Ce livre s'interroge sur les rapports qu'entretiennent les différents acteurs de la société avec le foncier et son corollaire l'immobilier. Elle est le fruit de vingt ans de recherches sur ce domaine. L'Algérie pays majoritairement rural jusqu'au lendemain de l'indépendance va s'urbaniser à un rythme effréné. Aux profondes transformations de la société pré-coloniale qui a subi la désagrégation des tribus et des familles et l'émiettement des grandes propriétés par suite de l'émergence de la propriété individuelle, va succéder durant les années 1970 un bouleversement des rapports au sol par les différentes mesures consistant à limiter la propriété, puis à la reconnaître par la constitution de 1989. Entre l'Etat, les propriétaires, les bénéficiaires, les habitants et les pouvoirs locaux vont se tisser des relations conflictuelles, chacun usant de stratégies particulières pour arriver à ses fins, tantôt en appliquant la législation, tantôt en l'instrumentalisant. Cette situation atteint son paroxysme dans la dynamique urbaine particulière de l'irrégularité foncière pour laquelle les habitants déploient des compétences et des aptitudes à revendiquer leur droit à la ville.
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