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Résumé : À l'instant où Harper, 12 ans, emménage dans sa nouvelle maison, elle a un mauvais pressentiment. La rumeur dit que la vieille bâtisse est hantée... Harper n'y croit pas vraiment, jusqu'à ce que Michael, son petit frère, se mette à changer brutalement de comportement : il parle avec un ami imaginaire et a des accès de violence.
Les accidents étranges se multiplient, Harper est assaillie de cauchemars et de visions... Aidée de sa nouvelle amie Dayo, elle va devoir découvrir la vérité si elle veut sauver son frère !
Dès 11 ans.
Tout d'abord, un grand merci aux éditions Nathan pour cet envoi inattendu. En tout cas, ce colis a été pour moi une bien agréable surprise pour commencer ma semaine de vacances ! Après, je n'aurais peut-être pas dû le lire juste avant de me coucher. Déjà parce que, malgré mes petits yeux qui se fermaient à cause de la fatigue due à la longue journée que j'avais passée, j'étais incapable de le refermer et de le reposer sur ma table de chevet. Ensuite, parce que l'angoisse était à ce point à ce comble qu'une fois que je me suis retrouvée dans le noir prête à rejoindre le royaume de Morphée, mes yeux sont restés grands ouverts, écarquillés, tant j'avais peur de ce qui se cachait dans la pénombre et que je ne pouvais percevoir... Du moins, grâce à mon sens de la vue... Parce que je peux vous assurer que j'avais la chair de poule et que j'entendais de drôles de bruits près de mon lit... Je ressentais également de drôles de picotements au niveau de mes pieds et du bout de mes doigts, comme si une électricité insoutenable dans l'air m'entourait tout entière. Bref, même si ce roman est destiné à un jeune lectorat, ne vous fiez pas aux apparences ! La Maison des possédés porte sacrément bien son nom et ne vous fera pas de cadeaux, je vous le garantis ! Et je refuse que vous me traitiez de mauviette... Tout comme Marty McFly Jr (et comme le père de ce dernier aussi, d'ailleurs), je ne supporte pas ça. Mes peurs sont tout à fait rationnelles et sensées, si, si... Vous verrez qu'avec la plume et l'imagination d'Ellen Oh, une autrice que je ne connaissais pas jusqu'alors et je remercie sincèrement encore une fois Nathan de me l'avoir fait découvrir grâce à ce titre si addictif et prenant, vous ne serez plus si confiants et que vous aurez très envie d'appeler votre maman au secours ! Et là, ce sera moi qui rirai de vous, mwahahahaha !
L'histoire se commence de façon très simple, on-ne-peut-plus basique : l'héroïne, Harper, douze ans, emménage avec sa petite famille dans la ville de Washington. Après avoir connu la modernité et le faste de New York City, qui grouille constamment d'activité et qui fait pétiller les yeux des jeunes comme des plus grands, on peut comprendre que notre pré-adolescente manque d'enthousiasme face à la vieille bâtisse décrépie que ses parents ont élue comme nouveau domicile familial et lieu de travail. Surtout qu'on ne nous laisse pas de répit car, dès les premières pages, on sent que cette maison n'est pas comme les autres et qu'elle est loin de constituer le cocon idéal pour une famille en pleine reconstruction psychologique et qui a définitivement besoin d'un nouveau départ : à certains endroits de la maison, on suffoque, à d'autres, le froid nous transperce les os comme s'il voulait nous changer en statues de glace... On ressent immédiatement les mêmes impressions d'Harper : il y a un sentiment ambiant d'oppression et de mal-être dans cette maison. Comme si cette dernière faisait ressentir à ses nouveaux habitants, à un degré plus ou moins élevé, tout le lourd passif dont elle est chargée. Résultat, tout au long de ma lecture, j'ai eu envie de m'enfuir loin de cet endroit et d'aller me blottir dans les bras de mes parents chéris. Chochotte, moi-? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Je sais que vous allez me dire que, les maisons hantés, ce n'est pas l'élément fantastique/surnaturel le plus original du monde ni celui qui prend le plus aux tripes, et pourtant, notre fascination stupide pour ce genre d'endroits est encore bien vivante... En tout cas, l'écriture d'Ellen Oh la rend sacrément vivante. Je suis sûre que vous auriez bien ri en me voyant dévorer ce livre comme une frénétique puis le refermer subitement après avoir eu un coup de panique. J'oscillais constamment entre l'envoûtement, la fascination morbide, et le plus pur effroi. J'avais envie de résoudre la grande énigme que cette maison maudite cachait tout en ayant l'irrépressible besoin de prendre l'ensemble de la charmante famille Raine avec moi pour les emmener tous le plus loin possible d'elle .
In fine, il a bien fallu que je surmonte mes peurs et que je fasse preuve d'un grand courage, que j'ai puisé dans les réserves d'Harper. Passé l'agacement que j'ai pu ressentir pour cette jeune fille au tout début de l'histoire (et à tort), je me suis ensuite profondément attachée à elle. J'ai compris tout ce qu'elle ressentait en elle, tout ce magma d'incompréhension, de jalousie, de tristesse enracinée, cette révolte face à l'injustice qu'elle connait depuis qu'elle est toute petite. En effet, si le résumé nous laisse à penser que Michael, le petit frère absolument trop chou d'Harper, est au centre du récit (ce qui n'est pas faux), il n'est cependant pas le seul à occuper cette place de choix, dont il n'avait certainement pas envie au vu de ce qui va lui arriver. Harper doit elle aussi démêler les secrets de son passé qui refusent de se révéler à elle, et, pour son jeune âge, elle a déjà subi beaucoup de choses. Beaucoup trop, même. J'ai trouvé qu'Ellen Oh en avait un peu trop rajouté concernant tout ce qui tombe sur la tête d'Harper parce que, à ce stade, cette dernière n'en devient plus un aimant à catastrophes, mais une porteuse de poisse vivante. Toutes les fractures et les cicatrices, les bleus au cœur et au corps qu'elle s'est déjà fait à seulement douze ans, le tout au cours de situations plus variées et rocambolesques les unes que les autres, ça dépasse l'entendement. Mais on oublie assez vite ce léger manque de crédibilité à mes yeux pour se replonger d'autant plus dans le récit et éprouver une empathie des plus fortes et sincères envers Harper. Pas étonnant qu'elle soit tentée de se laisser submerger par une mélancolie des plus profondes et des plus noires. Le monde réel, aussi calme et plat soit-il (ou plutôt, semble-t-il l'être), a beaucoup plus d'attraits que la réalité cauchemardesque qu'Harper vit depuis toujours. Dans ce premier tome, notre héroïne de choc va devoir faire face à la vérité, celle que va lui délivrer son passé et son présent, afin d'affronter au mieux l'avenir et embrasser la personne qu'elle est vraiment. Cette révélation va se faire de façon très progressive, ce qui ajoute beaucoup de suspens et d'intérêt au récit. Disons qu'Harper a une connexion assez particulière avec le monde des esprits, et qu'elle va être la clé du mystère qui entoure son petit frère. Elle va faire preuve d'une grande force de caractère, elle va décider de ne plus se laisser faire et elle va être prête à tout pour sauver son petit frère adoré. Elle va faire preuve d'un sang-froid impressionnant, alors qu'elle aurait eu toutes les raisons de vouloir baisser les bras et de s'enfuir à toutes jambes, rien ne lui facilite la tâche, et pourtant, elle y va quand même, la tête haute, les jambes certes tremblotantes, mais elle n'en laisse rien paraître. J'ai éprouvé beaucoup d'admiration à son égard.
Je pense que ce personnage féminin principal asiatique saura inspirer beaucoup d'enfants, que beaucoup d'entre eux pourront s'identifier à elle, autant à ses sentiments négatifs, à son désarroi face au racisme banalisé et à toutes ses craintes, qu'à l'amour poignant et magnifique qu'elle porte à son petit frère et à l'ensemble de sa très attachante famille. Tous les personnages de ce récit, même ceux qui viennent de l'au-delà (Allez y, chantez la chanson du docteur Facilier maintenant. Ne me remerciez pas.), sont extrêmement réalistes et bien pensés, tout comme le développement des thèmes abordés et la progression de l'histoire. L'autrice ne fait pas que nous plonger dans le quotidien horrifique de la famille Raine au sein de la maison dite "du vieux Grady", elle aborde aussi de façon tout à fait naturelle des thématiques très importantes et introduit ces sujets forts aux jeunes lecteurs de manière très douce et pédagogique, tout en rendant cela tout à fait évident : le racisme, venant même de personnes n'étant pas foncièrement mauvaises, la diversité culturelle et ethnique, l'amour de soi, la force de l'amitié et de la famille, les différentes croyances religieuses et le spiritisme. Ellen Oh sait se montrer extrêmement ouverte d'esprit et tolérante et cela se ressent fortement dans sa plume. Elle ne porte aucun jugement sur qui que ce soit, même les "méchants". Elle est plutôt comme la mère ou la meilleure amie réconfortante qui va nous apporter tout son soutien et nous rappeler de faire preuve de bonté et de générosité en tout temps. Les différents personnages de l'intrigue vont faire face et être les victimes de beaucoup de violence, physique, verbale et morale. Pourtant, malgré leur chagrin et leur désespoir, ils ne vont jamais faire preuve de mesquinerie, mais toujours d'une grande intelligence et gentillesse. Cela m'a véritablement réchauffé le cœur. Ce sont eux les vrais gagnants dans la roue de la vie.
Comme mentionnée plus haut dans la partie concernant l'autrice, Ellen Oh prône une littérature où chaque enfant, peu importe la couleur de sa peau, son âge, ses origines ethniques et sociales, saura trouver un personnage fort qui lui correspond dans un livre. Je ne peux qu'applaudir à deux mains cette initiative, que je trouve fondamentale. Le monde n'est pas tout blanc, ou plutôt, il contient toutes les couleurs dans son prisme. Il y a aussi de multiples modes de vie, en fonction de la situation pécuniaire, des croyances, des us et coutumes d'antan qui ont perduré jusqu'à nos jours, de la culture d'un pays. Il faut savoir accepter nos différences et les aimer de toutes nos forces. Ainsi, si Harper et sa petite famille sont coréens, Dayo, la nouvelle meilleure amie qu'Harper se fait à Washington, est jamaïcaine. J'ai trouvé cette jeune fille tellement formidable. Non seulement elle va aiguiller Harper concernant le mystère qui entoure la maison et ne jamais cesser de l'épauler, malgré la peur et les dangers, mais elle va aussi devenir un vrai petit rayon de soleil qui perce la vie jusqu'alors pleine de questions et d'incertitude de notre héroïne. Dayo, c'est ce genre de personnes qu'on mériterait tous d'avoir dans notre vie, compatissante, drôle, d'une générosité sans bornes et qui est là pour vous aimer pour deux alors que vous n'arrivez pas à vous accepter tel que vous êtes, intérieurement et extérieurement. Mais, in fine, vous y parvenez car vous avez une Dayo près de vous, et c'est ce qu'il y a de plus précieux. Et, comme si cela ne suffisait pas, telle fille, telle mère, car la maman de Dayo est un vrai soleil à elle toute seule, elle aussi. Je rêve de croquer dans l'un de ses cookies préparés avec amour et beaucoup de réflexion sur les meilleures associations possibles. Le ragoût de queue de bœuf jamaïcain m'a l'air divin également. Les personnes qui savent bien cuisiner sont de bonnes personnes, c'est obligé. Toujours écouter son estomac. Et s'ouvrir à de nouvelles choses, embrasser l'inconnu. Je suis toute disposée à le faire pour le ragoût de queue de boeuf jamaïcain ET coréen pour ma part. Je souhaiterais tester les deux. Je suis incorrigible, que voulez-vous... Et encore, avec toutes ces histoires de soleil et de nourriture, je ne vous parle même pas de Citrouille (Même son nom est raccord avec la période d'Halloween, c'est fou !!), la petite chienne de la grand-mère de Dayo, dont cette dernière se prend d'affection. Elle ne pourra que vous faire fondre le cœur à chaque fois. Elle est une vraie boule de poils d'amour. Avec un sacré caractère, certes, mais on ne peut que l'aimer, je suis formelle.
En tout cas, Ellen Oh nous apprend aussi que, même si on compte nos ami(e)s sur les doigts de la main, nous ne serons jamais seuls, bien au contraire, car ce sont ces ami(e)s-là qui sont authentiques et qui valent plus que tout l'or du monde. Vous verrez qu'Harper ne compte pas ses ami(e)s sur un seul doigt. Il y en a un deuxième, de doigt, qui avait toujours été là, levé, présent pour notre héroïne... Je ne vous en dis pas plus, vous devrez le lire par vous-même. Simplement, ce que j'ai trouvé amusant, c'est qu'Harper soit fan de Totoro et du Voyage de Chihiro, les deux films Ghibli qui regorgent le plus (et essentiellement) d'esprits. D'un côté, nous avons les Totoro bienveillants, et de l'autre, le monde des esprits, qui est peuplé d'âmes beaucoup plus complexes... Ou pas ? Où se trouve la méchanceté in fine ? Est-il bon de catégoriser les gens, même les morts ? Ellen Oh vous apprendra à suivre votre cœur et votre instinct, ou plutôt la voix des esprits. Cela lui permet d'intégrer les mudangs à son récit, ces chamanes coréennes qui portent des tenues de rituel très impressionnantes et qui arrivent à parler aux esprits et à les faire passer de l'autre côté. Leur aura est extrêmement forte et elles ont une belle grandeur d'esprit. Pour ce qui est de la grand-mère Lee, en tout cas, cette dernière sait à toute épreuve faire preuve d'une grande sagesse et d'une audace redoutable. Cette grand-mère-là, c'est la meilleure de toutes : elle est aimante, extrêmement compréhensive et chasseuse d'esprit, bon sang ! Je suis si heureuse que ce personnage incarne le respect et la fierté des traditions et d'un pays, des anciens, de la part de l'autrice. Je trouve cela tout simplement magnifique. Quel dommage que Yuna, sa fille, mère de Kelly, Harper et Michael, ait du mal à le comprendre. Je ne crois pas qu'elle ait honte de ses racines, mais elle se montre souvent très dure envers sa mère et aussi bornée dans ses erreurs. Après, comment lui en vouloir ? Elle porte encore une lourde culpabilité dans son cœur et on peut largement comprendre pourquoi elle se renferme autant face au monde des esprits. Néanmoins, je lui ai préféré son mari, Peter, qui est clairement dépassé par tout cela, mais qui ne va jamais se montrer blessant ou distant. Le papa de la famille Raine, c'est la présence silencieuse qui va juste vous apporter tout le soutien et l'amour qu'il vous faut, qui ne va jamais douter de vous et qui va vous le faire sentir. Bref, cœur sur Peter, je l'aime trop ♥ En vrai, toute cette petite famille, celles d'Harper et de Dayo rassemblées, mérite tout notre amour inconditionnel.
Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous plonger dans ce roman d'épouvante jeunesse qui n'a rien à envier aux plus grands. Avec Halloween qui approche à grands pas, c'est le genre de livre parfait à dévorer avec la main constamment plongée dans les fraises Tagada (C'est mon kiff, O.K. ?), emmitouflé dans un bon plaid, une robe de chambre et confortablement installé dans son lit tandis que le froid et la pluie font rage dehors. Je peux vous assurer qu'une fois que vous vous retrouverez dans la maison du vieux Grady, vous n'aurez qu'une envie, c'est de serrer Michael dans vos bras à l'en étouffer comme s'il était une peluche humaine et le sauver de cette influence néfaste qui pèse sur lui. Impossible de ne pas fondre face à cet adorable petit bout d'chou qui a tant d'amour à donner et que la haine va cependant tenter d'envahir afin de ravager en lui toute son innocence d'enfant choyé et toute lumière d'espoir. Vous aurez vous aussi la tentation de succomber aux ténèbres lors de cette course contre la montre pour contrer le mal et la possession. Mais rappelez-vous toujours ceci si la morosité vous donne encore plus envie de sombrer : où que vous soyez, regardez autour de vous, il y aura toujours des personnes pour vous aider, pour illuminer votre existence grâce à leur gentillesse et tout ce qui les rend spéciaux et dignes d'amour, et ce, que ce soit chez les humains ou chez les fantômes. Il suffit d'ouvrir grands les yeux et notre cœur. Ce sera la dernière chose que je retiendrai de cette belle oeuvre signée Ellen Oh, et c'est sur cette note que je vais clore ma chronique. Je dirai juste que je suis tout bonnement impatiente de la sortie du tome deux, qui sera aussi le dernier (Voyez, on ne peut pas dire non à une duologie ! Argument imparable !), Les dévoreurs d'âmes, dont le titre est aussi terrifiant et intriguant que celui du premier, et dans lequel j'ai hâte de voir l'évolution de ma petite Harper chérie se poursuivre. Cela promet d'envoyer du lourd, je vous le dis ! Alors, on se donne rendez-vous au printemps 2019 ? D'ici là, rattrapez votre train - fantôme - de retard !
Harper a 12 ans et vient d'emménager à Washington avec ses parents, sa sœur de 16 ans, Kelly, et son petit frère de 5 ans, Mickael.
Avant elle habitait New-York. Mais suite à un incendie dans son collège, elle a dû être internée dans un hôpital psychiatrique.
Malheureusement, elle ne se sent pas très bien dans cette nouvelle maison. Et bientôt son petit frère va avoir un comportement qui ne lui ressemble pas : il va devenir violent et se montrer désagréable. Harper va vite comprendre qu'une entité malsaine essaye de prendre le corps de son frère et tenter de l'en sauver.
J'ai beaucoup aimé ce roman. Ca change de ce que les ados peuvent lire, ça les amènent doucement à des lecteurs qui peuvent leur filer la chair de poule et c'est plutôt réussi !
A déccouvrir absolument même si attention parents : cauchemars en vue pour nos ados ! :-)
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