"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'histoire commence ainsi : une femme parle à l'homme qu'elle aime. Devant elle : les restes d'un repas. Plutôt que le papier, elle a choisi l'écran. À l'intimité d'une lettre, elle a préféré la vidéo et la multitude des réseaux sociaux.
Cette femme, c'est Martha Delombre, psychologue criminelle habituée aux confessions les plus abominables. C'est désormais à son tour de se confesser. L'impudeur ? Peu lui importe, car tout le monde doit savoir. À commencer par lui. Le traître. Peut-on dire adieu à vingt ans d'amour fou en succombant à la première inconnue qui passe ? C'est ce qu'il croyait. Au rythme des likes et des partages, traquant la fréquence des connexions, scrutant le pouls des commentaires, Martha la ténébreuse se montrera prête à tout pour continuer d'exister sans baisser la garde, jusqu'au point de rupture. Celui qu'on n'attendait pas et qui a le pouvoir de redistribuer les cartes.
Roman noir ...
Le récit d'un adultère ... Une femme arrivée au bout de son combat, épuisée des souffrances qu'elle a vécu se livre devant sa caméra pour s'expliquer devant les internautes mais surtout pour expliquer à son mari comment elle en est arrivée là !
Une plume terrible ... Des vérités surprenantes ^^ j'ai vraiment beaucoup aimé le début du livre ... ça démarre en force et grâce à cette plume efficace on est directement en empathie avec le personnage de Martha. Et mon Dieu !!! quel fin ... !
Un mari qu’elle aime, un beau petit garçon et un job difficile mais bien payé, tout allait bien dans la vie de Martha, jusqu’à ce dimanche soir où son mari Raphaël lui annonce qu’il en aime une autre et veut aller vivre avec elle. C’est peu dire que tout s’effondre pour Martha, elle tente bien de re-séduire son homme, d’exposer tous les arguments du monde, rien n’y fait, il veut partir, il va partir. Dés lors, en femme blessée mais déterminée, Martha change de méthode, elle se crée un profil fictif sur Facebook et devient ami avec sa rivale. De son clavier, elle commence à l’espionner, la manipuler, elle est prête à tout. Cette obsession, qui envahit sa vie et son psychisme, va la faire basculer dans l’innommable. J’avais adoré les 4 premiers romans de Marie Neuser et j’entamais celui-ci avec gourmandise. Mais j’en sors globalement déçue, l’intrigue met un temps infini à démarrer, les états d’âme de Martha remplissent pages sur pages, multipliant les mots crus et les métaphores sorties de nulle part. Il y a des digressions interminables, et plus on avance dans le roman, plus cette femme trahie, pour qui on a une sympathie immédiate, devient inquiétante et antipathique. Elle glisse tout doucement dans une sorte de psychose (qui flirte avec la schizophrénie) et elle, experte en criminologie auprès des services pénitentiaires, qui côtoie des psychopathes tous les jours, ne sent pas qu’ils déteignent de plus en plus sur elle. Elle n’est pas aidée par un mari d’une inconstance et même d’une lâcheté qui est à deux doigts de mériter ce qui va lui arriver. Un rebondissement arrive dans le dernier tiers, il est plutôt réussi (à défaut d’être crédible, peut-être), et à 20 pages de la fin, tout bascule. Avant d’en parler, je précise que Martha côtoie en prison des criminels et Marie Neuser en place un dans la galerie qui est un vrai criminel, le dépeceur de Montréal, ce qui est un peu étrange et qui met quand même assez mal à l’aise, surtout quand elle lui prête des paroles, des justifications, des arguments. La fin du roman, donc, est ahurissante ! Je ne l’ai pas vu venir, je crois que je n’ai pas voulu la voir venir, et elle percuté comme un train lancé à pleine vitesse ! Honnêtement, je ne sais pas quoi en penser, sinon, qu’elle m’a donné sérieusement envie de vomir ! Le roman de Marie Neuser est difficile à appréhender et à qualifier. Il ne manque pas de qualité dans son intrigue et dans l’enchainement des évènements, certains passages sont pertinents et même percutants, la fin est inimaginable. Mais cette bonne impression est gâchée par d’innombrables longueurs, un style parfois un peu lourd, des digressions qui n’en finissent pas, dommage…
Le monde de Martha vient de s’écrouler. Après vingt ans de mariage, Raph lui annonce qu’il la quitte. La raison ? Il a rencontré quelqu’un d’autre. Celle qui le fait vibrer, se sentir fort, se sentir homme, celle qui lui procure toutes ces émotions que Martha n’est plus capable d’éveiller en lui. Vingt ans de partage, de soutien mutuel, de complicité qui a donné naissance à un enfant, vingt ans d’amour, balayés un dimanche soir, par quelques phrases désormais impossibles à ravaler.
Et Martha ? Martha essuie les reproches, ouvre les yeux sur les certitudes, affronte le dégout qu’elle n’aurait jamais cru inspirer à celui qui est toute sa vie. Martha n’est plus bonne à donner au chien. Mais elle ne va pas se laisser faire. Dans sa blessure, comme dépossédée de son identité, elle va trouver la force de faire payer à Raph et à sa maîtresse de l’avoir réduite à néant.
Une banale histoire de femme plaquée ? Non. Marie Neuser a concocté bien plus diabolique que ça. Dans un long monologue, Martha Delombre, psychologue criminelle, va raconter la trahison, l’humiliation, la honte de la comparaison avec sa remplaçante, l’agonie de n’être plus rien dans les yeux de celui qu’elle aime, de perdre les repères d’une existence qu’elle croyait bâtie sur la confiance.
Les cent premières pages valent à elles seules qu’on lise ce roman. J’ai commencé à relever certains passages, mais chaque virgule est à garder. Il y a une telle douleur, une telle colère qui émanent du personnage. Ce quotidien décrit par Martha, ces habitudes auxquelles on ne prête plus attention, ce feu sous la cendre que personne n’est venu attiser parleront à beaucoup. Je ne suis pas fan du tout du discours « Je suis une épouse, je suis une mère, j’ai oublié d’être une femme », mais l’auteur a su étoffer le sujet. Elle a bien mené sa barque, Marie Neuser. Un mot me vient à l’esprit quand j’y repense : machiavélique. Au fil des jours, Martha devient la vengeance qui l’anime, sans ménagement aucun (pas même pour elle-même). Si devais reprocher une chose à ce roman, c’est que dès la première page, j’ai deviné la fin. Est-ce que ça a gâché ma lecture ? Non. Délicieuse est un très bon bouquin, très bien écrit, qui n’abuse pas des clichés, et dans l’air du temps malgré son intrigue très classique – je suis toujours curieuse de voir de quelle manière un auteur, aujourd’hui, intègre les réseaux sociaux à son histoire. Tragique, ironique, violent.
Récit trop peu policier à mon goût, mais bourré d’intéressantes intentions. Une noirceur qui s’étale dans un style agréable parfois, mais indigeste à d'autres endroits, un repas qu’on n’a pas envie de partager, avec seulement peut-être quelques longueurs évitables dans sa première partie (ce qui fait toutefois bien ressortir le final expéditif, l’effet, peut-être voulu, possède en ce cas cette vertu). Mais j'aime ce style de livre sans concession pour les personnages, où tous sont détestables à leur façon, donc même si je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé, je recommande tout de même !
Ce livre m’a pendant longtemps fait de l’œil, non pas pour son résumé mais pour sa couverture que je trouve sublime. Il m’arrive souvent d’acheter des livres juste parce que la couverture me plait. Et au bout d’un certain temps, je me dis « quand même il faudrait que je les lise ».
Dés les premières page, l’histoire m’a captivée, l’écriture fluide de l’auteur, mais aussi les émotions des personnages m’ont tout de suite embarqué.
Pour moi, ce livre mérite d’être lu pour : sa finesse d’écriture, l’intrigue qui monte crescendo, ses personnages plus vrais que nature (ça peut être n’importe qui dans ce libre, vous, moi, vos voisins de paliers) et surtout pour son histoire.
J'ai beau y réfléchir, je n'ai pas souvenir d'un roman où tous les personnages m'étaient antipathiques et où chacun représentait un trait de personnalité particulièrement détestable. Dans Délicieuse, le triangle amoureux réunit des êtres liés par le sentiment que l'on imagine le plus pur - l'amour - mais qui loin de les porter, les transformera en monstres d'égoïsme. Martha Delombre est une femme amoureuse de son mari depuis plus de 20 ans. Elle se contente d'un bonheur simple à ses côtés jusqu'au jour où Raph, son cher époux, lui annonce qu'il la quitte pour une autre. Cette autre, Aline Pélissier, a 10 ans de moins et une classe naturelle prompte à faire tourner la tête des maris lassés de leur union émoussée. A ce stade il est facile de juger Aline, la briseuse de ménage ou Raph, le mari infidèle et de s'apitoyer sur le sort de la pauvre Martha esseulée. Sauf que la vie est un peu plus compliquée que ça. Aline, Raph et Martha ont en commun de vouloir aimer et de vouloir croire à l'amour fou quitte à tout sacrifier pour ça. Qui peut les blâmer d'espérer ? Mais ce qui les unit - l'amour et le bonheur égoïste qui va avec - est précisément ce qui va courir à leur perte.
Construit sur la base d'un monologue geignard d'une épouse trahie, Délicieuse est un roman en dents de scie. Je crois que je l'ai autant aimé pour son ambiance malsaine, les liens complexes qui unissent les personnages et les scènes dialoguées qui mettent enfin un peu de rythme à cette complainte de l'épouse délaissée capable de tout pour récupérer son grand amour ; que je l'ai détesté pour cette lamentation épuisante sur des pages et des pages de la pauvre Martha. J'ose espérer que c'est ce que l'auteure souhaitait : nous faire perdre petit à petit toute empathie pour l'épouse trahie sans pour autant être en mesure de la reporter sur Raph ou sur Aline. Si c'est ça, c'est brillamment mené. Quant à la fin, il n'y a strictement aucune surprise à en attendre, dès le titre on sait où l'on va, sauf qu'il va falloir 473 pages (je les ai comptées) pour y arriver et se fader d'ici là toutes les jérémiades de l'épouse trompée à qui j'aurais bien filé quelques claques, histoire qu'elle sache enfin pourquoi elle pleure…
En conclusion, impossible de vous dire si j'ai aimé ou non ce roman ni si je le conseille, et de mémoire de lectrice, ça aussi c'est assez rare chez moi.
Quelques mots, tellement inoffensifs pris séparément. Tellement destructeurs placés bout à bout. Assassins d’une vie et créateurs d’une haine qui prendra sa place. Parce que la nature a horreur du vide.
Il faut que je te parle.
Du contexte, à la fois aveu et mise en accusation, plaidoyer et sentence, preuve et alibi, lumière et ténèbres.
D’elle, la gracieuse effondrée, la violente incomprise, la fée devenue sorcière.
Du résultat de ces mots, du cœur en morceaux, du corps en sursis, de la dignité feinte, de la douleur cachée, de la haine nécessaire.
De cette histoire, vieille comme le monde : trois, c’est un de trop.
De cette lutte pour retenir, pour revenir. De la stupeur quand l’être idéalisé ne se révèle que commun. De l’élévation du cœur face aux besoins du corps. De l’impossible pardon. De la gestation de la colère. De la mise au monde du double, monstrueux, mais salutaire. De cette vengeance orchestrée, sublimée, mise en scène.
Des moyens, le verbe comme arme, l’apostrophe guillotine, la virgule assassine. Le monde entier comme témoin. Les réseaux sociaux comme tribunaux.
De ce livre enfin, si particulier. Fascinant et terrifiant. Qui ne ressemble à aucun autre. Qui sera adoré ou détesté, mais qui ne laissera pas indifférent. Parce qu’il parle d’un sujet si banal de façon si extraordinaire. Parce qu’il va aussi loin que là où nous avons, ou aurons, tous rêvé d’aller un jour.
L’auteure ne nous laisse aucun répit dans la lecture, nous prenant à témoins comme son personnage le fait avec sa vidéo.
Est-ce que ce livre est malsain ? Oh que oui. Comme le sont généralement ces histoires quand on les vit. Elle va juste un peu plus loin, un peu plus fort. Et c’est tout simplement excellent.
Elle y décrit l’humain comme on dissèque une grenouille, morceau par morceau. Nous mettant face aux choix de Martha comme si elle nous tendait un miroir, déformant, mais au fond tellement ressemblant.
Délicieuse nous coupe le souffle, nous malmène. Roman noir de jais, il nous entraîne vers un lieu d’horreur absolue : les tréfonds de l’âme humaine.
Dans ce livre Marie Neuser intellectualise la douleur et ses conséquences avec une plume sanguinaire et magistrale.
À lire, bien sûr, absolument même.
Je ne dirai qu’un mot, Waouh ! Quel livre infernal ! Nous allons suivre Martha dans une confession intense qui débute devant une caméra et un bon repas. Le jour où son mari décide de tirer un trait sur leurs vingt ans de mariage, sur la famille qu’ils ont fondé avec le petit Alex au profit d’une plus jeune, d’une plus belle, Martha est sonnée. Pourtant cette psychologue criminelle dont le métier consiste à rencontrer des tueurs abominables, à écouter tous ce qu’ils ont à dire, ne va pas se laisser faire. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour tenter de récupérer son homme. Marie Neuser a pris le partie de ne pas faire de Raphaël (le mari) un salaud, juste un homme rattrapé par le démon de midi, la quarantaine, l’ennui dans sa vie de couple et la tentation en la personne d’Aline.
J’ai beaucoup aimé les références à la mythologie, à tous ces mythes qui ont encore une importance quasi psychanalytique dans la compréhension des travers des humains. J’y ai découvert le mythe de Philomèle et Procné. Même dans le choix de ses prénoms il y a ces références « Messaline », « Narcisse » qui sont très bien trouvées. Martha aura ainsi accès à plusieurs personnalités sombres dont elle saura tirer une force insoupçonnée et notamment, celle d’Héra (déesse extrêmement jalouse, qui se plaît à persécuter les maîtresses de Zeus. Ce dédoublement de personnalité n’est que le début d’une lente transformation qui apporte au lecteur étonnement et stupéfaction. Les deux premiers tiers du livre, ont manqué à mon goût de rythme et d’action, on subit un long monologue qui heureusement est entrecoupé par les chapitres concernant les séances de thérapies carcérales. Martha rencontre et écoute les confessions de différents tueurs, jusqu’à ce qu’apparaisse le fameux tueur de Montréal : Luka Perotta Magnotta. C’était génial, après avoir lu « Une forêt obscure » de Fabio M.Mitchelli de découvrir de quelle façon Marie Neuser a choisi de pointer avec son personnage de « Petit Narcisse » la place importance des réseaux sociaux dans Délicieuse.
Le dernier tiers est venu me faucher comme un grand coup de poing, c’était puissant et d’une intensité incroyable, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir en suivant le cours nouveau de ce récit aboutit et dont la fin n’aurait certainement pas eu la même portée sans la lente montée en puissance des deux premiers tiers. Bonne lecture.
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