Tenter de définir Dieu aujourd'hui relève d'une certaine inconscience.
Y a-t-il sujet plus difficile et risqué que de parler de Dieu ? Ce mot peut agacer, tant il est piégé. N'est-il pas utilisé à toutes les sauces, surtout depuis le 11 septembre 2001 ? N'est-ce pas politiquement incorrect de parler de Dieu, d'autant plus qu'on le confond sans cesse avec les religions et que celles-ci sont souvent renvoyées à des caricatures, voire aux minorités les plus fanatiques ? Le mystère de Dieu renvoie au mystère que je suis, son abîme appelle celui de mon esprit.
Mystère incompréhensible, certes, non parce qu'il serait impossible à comprendre, mais parce ma pauvre intelligence n'aura jamais fini de le comprendre. Aussi loin que je puis aller dans la compréhension de ce mystère aveuglant et lumineux, je ne peux que rester sur le seuil. Mais ce n'est pas parce que mes yeux ne peuvent saisir toute la lumière du soleil qu'ils ne font pas l'expérience de sa chaleur.
Dieu échappe aux catégories, définitions, images, pensées. Dès que je le nomme, il se dérobe. Il se voile et se dévoile en même temps. S'il m'aveugle, c'est parce que sa lumière m'éblouit. Je ne peux que l'attendre, surtout dans le silence, et le chercher sans cesse, pour que, pensant l'avoir trouvé, je le cherche toujours davantage.
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