Julie Bonnie nous tient en haleine jusqu'à la dernière page de ce roman très sensible
1971. Tout juste sorti de prison, Gégé, dit Blaise, retrouve le bar familial dont il a hérité à la mort de son père. Son rêve de toujours : le transformer en café-concert pour en faire un rendez-vous incontournable de la scène jazz. Il se lance, résolu à faire bouger sa ville terne et sans âme.
Mais un bébé, la petite Nour, et sa mère défaillante arrivent par effraction dans sa vie solitaire. Blaise fait tout pour les garder à distance. Hanté par son passé, il craint plus que tout de s'attacher... Mais d'un regard, l'enfant fait tomber ses résistances, et il va désormais veiller sur elle à sa façon. Ce faux père la protège tant bien que mal, l'initie à la musique, lui offre sa première guitare et son premier concert. Il la regarde grandir, adolescente écorchée vive qui se brûle aux accidents de la vie, ceux qui menacent à coup sûr les gamines sans repères.
En ville règne une atmosphère de perdus, d'à quoi bon, alcoolisée et souvent brutale. Au milieu de tous les dangers, Nour chante. Et entre deux concerts de jazz mythiques dans le bar de Blaise, elle compose, pour fuir son enfance, tracer son destin, tenter de défier la mort.
Blaise, l'ancien taulard paumé et farouche, s'est mis à aimer. Et parce qu'il est la victime d'un secret de famille, il va tout faire pour sauver Nour. Jusqu'à la dernière page, nous respirons avec eux et tremblons pour eux. Romanesque, haletant, sensible et bouleversant.
Julie Bonnie nous tient en haleine jusqu'à la dernière page de ce roman très sensible
Quels sont les livres qui vous ont le plus fait voyager, vibrer, rêver ?
J’ai découvert Julie Bonnie dès son premier roman, « Chambre 2 », qui avait été un coup de cœur, et je m’intéresse depuis à chaque livre qu’elle publie.
Son dernier roman, « Je te verrai dans mon rêve » se déroule dans une petite ville près de Tours. En 1971, Gégé, trente ans, sort d’une décennie de prison. Ses parents étant décédés pendant cette période, il hérite du bar familial et entend bien reprendre sa vie en main : il se fait désormais appeler Blaise, et, grand amateur de jazz, il décide de transformer le bar en café-concert.
Un jour, il rencontre par hasard une très jeune femme toxicomane, Josée, et son bébé Nour. Blaise s’attache à la petite fille et épaule du mieux qu’il peut cette mère fragile. En grandissant, Nour va passer beaucoup de temps dans le café de Blaise, qui devient son pilier dans une vie instable…
J’ai beaucoup aimé l’écriture sensible et tout en pudeur de Julie Bonnie. Le récit alterne entre la narration de Blaise, et celle de Nour à dix-sept ans : l’adolescente a une très belle voix et, initiée par Blaise à la musique, chante et écrit des chansons, aidée par un jeune homme talentueux mais alcoolique. C’est peut-être sa porte de sortie pour quitter cette ville sans intérêt et ce quotidien chaotique et parfois dangereux… Les personnages de Nour et Blaise sont vraiment réussis : leur relation est très belle, et représente un peu de lumière dans ces vies cabossées. Les violences faites aux femmes sont d’ailleurs un fil conducteur de cette histoire, entre le secret de famille de la mère de Blaise, ou les destinées tragiques des copines de Nour.
Un roman beau et triste à la fois.
Blaise n’a pas eu beaucoup de chance, dans la vie. Lorsque sa peine est purgée, après dix ans derrière les barreaux, il est bien décidé à se remettre en selle et retrousse ses manches pour donner une seconde vie au bar que tenait son père. En mieux, avec de la musique, celle qu’il aime profondément, le jazz.
Et la destinée semble vouloir être plus clémente, puisqu’elle lui octroie au hasard d’une rencontre un éblouissement soudain : le bleu infini d’une paire d’yeux , ceux d’un bébé prénommé Nour, la lumière. Si la petite grandit auprès de lui, tour à tour, baby-sitter, parrain, père de substitution et mentor, c’est que sa mère traine de lourdes casseroles, les séquelles d’une enfance saccagée.
Cette reconstruction ne parvint cependant pas à le débarrasser des cauchemars qui le hantent, nuit après nuit, le conduisant peu à peu la lisière de la folie…
C’est un beau roman , et une belle histoire, portée par une bande son omniprésente, la musique comme point d’ancrage de destins à la dérive.
On se laisse séduire par les personnages qui tentent de s’en sortir malgré les obstacles multiples qui se dressent devant eux comme autant de défis toujours plus exigeants
Un roman très touchant à deux voix, celle de Gérald dit Blaise, ayant passé 10 ans derrière les barreaux et celle de Nour 17 ans fille de Josée, une junkie que Gérald a pris sous son aile lorsqu'il est sorti de prison. Gérald essaye de s'en sortir en faisant revivre à sa manière le bar que lui a légué son père. Il y crée une atmosphère chaleureuse et fait vivre la musique qu'il aime en invitant des musiciens à se produire sur scène. Depuis toujours, la petite Nour s'est sentie chez elle dans ce lieu, elle qui a été ballottée par une mère instable. Lorsque Blaise lui offre sa première guitare, elle qui compose et qui chante se met à rêver de Paris.
Une belle histoire.
C'est l'histoire de trois vies écrite à deux voix, celle de Gérald sorti de prison après 10 années derrière les barreaux qui devient Blaise et reprend le bar de son défunt père... la seconde voix est celle de Nour qui du fond de sa poussette rencontre le regard de Blaise et narre sa vie entre sa mère Josée accroc à la cam et paumée...C'est le récit de la beauté de l'âme, de l'humanité qui n'attend aucun retour...Tout cela est baigné par la musique manouche et jazzi... C'est l'histoire de l'espoir qui au détour d'une rue va faire un pied de nez à la misère et mettre du baume au cœur alors que tout pourrait encore basculer dans le pire...
C'est une véritable pépite d'émotions et de mots vrais que ce livre, qui se laisse lire d'une traite comme lorsqu'on savoure un bonheur inattendu au quotidien...A ne pas rater !
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/03/je-te-verrai-dans-mon-reve-de-julie.html
1971. Gégé, dit Blaise, 30 ans, vient de sortir de prison après avoir purgé une peine de dix ans. Il reprend le bar que lui a laissé son père à son décès. Passionné de jazz, il veut transformer ce repaire de vieux poivrots en café-concert. "Transformer ce bar de paumés en une référence pour les amateurs de jazz."
Alors qu'il est en plein travaux dans son bar, Blaise fait la connaissance de Josée, une jeune femme de 20 ans seule avec Nour, son bébé né de père inconnu. Josée est une junkie paumée qui vit dans un squat où la drogue circule partout. Blaise s'attache très vite à Josée et à Nour "on est du même camp, celui des malmenés, des abîmés", il devient une béquille sur laquelle Josée accepte de s'appuyer et garde Nour dans son bar le temps que Josée se rende à ses rendez-vous et plus tard pendant son travail "On se refile la petite comme si on était un couple de divorcés. Sauf qu'on s’engueule même pas." Il n'y aucune histoire d'amour entre eux, Josée ne l'attire pas "trop fragile, trop maigre, trop triste. Trop comme moi. J'ai l'impression de la connaître par cœur, de n'avoir rien à découvrir.". Ils se retrouvent autour de Nour, il l'aide à être mère.
Blaise initie Nour à la musique et, des années plus tard, il lui offre sa première guitare et son premier concert. Puis la jeune fille rencontre Arsen, son sauveur, "un sauveur alcoolisé", avec qui elle écrit, chante et compose. Elle va ainsi peut-être pouvoir être sauvée, réussir à partir et à fuir tous les dangers qui la guettent parmi tous les jeunes en déshérence qu'elle côtoie.
Julie Bonnie alterne les chapitres où elle nous fait entendre la voix de Blaise dont elle restitue à merveille le langage argotique et celle de Nour des années plus tard alors qu'elle a 17 ans.
J'ai aimé les mots de Julie Bonnie pour décrire le coup de foudre de Blaise pour un bébé, pour relater son amour pour Nour qui grandit de jour en jour. Elle sait montrer l'humanité de cet homme solitaire un peu bourru mais terriblement attentionné envers Nour et sa mère. La relation entre Blaise, Josée et Nour est magnifique de pudeur, la solitude qui leur colle à la peau serre le cœur. J'ai aimé que Julie Bonnie laisse dans le flou la raison de l'incarcération de Blaise, on devine mais rien n'est explicité, c'est juste un homme qui a purgé sa peine et qui débute une nouvelle vie.
J'ai aimé la personnalité de cet homme, un faux père qui inconsciemment répare quelque chose en faisant tout pour sauver Nour. En effet Blaise est poursuivi par le secret de famille qui a gâché la vie de sa mère, hanté par des visions qui lui font frôler la folie. Dans une belle tension narrative, avec un suspense savamment entretenu, Julie Bonnie nous maintient en haleine nous faisant craindre le pire jusqu'à la dernière page de ce roman très sensible.
Toute situation est-elle fatalité ? Voilà la question qui me trottait dernièrement dans la tête lors de la lecture du nouveau roman de Julie Bonnie, Je te verrai dans mon rêve. Un ouvrage qui ne manque pas nous nous donner foi en nos rêves.
Depuis sa sortie de prison, Blaise veut reprendre l’ancien bar de son père pour en faire le café-concert le plus chic du coin. Un matin, une jeune femme le rencontre avec sa petite fille de dix jours, Nour. L’instinct paternel naît rapidement dans le cœur de celui qui ne se croyait plus capable de ressentir des émotions. Dans cette ville où l’alcool et la drogue ravagent les adolescents et les adultes, Blaise regarde Nour grandir, l’initie à la musique, rêvant pour elle d’une carrière de chanteuse loin de la misère.
J’ai trouvé ce roman d’une grande beauté. L’auteure nous plonge dans l’atmosphère des années 70′, au creux d’une petite ville de province où la population, majoritairement ouvrière, survit comme elle le peut. La relation métaphoriquement paternelle qu’entretiennent les personnages principaux est si belle que les liens du sang deviennent obsolètes face à tant d’amour. Tout oppose Blaise et Nour, leur âge, leur passé, et leur mentalité, mais la musique à elle seule scelle pour toujours leur union platonique.
Nour, qui étymologiquement signifie « lumière », s’adapte parfaitement à l’essence même de ce roman : l’espoir. Car oui, tout gravite autour de cela. L’espoir d’un avenir meilleur, l’espoir de ceux qui luttent quand la misère est à leurs trousses, l’espoir des rêves à réaliser, l’espoir des démons à évincer.
Julie Bonnie nous livre ici l’histoire d’un damné qui peut s’émouvoir à nouveau. Le message de ce roman est très fort, il rappelle à la fois que le milieu familial ne détermine pas toujours l’avenir d’un enfant, et que les piliers humains d’une vie ne se forment pas toujours au sein du cadre parental. Un roman qui ne manquera pas de toucher les amoureux de musique et les rêveurs éveillés.
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