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Entre deux airs : Style simple et ethos poétique chez Clément Marot et Joachim Du Bellay (1515-1560)

Couverture du livre « Entre deux airs : Style simple et ethos poétique chez Clément Marot et Joachim Du Bellay (1515-1560) » de Noirot Corinne aux éditions Hermann
  • Date de parution :
  • Editeur : Hermann
  • EAN : 9782705686888
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Rhétorique et poétique entretiennent à la Renaissance un dialogue fructueux et tendu, qu' éclaire dans cet essai l' examen comparatif et rarement pratiqué de deux poètes traditionnellement opposés. Clément Marot et Joachim Du Bellay font ici l' objet d'un parallèle qui ne raisonne pas en termes... Voir plus

Rhétorique et poétique entretiennent à la Renaissance un dialogue fructueux et tendu, qu' éclaire dans cet essai l' examen comparatif et rarement pratiqué de deux poètes traditionnellement opposés. Clément Marot et Joachim Du Bellay font ici l' objet d'un parallèle qui ne raisonne pas en termes d'influence du premier sur le second, les deux projets poétiques restant très contrastés.

De part et d' autre du prétendu fossé de 1550, Marot et Du Bellay choisirent chacun à leur manière de ressusciter et de reconvertir le style simple (ou bas) de la tradition rhétorique, le genus humile ou subtile. Comment, pourquoi oser ainsi revendiquer le moins lyrique et le plus prosaïque des genres de discours ? Si humanisme, évangélisme et gallicanisme sous-tendent en partie cette appropriation historicisée d'un style, un discours moral non moralisateur (paix, amitié, prudence, modération) s'y allie plus profondément à un fort degré de projection personnelle.

Cette dimension éthique omniprésente se confronte aux contradictions intrinsèques à la notion même de style simple, renforcées au contact de la haute idée de la poésie qui caractérise la Renaissance française. L' idée de « poéthique » s' étoffera au fil de l' essai, pour substituer aux labels strictement rhétoriques la notion de style éthique ou « style de l'ethos ». L'ethos au sens large, comme principe poétique, repose chez Marot sur la Grâce, et chez Du Bellay sur la Vertu. Partiellement idiosyncrasique mais de portée bien plus vaste qu'une simple esthétique individuelle, le style de l' ethos se réalise chez le subtil Marot à travers la charité enjouée de l' « humilité gracieuse », et chez le fin Du Bellay à travers l'héroïsme discret de l' « humiliation vertueuse ». L' Angevin et le Quercinois raffinent le simple et rehaussent le bas, ainsi activement
(re)convertis dans une pensée poéthique.

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