"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1940. Le traumatisme de la défaite devient, chez beaucoup d'intellectuels tançais, l'expérience d'une perte : celle de l'influence de leur nation dans le monde, mais aussi de leur statut individuel en tant qu'écrivains. Dans une société où l'économie et la technique sont amenées désormais à jouer un rôle déterminant, ils cherchent une nouvelle identité. Confrontés à des modèles contradictoires, à côté de ceux, très rares, qui entrent en résistance, certains choisissent l'exil ou la passivité, d'autres optent pour le fascisme comme moyen de combattre le communisme et de «réduire la décadence» (Drieu La Rochelle). 1944. L'histoire opère un brusque retournement. La plupart des intellectuels ayant adhéré, à des degrés divers, à la collaboration se sentent trahis par la politique allemande, qui n'a pas pu remplir ses promesses d'une «nouvelle Europe» et a même échoué à dresser un rempart contre le bolchevisme. Pendant ces quatre années, pourtant, la production culturelle fut, en France, impressionnante. Comment expliquer un tel paradoxe ? Les contradictions extrêmes de cette crise aiguë méritent d'être réexaminées de près. La distance historique permet à une équipe d'historiens de cinq pays d'Europe de porter un nouveau regard sur cette période cruciale de l'histoire européenne.
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