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En apesanteur

Couverture du livre « En apesanteur » de Karine Langlois aux éditions La Remanence
Résumé:

Transformiste, chanteur, magicien, Marius est un artiste aux multiples talents. Le voilà de retour dans la ville de son enfance après vingt années de fuite. Il retrouve le cabaret qu'il aimait tant, mais qu'il a dû abandonner dans des circonstances troubles. Il y rencontre la jeune Lola, qui... Voir plus

Transformiste, chanteur, magicien, Marius est un artiste aux multiples talents. Le voilà de retour dans la ville de son enfance après vingt années de fuite. Il retrouve le cabaret qu'il aimait tant, mais qu'il a dû abandonner dans des circonstances troubles. Il y rencontre la jeune Lola, qui l'attire et ne semble pas indifférente à son charme. Il devra élucider l'origine de leur évidente complicité en se confrontant à son passé, tout en ombres et lumières/ l"Art sous toutes ses formes aura un rôle essentiel à jouer.

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Avis (2)

  • Voici un livre qui m'a totalement embarquée émotionnellement, dans un univers magique qui m'était inconnu : le milieu artistique des cabarets.

    Marius, un artiste aux multiples facettes, revient après vingt ans dans la ville de Verrières. Il s'y présente incognito, tant les circonstances de...
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    Voici un livre qui m'a totalement embarquée émotionnellement, dans un univers magique qui m'était inconnu : le milieu artistique des cabarets.

    Marius, un artiste aux multiples facettes, revient après vingt ans dans la ville de Verrières. Il s'y présente incognito, tant les circonstances de son départ, qu'il avait fuies, étaient dramatiques.
    Il retrouve un cabaret, qu'il affectionnait beaucoup, et y crée un numéro de transformisme. C'est là qu'il rencontre Lola, la directrice artistique. Entre eux, le lien est immédiat, évident.
    Petit à petit, sa couverture s'efface, la vérité refait surface.
    Lui, qui n'avait pas réussi à affronter la réalité à l'époque, va-t-il parvenir à combattre sa lâcheté ? Sera-t-il pardonné par celles et ceux qui l'ont (re)connu ?

    Dans ce livre, on découvre un homme, qui a construit sa vie autour de l'Art, au détriment de sa vie personnelle. On entrevoit toute sa sensibilité, la beauté de sa personne, mais sa part d'ombre également. D'un côté, un artiste qui se met à nu sur scène. Et de l'autre, un homme qui ne sait pas faire face à qui il est, à ce qu'il vit, hors d'un spectacle.

    J'ai été très touchée par ce roman. Bercée par la plume sensible de Karine Langlois.
    Loin d'être légère, cette histoire est faite de drames, de secrets, de sentiments contradictoires, de vérités douloureuses... Et face à tout ce que la vie peut avoir d'éprouvant, l'Art est là, comme pour panser les blessures. Pour continuer à vivre. Malgré tout.

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  • Je présente un titre qui se place à contre-courant des romans présentés précédemment. Si le contexte historique n'a que peu d'importance ici, c'est un titre qui n'en reste pas moins chargé émotionnellement. J'avais découvert l'année dernière Irresponsables le premier roman de Marc-Arthur...
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    Je présente un titre qui se place à contre-courant des romans présentés précédemment. Si le contexte historique n'a que peu d'importance ici, c'est un titre qui n'en reste pas moins chargé émotionnellement. J'avais découvert l'année dernière Irresponsables le premier roman de Marc-Arthur Gauthey, consacré au vertigineux monde de l'alpinisme, j'étais tombée sous le charme autant du sujet que de l'écriture de l'intrigue. En écrivant ces lignes, je m'aperçois que pour ma seconde lecture d'un titre issu de la maison d'édition, celle-ci nous ramène encore une fois dans les airs, ceux d'un autre monde, celui des arts du cabaret. Les Éditions de la Rémanence ont pour ligne directrice de publier des romans contemporains, et à travers les deux lectures que j'ai pu en faire, j'ajouterais que ce sont des histoires aussi personnelles et intimes que dotées d'une force évocatrice, mises en abyme par des sensibilités uniques.

    Qui peut le plus, peut le moins, et quelquefois, il n'est pas utile de chercher des sujets complexes ou sensationnels, pour concocter un roman qui interpelle. Les événements de la vie courante peuvent être suffisamment riches et tourmentés pour nourrir une diégèse exploitée avec intelligence et sensibilité. L'esprit humain est une machine passablement complexe à explorer et à décrypter sans qu'il ne soit nécessaire d'avoir recours à des artifices narratifs insensés, qui frôlent l'improbable. En apesanteur est de ces romans qui possède un univers propre - celui du transformisme, c'est une première pour moi, en revanche Dalida et son répertoire, c'est du connu, c'est un peu le patrimoine culturel des années 1970, qui nous revient en mémoire, le souvenir de ces émissions musicales qui refont surface. Je l'ai dit, c'est un titre qui joue avec nos références, que l'on aime ou pas d'ailleurs, profondément ancrées en nous, tellement ancrées que l'on ne peut passer à côté de cet appel du pied que nous fait l'auteure.

    Le roman touchera certainement plus un lecteur francophile même si la notoriété de la chanteuse reste internationale. Ce qui m'a poussé à lire ce titre, c'est ce rapport à l'art évoqué par le résumé de la quatrième de couverture, et dont le texte rappelle justement que le transformisme ne se contente pas d'être seule œuvre de travestissement, mais d'un réel travail et investissement artistique. C'est aussi une piqûre de rappel de la part de Karine Langlois, également, sur le rôle bienfaisant de l'Art en tant qu'acteur ou en tant que spectateur, et encore davantage en ces temps, qui permet de donner un peu de lest à des vies bien remplies, sources de stress et angoisses.

    Le roman touchera aussi chacun des lecteurs, car dans la portée personnelle qu'il porte, l'auteure a incrusté ces mesquines brèches qui esquintent ou entachent définitivement les relations, de ces trahisons, lâchetés, coups fourrés, qui demeurent des aléas parmi tant d'autres de la vie, mais qui finissent par user les relations. L'auteure interroge aussi la rédemption, la capacité à pardonner, à vouloir et pouvoir se faire pardonner, la capacité à rebâtir une relation à partir de rien ou de ruines. J'ai d'autant plus apprécié ce roman grâce à cette fin ouverte qui donne la possibilité au lecteur d'y apporter la conclusion qui lui convient.

    J'ai passé un beau moment en compagnie des artistes, du transformiste Marius et de Lola, grâce à cette histoire bien servie par un apparat qui apporte un brin de nostalgie, de magie et de strass à la joie de l'art, d'intensité aux moments d'affliction, et une écriture lumineuse et sans affection, qui laisse toute la place aux personnages.

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