Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Un petit bijou ! :- )
Trois octogénaires épris de liberté vivent selon leur propre loi en forêt profonde dans le nord de l'Ontario. Non loin de là, deux hommes, l'un gardien d'un hôtel fantôme et l'autre planteur de marijuana, veillent sur l'ermitage des vieillards. Leur vie d'hommes libres et solitaires sera perturbée par l'arrivée de deux femmes. D'abord une photographe en quête du dernier survivant des grands feux qui ont ravagé la région au début du XXe siècle. Puis une deuxième visiteuse, très vieille celle-là, Marie-Desneige, un être aérien et lumineux qui détient le secret des amours impossibles. La vie ne sera plus la même à l'ermitage.
Il pleuvait des oiseaux est un superbe récit qui nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens. L'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
Partie à la recherche d'un peintre qui a connu et peint les grands feux qui ont ravagé autrefois l'Ontario en 1916 – ces feux dont on disait qu'il y « pleuvait des oiseaux » -, une photographe rencontre au fond de la forêt en bordure d'un lac deux nonagénaires :Tom et Charlie qui, ayant fui la civilisation, vivent en quasi autarcie, dans des cabanes en bois. Ils sont décidés à finir leur vie dans ce petit paradis qu'ils se sont choisi, et ce, quand ils l'auront décidé.
Leur existence paisible est transformée quand Bruno, l'un des deux bons samaritains qui les ravitaille parfois , ramène au campement une vieille tante internée à tort dans un asile d’aliénés depuis soixante-six ans . Elle devient pour eux : Marie des neiges .
La vieille femme, pas folle du tout, bouscule agréablement la vie trop bien réglée de ces ermites de la forêt et se révèle d’une grande utilité pour décrypter les nombreuses toiles que le peintre désormais décédé avait laissés dans une des cabanes .
Les 2 vieillards, malgré leur grand âge, trouvent une nouvelle raison de vivre avec cette fragile octogénaire experte dans l'art de décoder les tableaux et redécouvrent des sentiments, des émotions, des petits plaisirs, qu’ils avaient oubliés, l'un en particulier : Charlie .
Le roman se transforme alors en une belle et très émouvante histoire de fin de vie, d’amour, qui va rejoindre en quelque sorte l’histoire d’amour impossible que le peintre voulu évoquer dans ses tableaux énigmatiques.
Jocelyne Saucier est la narratrice de cette sorte de conte sur la vieillesse.
Elle intervient régulièrement entre les chapitres pour devancer les interrogations du lecteur, pour en quelque sorte l'appâter.. Elle se fait aussi parfois elle même le commentateur de son œuvre .
IL PLEUVAT DES OISEAUX : une pépite, une sorte de parabole sur la possibilité de trouver la paix, le bonheur au bout de la vie, loin de l’agitation du monde, quand tout semble perdu.
Un ouvrage plein de chaleur humaine, d'hédonisme, empreint d’une grâce légère et qui, d’une manière douce et sensible, nous parle d’un temps où vieillesse peut rimer avec tendresse.
Charlie, Tom et Ted, tous trois octogénaires, ont choisi de se retirer du monde et de vivre dans la forêt depuis un bon nombre d’années. Leur petite société va pourtant se trouver bouleverser par l’arrivée d’une photographe qui cherche à interroger les survivants des Grands Feux qui ont ravagé le nord de l’Ontario au début du XXème siècle. Ted en est un. Mais il vient de mourir. Quelques temps après, c’est au tour de Marie-Desneiges de venir perturber l’équilibre des deux derniers survivants. Internée durant plus de 60 ans, elle va retrouver sa liberté auprès d’eux.
Comment expliquer un coup de cœur littéraire ? A quoi cela tient-il ? À la qualité d’une langue riche, expressive, poétique ? A des personnages auxquels on s’attache, qui nous semble si proches et si humains ? À une histoire qui contient à la fois la tragédie et l’amour, l’amitié et une force évocatrice puissante ? A un propos si juste, sans jamais être moralisateur, qu’il touche droit au cœur ?
Sans doute un peu de tout ça. Jocelyne Saucier élabore un conte social qui amène à la réflexion sur les vastes sujets de l’amour, de la vieillesse, de la liberté, de la fin de vie... et tout cela sans tomber dans le pathos ou la démonstration outrancière. C’est fin, élégant, juste, humain dans tout ce que cela peut avoir de positif.
S’il y a des moments empreints de nostalgie ou de tristesse, ils sont contrebalancés par la luminosité qui émane de la rencontre entre ces 4 personnages. Une rencontre improbable mais qui devient totalement naturelle sous la plume de l’auteure. Un magnifique moment de lecture, comme une parenthèse enchantée et réconfortante tant elle porte de beaux sentiments, sans mièvrerie, mais avec une réelle conviction.
Comment parler de ce livre magnifique sans trop en dévoiler ?
Il y a la photographe qui cherche Ted, un vieil homme rescapé des Grands Feux de 1916. Ed Boychuck, Ted ou Edward, personne ne sait plus. Car dans ce roman, les identités sont changeantes.
Ainsi on ne saura jamais le prénom de la photographe, baptisée Ange-Aimée par Marie-Desneiges.
Il y a Steve et Bruno qui cultivent de la marijuana au fond des bois.
J’ai aimé les leitmotivs : le petit-déjeuner de lardons et patates accompagnés de thé très sucré ; les boites en fer blanc que chacun possède dans sa cabane et qui contient de la strychnine pour ne pas souffrir lorsque l’heure viendra ; il y a la mort qui vient parfois faire un tour au milieu du groupe mais qui repart ; il y a l’éclat de lumière rose dans les yeux de la jumelle de High Park.
Tout ceci vous parait bien mystérieux ? Alors laissez-vous guider par la narration tout en douceur de ce roman qui parle des Grands Feux de 1916, mais aussi d’amour et de folie, de cabanes qui sont les derniers vestiges d’une vie.
L’image que je retiendrai :
Celle des tombes parfois introuvables et des identités changeantes.
https://alexmotamots.fr/il-pleuvait-des-oiseaux-jocelyn-saucier/
Presque cent ans après les Grands Feux qui ont dévasté le nord de l’Ontario au début du XXe siècle, une photographe entreprend de rassembler les portraits des survivants. Elle est à la recherche de l’un d’eux, Boychuck, qui, à quatorze ans, a perdu toute sa famille dans la catastrophe et vit maintenant retiré dans les bois. Lorsqu’elle le localise, il vient de mourir, ne laissant que la collection d’inexplicables tableaux qu’il a peints, et les deux amis, également retirés du monde, qui vivent à proximité de sa cabane. Une vieille femme, Marie-Desneiges, sera la seule à savoir décoder les peintures de Boychuck, hanté toute sa vie par l’horreur vécue dans sa jeunesse.
L’auteur a choisi d’imaginer, chez des personnages fictifs désormais au soir de leur vie, les traces et les souvenirs laissés par les événements historiques. C’est donc indirectement et par bribes, par le prisme de la mémoire et du traumatisme mais aussi par le filtre d’une douloureuse pudeur, qu’elle nous fait revivre cette tragédie méconnue, au fil des rencontres d’une photographe qui nous sert en quelque sorte d’alter ego. Peu à peu, derrière l’intrigue contemporaine inventée en premier plan, se dessine en filigrane une trame historique totalement fidèle à la réalité.
C’est à vrai dire cette reconstitution historique, particulièrement impressionnante, qui m’a le plus intéressée. Parmi ces incendies partis de feux d’abattis, le plus meurtrier fit en 1916 deux cent vingt trois victimes et détruisit deux cent mille hectares de forêt. Les survivants évoquèrent des scènes d’apocalypse, où « il pleuvait des oiseaux », tués par une « atmosphère irrespirable de chaleur et de fumée ». Des familles entières périrent, d’autres échappèrent à la mort par miracle : « en creusant la terre de leurs mains entre les rangs de leur champ de pommes de terre et, chacun dans son sillon, ils étaient restés face contre terre pendant que les vagues de flammes déferlaient au-dessus d'eux. »
La partie contemporaine de l’histoire m’a en revanche beaucoup moins séduite. Malgré la tendresse manifeste de l’auteur pour ses personnages fragilisés par l’âge et par l’invisible fardeau de leurs souvenirs, l’émotion s’est chez moi dissoute dans le maelström de thématiques qui caractérise le versant fictif du roman. Vieillesse et fin de vie, suicide et euthanasie, amours impossibles et quête de liberté : à la longue, tout m'a semblé s’entremêler et brouiller le fil narratif, dans une surenchère de bons sentiments parsemée d’invraisemblances. Ce qui commençait comme une réaliste tragédie aux touchants personnages s’est finalement mué en une décevante et peu crédible friandise trop sucrée.
C'est donc globalement désappointée que je referme ce livre, certes bien écrit et agréable sur un sujet historique étonnamment méconnu, mais dont j'attendais plus de profondeur au vu de ses nombreuses récompenses littéraires.
J'ai bien aimé moi aussi le style de l'auteure. C'est plus le fond qui m'a frustrée : j'ai eu du mal à me détacher des faits historiques pour m'intéresser à la thématique contemporaine de la vieillesse. Le thème historique, qui m'intéressait le plus, passe presque au second plan, d'où ma relative déception.
je l'ai lu il y a bien longtemps et j'avais beaucoup aimé le style de cette auteure québécoise
Ted, Tom et Charlie ont fait le choix de se retirer du monde pour vivre leur vie comme ils le souhaitent. Ils se sont installés dans la forêt profonde du nord de l'Ontario. Leurs seuls contacts sont le gérant d'un hôtel qui ne reçoit quasiment aucun client et un planteur d'herbes illicites qui veillent sur eux.
Leur quotidien va être doublement chamboulé. Tout d'abord lorsqu'une photographe baroudeuse, à la recherche de survivants des grands feux qui ont ravagé la région au début du 20ème siècle, va les interroger. Mais Comme cette dernière a un caractère particulier, au bout de quelques temps, elle sera intégrée au groupe. Puis avec l'arrivée de Marie Desneige, une petite grand-mère tout douce, lunaire que son neveu n'a pas voulu raccompagner à sa maison de retraite selon ses désirs. Elle fera l'unanimité au sein du groupe qui va la prendre sous son aile.
Ce roman est une ode à la vie, à la liberté, à l'assomption des choix de vie. Et cela remet en question les choix que l'on fait pour nos anciens et qui ne correspondent pas toujours à leurs choix, leurs désirs. Choix que nous prenons , non pas pour eux, mais pour nous, pour nous faciliter la vie. Il est important de ne pas oublier qu'ils ont eu notre âge et qu'ils ne comprennent pas toujours pourquoi on décide de régenter leur vie alors qu'ils sont encore autonomes.
On ne peut qu'aimer ce livre si on a un minimum d'empathie de d'humanité en soi. les relations entre les personnages sont sinon plein d'amour, tout au moins chargés en tendresse et en affection. Finir sa vie tel qu'ils l'ont choisi est ce que tout un chacun souhaiterait.
J'adore cet esprit de liberté! Alire et partager
Une bulle de tendresse dans le bois
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J'ai remarqué que depuis quelques mois, les romans québecois me font toujours du bien. Une sorte de chaleur douce qui se répand dans mon corps et mon esprit. Une quiétude restant en suspension au creux de ma conscience.
Cet attachement me laisse rêveuse et je ne me rue pas directement sur mon clavier pour vous en parler. Je laisse passer les jours. Et ça fait du bien :)
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Il y a quelques temps, j'ai rencontré virtuellement une québecoise sur Bookstagram, Anne and the Boyz, qui m'a proposé de faire une LC (lecture commune) de @Bondrée . (un roman québecois). Fort de ce succès , nous avons récidivé avec ce roman intimiste de Jocelyn Saucier.
J'avoue que le thème de la vieillesse et le grand âge ne m'attirent pas spécialement. Mais le fait que l'histoire se passe dans une communauté isolée dans un bois au Québec m'a fortement intéressé.
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Me voilà donc partie dans une forêt reculée, sauvage, protégée de la civilisation, impénétrable , sombre mais aussi lumineuse.
L'auteure a utilisé un fait divers , "les Grands feux" (incendie meurtrier survenu en 1916) qui a fait des ravages mortels et écologiques. Puis elle a brodé une histoire fictionnelle sur un héros de cet incendie et dont on suit les traces dans ce bois.
Bien sûr, ce n'est qu'un élément pour nous amener dans ce lieu et nous présenter les personnages qui l'habitent.
Des êtres épris de liberté (vous savez, cette liberté sauvage et primitive), de vieillards amoureux de la vie, respectueux, tendres et aussi drôles.
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Tout au long du récit, j'ai eu l'impression d'être dans un conte. Cette cabane perdue, la police qui tient lieu de l'ogre, les jeunes hommes "bonne fée" qui nourrissent ses hôtes. Le ton est résolument onirique et contemplatif.
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Les arrivées simultanées de la jeune photographe, puis de cette gracieuse petite dame vont "réveiller" les consciences. Bouleverser l'ordre naturel. En douceur, sans heurts, avec amour et bienveillance.
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Malgré la tragédie en filigrane de ce récit, ce fût un concentré de bonheur de lecture. Il fait du bien, tout simplement.....
Il pleuvait des oiseaux est un très joli roman que j’ai pris grand plaisir à lire !
Nous rencontrons une photographe, deux ermites, une vieille dame et d’autres personnages tous plus spéciaux les uns que les autres. Il y a eu un énorme feu de forêt des années auparavant qui a ravagé une région québécoise. La photographe cherche à reconstituer ce qui s’est passé à travers les témoignages de ceux qui l’ont vécu et ceux qui en ont entendu parler.
J’ai lu Les héritiers de la mine de Jocelyne Saucier il y a deux ans et j’avais été subjuguée par l’histoire, l’écriture, tout. J’avais donc envie de lire Il pleuvait des oiseaux depuis cette découverte et j’y ai enfin remédié ! Je ne suis pas déçue !
Si le récit ne m’a pas autant pris aux tripes que Les héritiers de la mine, il n’en reste pas moins que j’ai été séduite par le récit, les personnages fantasques et l’ambiance généreuse tout simplement. Je suis sous le charme de l’écriture de Jocelyne Saucier. Une bonté indescriptible s’en dégage et l’on s’en délecte sans modération. J’ai aimé la manière dont est racontée l’histoire, chaque mot est un petit bout de bonheur savoureux.
J’ai apprécié l’atmosphère chaleureuse, à l’écart de la civilisation. Nous sommes en pleine forêt, au sein même de la nature et c’est rafraichissant. J’ai été captivée par cette photographe qui pourrait s’assimiler au personnage principal (même si c’est faux) et dont on ne connait jamais le nom. La vigueur qu’elle met à reconstituer les événements du passé lors de cet incendie ravageur est touchante. On sent que, s’il s’agissait d’un travail au départ, cela se transforme en quelque chose de plus personnel, de plus intime au fil du temps.
Les personnages sont bouleversants. J’ai été séduite par ces deux vieux ermites que sont Charlie et Tom, parlant de la mort qui les attend comme du beau temps. Ils ont quelque chose de profondément émouvant, encore plus chez Charlie. L’arrivée de Marie-Desneiges, une vieille dame dont la douceur n’a d’égale que son innocence est captivante. Elle chamboule tout de la vie de ces hommes qui ne connaissent plus la gente féminine. Son histoire avec Charlie est superbe.
Et puis il y a tout le récit à propos de « Ted ou Ed ou Edward ». Ce survivant de l’incendie que la photographe cherche à interroger mais qui vient tout juste de passer l’arme à gauche. Son histoire nous sera révélée de manière poétique et artistique, c’est envoûtant.
En définitive, Il pleuvait des oiseaux (titre magnifique qui prend tout son sens au fil de la lecture) est un très beau roman, doux, tendre. La plume de Jocelyne Saucier est sublime, elle maîtrise véritablement l’art de raconter et de captiver l’attention du lecteur. Une très belle histoire !
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
j'ai adoré ce livre bouleversant et original.