Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
Comment, au premier coup d'œil, ne pas être immédiatement attirés par la beauté de ce livre ? Idéal, le titre de cet album, est tout d'abord un magnifique objet.
Un papier mat sur lequel figure une illustration très stylisée.
Un dos toilé qui apporte une qualité supplémentaire aux indications telles que le titre, le nom des auteurs et de l'éditeur dont on ressent l’impression au toucher.
Une splendide page de garde qui emplit d’une flopée de fleurs notre regard.
Si bien que la lecture de la quatrième de couverture s’avère absolument superflue.
Une fois l’album ouvert, la promesse visuelle de la couverture se confirme. Et encore mieux, elle s'amplifie.
Rares sont les albums dont on a envie, voire besoin, de faire une première lecture visuelle. C’est le cas avec cet Idéal, signé Baptiste Chaubard au scénario et Thomas Hayman au dessin.
Cette lecture visuelle s’impose puisque les premières pages sont muettes. Mais la poursuivre est un régal pour les yeux. Tant pis si toute l’histoire n’est pas intégralement comprise au premier abord. La deuxième lecture vient combler les interrogations.
2160, les androïdes font partie du quotidien des humains. Excepté au Japon sur l’île de Kino. C’est ici que résident Hélène, concertiste renommée, et son époux Edo. Tout semblait sourire à ce couple dont la vie a été chamboulée par l’accident dont la pianiste a été victime. Hélène ne sait pas si elle sera en mesure de reprendre sa place dans l’orchestre. Serait-ce pour cela qu'Edo, de son côté, ressent moins de désir pour sa femme ?
Pensant remédier à ces usures de la vie, Hélène décide d’adopter un robot, identique à son image quand elle rencontra Edo.
Comment le couple va-t-il réagir face à la modification de leur équilibre familial, social et amoureux dans cet étonnant Japon du 22e siècle ?
Splendide visuellement et très recherché scénaristiquement, Idéal, édité par Sarbacane, est une très belle et très inattendue découverte comme on aime en faire.
Les auteurs, dont c’est le premier album, ont réussi leur entrée dans le monde du 9e art par la grande porte. Et de la plus belle des manières, pour notre plus grand plaisir.
Idéal est un album graphique d'anticipation, une oeuvre qui parle, des frontières, d'amours et des I.A.H (Intelligence Artificiel Humanisé). Un album qui privilégie le graphismes car de nombreuses planches muettes sans textes et inspiré des estampes traditionnelles japonaise. Une intrigue bien construite, épuré, des références au japon traditionnelle, une belle découverte. Une oeuvre réussite.
"Personne ne se rend compte de tout ce que j'ai dû sacrifier. De tout ce que ça m'a coûté. Des milliers d'heures... Sans aucune distraction... Toute mon enfance... Toute mon adolescence... Les concours... Les représentations... C'est toute ma vie. Jouer... C'est la seule chose que je sache vraiment faire."
Dans un Japon futuriste en proie à une crise d’identité, l’île de Kino résiste à la modernité et cherche à conserver un mode de vie traditionnel. C’est là que vivent Hélène et Edo, dont le couple s’enlise peu à peu dans la nostalgie des années passées. Hélène décide alors de braver les interdits et d’introduire chez eux un androïde ressemblant à celle qu’elle était plus jeune.
Ce qui frappe en premier lieu, c’est le dessin. Chaque planche est une œuvre à part entière au style vintage, rappelant les estampes japonaises, se focalisant sur des détails, des gestes et des regards. Ces dessins racontent autant, si ce n’est plus, que les textes, à tel point que toute la première partie se passe des mots. Au fil des cases, on se prend de plein fouet les émotions des personnages, et en particulier celles d’Hélène. Dans cette île où le temps semble s’être figé, le couple lui ne peut nier les effets des années, et nous lecteurs, il ne nous reste qu’à les regarder se débattre sur une pente qui ne semble pouvoir conduire qu’à la débâcle.
Ce titre m’a ébranlé (et à la réflexion, il aurait sûrement eu moins d’impact sur moi il y a quelques années), à tel point qu’il m’a fallu un peu de temps pour le digérer. Je l’ai terminé comme en était de sidération, j’avais besoin de m’y replonger, de disséquer à nouveau cette crise de couple. La narration est habile, elle nous laisse la place de la réflexion, nous pouvons faire nous-même les liens qui s’imposent, voir les parallèles douloureux, et parfois même nous renvoyer à notre propre nostalgie.
Hélène est pianiste. Blessée à la main à la suite d'un accident de voiture, elle craint pour sa place à l'orchestre philharmonique. Edo, son mari, tente de l'accompagner au mieux mais leur couple est sur le déclin. Dans un Japon en proie au conservatisme régressif, Hélène a une idée pour raviver le désir de son mari : avoir recours à une intelligence artificielle humanisée....
Pour son premier album de bande dessinée, Baptiste Chaubard place son récit ambitieux et surprenant dans un Japon futuriste qui remet en question l'influence de l'occident. En 2160, les IA sont partout sauf sur l'île de Kino où vivent Hélène et Edo. Jusqu'à l'arrivée d'un clone de la jolie pianiste qui va bouleverser leur quotidien.
L'ambition du récit est magnifiquement accompagnée par l'esthétique soignée, délicatement nostalgique, de Thomas Hayman. Le dessin m'a envouté du début à la fin, j'ai aimé les pages silencieuses où le dessin, admirable, dit l'essentiel, j'ai aimé les arrêts sur image, le poids des regrets, du temps qui passe, et cette hésitation entre un futur incertain et un passé hypothétiquement rassurant.
Divine surprise que cet album qui est également un magnifique livre édité par Sarbacane !.Un bel objet à offrir et à posséder dans sa bibliothèque ! Coup de cœur !
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