-Luc Seigle avec tout le talent que nous avons pu déjà apprécier en lisant "En vieillissant les hommes pleurent".
Le titre, "Je vous écris dans le noir", ne laisse aucun doute : c’est elle qui s’exprime, tâche ô combien difficile menée à bien par l’auteur qui réussit parfaitement à nous faire partager la vie trop courte de cette étudiante en médecine de 21 ans qui tue son ex-fiancé, Félix Bailly, en 1950. Le lendemain, son père se suicide. Trois ans plus tard, les assises la condamnent à perpétuité alors qu’à 16 et demi, elle avait été tondue et violentée lors de la Libération.
« La guerre est un élément déterminant de la vie de Pauline, fondateur et destructeur dans le même temps, »précise l’auteur en Avant-propos. Puis il laisse parler Pauline Dubuisson tout au long de trois cahiers. Elle rappelle d’abord comme elle admirait son père. Après neuf longues années passées en prison, elle vit avec sa mère, s’est réinscrite en fac de médecine et se fait appeler Andrée…
Elle a 33 ans quand sort le film de Clouzot :" La Vérité". Bien que tous les noms soient changés, elle reconnaît son histoire. C’est Brigitte Bardot qui joue son rôle mais « Au bout du compte, neuf années de prison m’avaient moins fait souffrir qu’une heure et demie dans l’obscurité d’une salle de cinéma. »
Elle quitte alors la France pour Essaouira, au Maroc. Elle parle de la maison qu’elle habite : « … l’inverse exact des prisons où il n’y a que rupture entre les murs et les corps. » Là-bas, elle tombe amoureuse de Jean, un ingénieur, qui lui fait espérer une nouvelle vie, une renaissance. Cet homme ne sait pas qui elle est. Elle veut l’épouser. Elle doit lui dire la vérité.
Pour cela, le deuxième cahier est consacré au récit de ce qu’elle a vécu, récit destiné à Jean. Elle parle du procès, de son enfance, de son père, de sa mère revigorée par la religion et revient toujours au cauchemar de la prison : « … la peur ramène toujours au même endroit, toujours à mon crime et à la prison. » et c’est là qu’elle dit : « Je vous écris dans le noir. » car « l’univers pénitentiaire était un danger permanent. » Elle est adolescente, accumule les expériences sexuelles et son père qui a refusé qu’elle parte faire médecine à Lille, la confie au Dr Domnick, officier de la Wermacht, médecin-chef de l’hôpital de Dunkerque. Si elle lui cède, elle rapporte de la nourriture à la maison mais la Libération sera son pire cauchemar car elle est tondue, humiliée, violentée par des résistants de la dernière heure. Enfin, elle détaille ce qui s’est passé avec Félix qu’elle a retrouvé à Paris et qui, après avoir fait l’amour avec elle, la traite de « pute ». Si elle tire : « C’étaient les mots que je voulais tuer, les mots qui salissent et qui blessent. »
Enfin, le troisième cahier boucle l’histoire de Pauline : « Jean m’a proposé, sans le savoir, de me ramener à la surface de cet océan où je me noyais sans m’en rendre compte. » mais son passé ressurgit et elle lâche : « Je sus à ce moment-là que je resterais à jamais tatouée de la croix gammée que l’on avait peinte sur mon crâne rasé et sur ma peau. » À 34 ans, le 22 septembre 1963, elle se suicide.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
"Je vous écris dans le noir. De l'obscurité dans laquelle mon crime m'avait jetée, bien sûr, mais aussi de celle qui terrorise les enfants, remplie de monstres et de fantômes. C'était la lettre d'une enfant qui demande pardon pour ses bêtises et pour le mal qu'elle a fait sans le vouloir. Trois tentatives de suicide en quatre ans ! Cela n'a rien changé pour mes juges. D'un côté on me laissait la vie sauve, de l'autre on m'insultait d'être restée en vie."
En 1953, Pauline Dubuisson est condamnée à la prison à perpétuité pour le meurtre de son fiancé, Félix Bailly. Elle avait 21 ans lors des faits.
Le ministère public requiert , pour la seule et unique fois envers une femme, la peine capitale.
Jetée à la vindicte populaire, considérée comme un monstre assoiffé de sang et de sexe, elle renonce à des études de médecine, et au brillant avenir qui l'attendait, si seulement...
"Pauline devient la seule femme contre laquelle le ministère public, c'est-à-dire la société française, requiert la peine de mort pour un crime passionnel sans que cela n'émeuve personne à l'époque, pas même Simone de Beauvoir, qui pourtant aurait trouvé là un bel exemple de vie de femme saccagée par les hommes."
Libérée pour "bonne conduite" , elle n'en restera pas moins captive de son passé et des hommes qui l'ont broyée.
Son père tout d'abord, pétainiste, collaborateur en fonction de ses besoins domestiques, n'hésitant pas à jeter sa propre fille , adolescente, dans les bras d'un médecin allemand durant la guerre.
Des épurateurs de la dernière heure, hurlant avec les loups, qui, pour lui faire expier cette liaison , la violeront, la tondront en place publique, lui feront subir les pires sévices...
Un fiancé, un amour passionné, rencontré sur les bancs de la faculté de médecine, qui n'hésitera pas à la quitter brutalement, en apprenant ce triste passé.
Des juges, qui oublient leurs propres égarements en temps de guerre, et qui vont jouer d'effets de manches , la clouant au pilori lors d'une mascarade de procès.
Un réalisateur qui va prendre des libertés avec la vérité ( ce qui est paradoxal, c'est que c'est là le titre du film), et contraindre Pauline à l'exil. Elle deviendra Andrée, et finira sa vie à Essaouira.
"Personne ne peut imaginer ce que j'ai ressenti lorsque je me suis vue morte sur un écran en gros plan, parce que c'était moi que je voyais dans la peau de Brigitte Bardot. J'ai été naïve de croire qu'à la différence de la Justice, le cinéma tiendrait compte de moi. Ce fut pire encore. Le cinéaste avait réalisé le rêve de mes juges: me tuer. Au bout du compte, neuf années de prison m'avaient moins fait souffrir qu'une heure et demie dans l'obscurité d'une salle de cinéma.
Sans ce film, je n'aurais jamais quitté la France."
Jean, le dernier homme de sa vie, qui va la demander en mariage, et la rejeter dès qu'il apprendra lui aussi ce passé , parce qu'elle ne voulait pas l'épouser sur un mensonge.
"Si je ne suis pas aimée, je suis comme morte. Comme. Ce sont les enfants qui disent ça quand ils jouent. C'est être sans vraiment être".
Jean-Luc Seigle prête sa plume à Pauline, dans une confession bouleversante, au long de trois cahiers sur lesquels elle dépose pour Jean, le soir même de ce qu'elle pense être un nouveau départ, Sa vérité, celle qu'elle n'a pas osé dire... Ces cahiers aujourd'hui disparus ont d'ailleurs réellement existé, et c'est en imaginant ce qu'ils contenaient, que l'auteur exprime si bien , à travers ce roman (ce n'est pas à une biographie) , ce qu'à pu ressentir celle qui les a écrits.
Ce "monstre", cette "mante religieuse", apparaît dans toute sa fragilité de femme brisée, anéantie par une histoire familiale marquée par les deuils, la guerre, l'absence, le mépris.
Le roman est rédigé à la première personne du singulier, lui conférant ainsi une profonde humanité et une indéniable proximité. On ne peut dès lors que ressentir une immense empathie envers Pauline, au destin foudroyé.
Il en ressort un magnifique portrait, bouleversant et poignant.
Il est impossible de ressortir totalement indemne de cette lecture, j'ai pour ma part été incapable de rédiger immédiatement une chronique, car profondément chamboulée.
Un livre magistral, une réhabilitation littéraire, un énorme coup de coeur , une pépite à ne pas manquer !
"Tranquille enfin. Penser à aimer encore. Ne plus chercher à être aimée.".
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