Des conseils de lecture qui sentent bon la rentrée !
Les androïdes ont envahi la vie quotidienne, dans le monde entier, partout, sauf au Japon où ils sont interdits. Et en particulier sur l'île très conservatrice de Kino qui résiste à la modernité et aux nouvelles technologies, pour reproduire un Japon de la fin du XXe siècle, gardé sous cloche de verre. Dans cette enclave idéale d'un monde disparu, Hélène et Edo, mari et femme, vivent heureux depuis de nombreuses années. Mais s'il est figé dans l'île de Kino, pour le couple, le temps commence à leur jouer des tours. Pianiste de renom, Hélène voit en effet sa place au sein de l'orchestre symphonique mise en péril depuis l'arrivée d'une musicienne plus jeune et plus talentueuse qu'elle. De son côté, Edo sent que son désir pour sa femme s'étiole peu à peu. Alors, Hélène décide d'introduire dans leur maison un robot, clone parfait d'elle quand elle était jeune, et programmé pour satisfaire les désirs de ses propriétaires. Mais quand on transgresse les lois, qu'elles soient celles des hommes, de l'amour ou du temps, le prix à payer peut s'avérer élevé...
Des conseils de lecture qui sentent bon la rentrée !
"Idéal", c'est d'abord (et surtout) une ambiance.
Le style vintage du graphisme est en total opposition avec l'époque futuriste du récit, mais fonctionne parfaitement dans la retranscription d'une société qui se veut figée dans le temps.
Il y a une tension entre la colorisation chaude et le trait froid, comme la tension qui règne dans ce couple et qui grandit au fil des pages.
Et puis il y a l'importance du silence. Ce silence qui ouvre le récit, et qui revient régulièrement tout au long de l'histoire. Ce silence qui permet au lecteur de reprendre son souffle et d'admirer l'action. Comme quoi les mots ne sont pas nécessaires quand le visuel parle de lui-même.
Du côté du scénario, c'est plus classique, moins surprenant. Et j'avais imaginé une fin différente. Mais pour autant, "idéal" reste une très bonne lecture et un régal pour les yeux.
Enfin, un mot sur l'édition. Car pour ce récit, Sarbacane n'a pas fait les choses à moitié. Grand format, papier de qualité, finition "deluxe"...tout à été mis en œuvre pour faire de cette bd, un objet à exposer dans sa bibliothèque.
IDÉAL se passe en 2160, sur une île japonaise, où les Androïdes sont interdits. Hélène et Edo coulent des jours paisibles dans cet endroit coupé de la modernité. Leur vie semble protégée des difficultés, pourtant après un accident, Hélène, pianiste talentueuse, est dans l’incapacité de jouer, menaçant sa place dans l’orchestre philharmonique. Parallèlement, le passage inexorable du temps affaiblit sa confiance en elle, faisant naître des doutes sur sa capacité à séduire l’homme qu’elle aime. Malgré tout, Hélène n’est pas femme à se décourager facilement, et une idée germe dans son esprit...
Ce récit nous plonge dans une réflexion sur la quête du bonheur, l’irréversible fuite du temps et la complexité des relations humaines. Il interroge sur le temps qui passe, les enjeux de la tradition, la douleur de la trahison et l’impact de l’intelligence artificielle. En parallèle, l’histoire explore la passion à travers la musique et ce qu’impose la recherche d’excellence, l’exigence personnelle, la compétition pour maintenir sa position au sommet et le courage face aux épreuves.
« Les gens ne savent pas ce que c’est… Personne ne se rend compte de tout ce que j’ai dû sacrifier. De tout ce que ça m’a coûté. Des milliers d’heures… Sans aucune distraction… Toute mon enfance… Toute mon adolescence… Les concours… Les représentations… C’est toute ma vie. Jouer… C’est la seule chose que je sache vraiment faire. »
Cette œuvre est aussi une invitation à la contemplation. Les planches offrent des dessins élégants accompagnés de couleurs et des lignes créant des ambiances paisibles et harmonieuses. L’architecture, les nuances, les détails sont un délice pour les yeux sensibles à l’esthétique japonaise.
Nous avons été sous le charme de ce voyage hors du temps, nous laissant pensifs après avoir tourné la dernière page.
Comment, au premier coup d'œil, ne pas être immédiatement attirés par la beauté de ce livre ? Idéal, le titre de cet album, est tout d'abord un magnifique objet.
Un papier mat sur lequel figure une illustration très stylisée.
Un dos toilé qui apporte une qualité supplémentaire aux indications telles que le titre, le nom des auteurs et de l'éditeur dont on ressent l’impression au toucher.
Une splendide page de garde qui emplit d’une flopée de fleurs notre regard.
Si bien que la lecture de la quatrième de couverture s’avère absolument superflue.
Une fois l’album ouvert, la promesse visuelle de la couverture se confirme. Et encore mieux, elle s'amplifie.
Rares sont les albums dont on a envie, voire besoin, de faire une première lecture visuelle. C’est le cas avec cet Idéal, signé Baptiste Chaubard au scénario et Thomas Hayman au dessin.
Cette lecture visuelle s’impose puisque les premières pages sont muettes. Mais la poursuivre est un régal pour les yeux. Tant pis si toute l’histoire n’est pas intégralement comprise au premier abord. La deuxième lecture vient combler les interrogations.
2160, les androïdes font partie du quotidien des humains. Excepté au Japon sur l’île de Kino. C’est ici que résident Hélène, concertiste renommée, et son époux Edo. Tout semblait sourire à ce couple dont la vie a été chamboulée par l’accident dont la pianiste a été victime. Hélène ne sait pas si elle sera en mesure de reprendre sa place dans l’orchestre. Serait-ce pour cela qu'Edo, de son côté, ressent moins de désir pour sa femme ?
Pensant remédier à ces usures de la vie, Hélène décide d’adopter un robot, identique à son image quand elle rencontra Edo.
Comment le couple va-t-il réagir face à la modification de leur équilibre familial, social et amoureux dans cet étonnant Japon du 22e siècle ?
Splendide visuellement et très recherché scénaristiquement, Idéal, édité par Sarbacane, est une très belle et très inattendue découverte comme on aime en faire.
Les auteurs, dont c’est le premier album, ont réussi leur entrée dans le monde du 9e art par la grande porte. Et de la plus belle des manières, pour notre plus grand plaisir.
Idéal est un album graphique d'anticipation, une oeuvre qui parle, des frontières, d'amours et des I.A.H (Intelligence Artificiel Humanisé). Un album qui privilégie le graphismes car de nombreuses planches muettes sans textes et inspiré des estampes traditionnelles japonaise. Une intrigue bien construite, épuré, des références au japon traditionnelle, une belle découverte. Une oeuvre réussite.
"Personne ne se rend compte de tout ce que j'ai dû sacrifier. De tout ce que ça m'a coûté. Des milliers d'heures... Sans aucune distraction... Toute mon enfance... Toute mon adolescence... Les concours... Les représentations... C'est toute ma vie. Jouer... C'est la seule chose que je sache vraiment faire."
Dans un Japon futuriste en proie à une crise d’identité, l’île de Kino résiste à la modernité et cherche à conserver un mode de vie traditionnel. C’est là que vivent Hélène et Edo, dont le couple s’enlise peu à peu dans la nostalgie des années passées. Hélène décide alors de braver les interdits et d’introduire chez eux un androïde ressemblant à celle qu’elle était plus jeune.
Ce qui frappe en premier lieu, c’est le dessin. Chaque planche est une œuvre à part entière au style vintage, rappelant les estampes japonaises, se focalisant sur des détails, des gestes et des regards. Ces dessins racontent autant, si ce n’est plus, que les textes, à tel point que toute la première partie se passe des mots. Au fil des cases, on se prend de plein fouet les émotions des personnages, et en particulier celles d’Hélène. Dans cette île où le temps semble s’être figé, le couple lui ne peut nier les effets des années, et nous lecteurs, il ne nous reste qu’à les regarder se débattre sur une pente qui ne semble pouvoir conduire qu’à la débâcle.
Ce titre m’a ébranlé (et à la réflexion, il aurait sûrement eu moins d’impact sur moi il y a quelques années), à tel point qu’il m’a fallu un peu de temps pour le digérer. Je l’ai terminé comme en était de sidération, j’avais besoin de m’y replonger, de disséquer à nouveau cette crise de couple. La narration est habile, elle nous laisse la place de la réflexion, nous pouvons faire nous-même les liens qui s’imposent, voir les parallèles douloureux, et parfois même nous renvoyer à notre propre nostalgie.
Hélène est pianiste. Blessée à la main à la suite d'un accident de voiture, elle craint pour sa place à l'orchestre philharmonique. Edo, son mari, tente de l'accompagner au mieux mais leur couple est sur le déclin. Dans un Japon en proie au conservatisme régressif, Hélène a une idée pour raviver le désir de son mari : avoir recours à une intelligence artificielle humanisée....
Pour son premier album de bande dessinée, Baptiste Chaubard place son récit ambitieux et surprenant dans un Japon futuriste qui remet en question l'influence de l'occident. En 2160, les IA sont partout sauf sur l'île de Kino où vivent Hélène et Edo. Jusqu'à l'arrivée d'un clone de la jolie pianiste qui va bouleverser leur quotidien.
L'ambition du récit est magnifiquement accompagnée par l'esthétique soignée, délicatement nostalgique, de Thomas Hayman. Le dessin m'a envouté du début à la fin, j'ai aimé les pages silencieuses où le dessin, admirable, dit l'essentiel, j'ai aimé les arrêts sur image, le poids des regrets, du temps qui passe, et cette hésitation entre un futur incertain et un passé hypothétiquement rassurant.
Divine surprise que cet album qui est également un magnifique livre édité par Sarbacane !.Un bel objet à offrir et à posséder dans sa bibliothèque ! Coup de cœur !
L'île de Kino sur les côtes japonaises est un endroit presque retiré du temps, conservatrice et paisible où les androïdes ne sont pas souhaités comme partout ailleurs dans le monde.
Hélène et Edo y voient, eux aussi, leur couple vivre dans le passé, s'enterrer.
Elle, pianiste vertuose reconnue en convalescence après un accident de la route, se sent en danger dans son art et son couple. Lui, fils du fondateur de la petite communauté vivant sous cloche à la passion éteinte.
Alors Hélène, pour tenter de raviver le désir de son époux, introduit dans leur foyer un clone parfait d'elle-même plus jeune, risquant de briser plus de choses qu'elle n'imagine...
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Le temps passe, inexorablement.
Vivre sous cloche peut certainement fonctionner pour une forme de société, si c'est un choix.
Mais dans un couple, il n'y a pas de mise sous cloche possible !
Pas de retour en arrière, pas de solution magique. Il faut composer avec le temps qui passe, l'habitude qui s'installe, la lassitude de certaines situation, la rancœur d'autres.
Cet album aborde, sous différents jours les aléas du temps qui passe, du changement quel qu'il soit, des souvenirs qu'on aimerait parfois moins vivaces.
La confrontation entre tradition et modernité, entre jeunesse et usure de l'âge, entre remords et regrets...
Ou plutôt le refus de tout ceci, de différentes manières.
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Une plongée intime, d'un esthétisme envoûtant, naviguant dans des paysages d'estampes japonaises, d'une sérénité absolue où pourtant se cachent des veines palpitantes d'un sang épais de reproches et de douleurs sourdes, de non dits et d'une forme de fascination presque morbide pour une chute annoncée.
L'équilibre minutieux de certaines planches, le silence assourdissant des premières pages, la construction des cases, le recul puis l'intensité des regards.
Un sublime plongée graphique, une histoire lourde de sens qui a résonné en moi un peu douloureusement.
Une quête échouée.
Celle d'un idéal fantasmé après lequel il est futile de courir sans s'y blesser âprement.
Somptueux !
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