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Hervé Hamon, mai 68, ça le connaît. Génération (avec Rotman), Le vent du plaisir, autant de titres qui font référence sur la question. Mais il n'aime guère les anniversaires, les nostalgies recuites, ni les polémiques de café du commerce auxquelles nous n'échapperons pas. Pour mai 2008, il a choisi une autre voie : un roman feuilleton très grand public. L'histoire d'une famille. Une famille moyenne, trois enfants comme tout le monde, la Province pas très loin, la guerre finie mais pas oubliée (celle de 39 et celle d'Algérie), le tremplin des Trente Glorieuses, la mère un peu catho, le père un peu coco, des crédits en cours, l'ascenseur social qu'est devenu l'école, la télé aux ordres et en noir et blanc, le Général de Gaulle père de la Nation, la banlieue qui se bétonne, le poulet du dimanche... Nous sommes en avril 1968. La France s'ennuie, dit-on. Ça ne va pas durer. D'un coup, sans crier gare, une crise sociale inédite déferle. La plus grande grève de l'histoire du pays. Et beaucoup plus : une fracture dans l'intimité de chacun. C'est un livre en deux printemps. Lors du premier, Mélina, la mère, vit « les événements » depuis sa cuisine tous les siens se sont éparpillés, chacun sa révolution. Lors du second, c'est Mélina qui est dehors, et c'est son mari qui se retrouve dedans. Entre Goodbye Lenin et Armistead Maupin, la chronique divertissante de chambardements dont nous ne sommes pas remis.
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