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Le Dracula philologique qui, en 1992, a remis au goût du jour le mythe désormais exsangue des vampires, est une fresque baroque et fabuleuse, plus encore que les autres Dracula apparus sur grand écran. Mais malgré tout le sang qui y coule et qui poussa un certain nombre de spectateurs, durant les premières projections, à abandonner la salle, il ne s'agit pas d'un film d'horreur à proprement parler, mais plutôt d'une histoire d'amour fin de siècle. Et il représente, dans la vision de Coppola, le cinéma même, nocturne par vocation et physiologie, comme les vampires. Le réalisateur respecte le texte d'origine de Bram Stoker dans de nombreux détails même minimes, mais le renverse dans l'essentiel : en transformant la défense de la respectabilité et de la normalité victorienne en une exaltation romantique des transgressions, à commencer par la plus grande de toutes qui est l'amour. La véritable protagoniste de ce film à 40 millions de dollars, fortement voulu par l'actrice principale Winona Ryder, c'est elle, Mina ; et ce n'est pas un hasard si, dans ce livre, c'est une femme qui nous accompagne à l'intérieur du film pour partir à la découverte - ou à la redécouverte - de ses frissons, de ses terreurs et de ses charmes.
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