"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Hannah est une petite fille de 10 ans à la santé fragile mais au solide caractère. Après trois ans passés au sanatorium, son père la fait sortir de l'hôpital pour reprendre une vie normale chez eux, à La chapelle Meyniac, un petit village du Sud-Ouest de la France. Il est convenu que son grand-père Jimino, doux anarchiste, amateur de jazz et surtout original, veillera sur elle. Nous sommes au début des années 60 en pleine guerre d'Algérie.
Les hommes sont mobilisés, et le père d'Hannah disparaît alors pour échapper à la conscription. Quelque chose se trame dans le dos d'Hannah qu'elle ne comprend pas bien. Mais, intelligente et perspicace, elle ne tarde pas à découvrir le pot aux roses. Effectivement, Hannah ne bénéficie plus de tutelle parentale puisque son père est porté déserteur. Aussi, la petite fille devrait être confiée à l'Assistance publique...
Et voici qu'elle apprend que sa mère, qu'elle croyait morte, est en vie ! Et qu'elle n'habite pas loin du tout, juste là, à l'autre bout du village, dans une maison où se rendent beaucoup de messieurs en journée et plus encore en soirée. On parle d'une " maison close ", ou plus explicitement d'un bordel. Voilà, Hannah a 10 ans et sa vie s'est jusqu'alors constituée autour d'un mensonge. Elle qui se croyait fille unique, malade et abandonnée, se retrouve en pleine forme et affublée d'une nouvelle maman.
Dans la petite tête d'Hannah, ça bouillonne. A tout prix, Hannah veut connaître la vérité. Mais, en rencontrant sa mère, elle n'est pas au bout de ses surprises. Juive d'origine allemande, chassée du village pendant la guerre, Elsa Kellerman, la maman d'Hannah, a réussi miraculeusement à survivre en se cachant. A cet instant, elle était trop juive. Mais à partir de la Libération, c'est de " sale boche " qu'on l'a traitée.
Cette situation est devenue intenable. Elle a dû fuir. En revenant à La Chapelle Meyniac, Elsa a accepté de travailler à l'hôtel de passe du village pour faire du ménage et des travaux de couture pour les filles. Au moins, se dit-elle, elle serait proche de son enfant. Désormais, Hannah peut retracer toute son histoire familiale et le parcours héroïque de sa mère. Hannah découvre aussi, même si la guerre est terminée, que la cruauté et la bêtise humaine, elle, perdure, tant les clichés ont la vie dure dans la mentalité des villageois.
Ce roman nous transporte durant l'été 1961.
Hannah, 10 ans,sort du sanatorium et rentre chez elle à la Chapelle-Meyniac.
Cet été-là, elle va apprendre ,par hasard et par bribes, l'histoire de sa famille , de sa mère qu'elle croyait morte mais qui, en fait, s'est enfuie un matin.
Son père ,qui l'élève seul,fuit pour échapper à la mobilisation pour l'Algérie.
En parallèle, l'ouverture d'une maison close mobilise les femmes du village qui,elle l'apprendra, cet été-là, furent à l'origine du départ de sa mère.
Nous pénétrons dans l'univers d'une petite fille, qui,après avoir découvert l'histoire de sa famille , n'a qu'un désir, venger sa mère.
Une poste face nous emmène quinze ans plus tard et nous ravie, avec une fin qui nous tire les larmes.
L'auteur a réussi la prouesse de nous mettre à la place de son héroïne . Nous sommes Hannah et nous découvrons son histoire avec l'esprit d'une enfant de 10 ans, où naïveté et incompréhension se succèdent.
La Chapelle-Meyniac, 1961. Pour Hannah, 10 ans, le quotidien s'égrène avec bonheur auprès de sa famille, ses copains d'école, la maîtresse vacharde, et surtout son adorable grand-père, gentiment anarchiste. Alors que l'ouverture d'une maison close crée du rififi dans le voisinage, Hannah fait d'étranges découvertes sur sa mère qu'elle a à peine connue...
Laurent Malot nous a concocté un certes court mais efficace roman. À la première personne du singulier. L'auteur a eu l'habileté de choisir de se placer sous le point de vue d'une enfant de dix ans, vive et intelligente, une tête brûlée, à la langue bien pendue, et curieuse de tout. Alors, évidemment, c'est le point de vue d'une fille espiègle qui nous sert de repère, empreint d'une certaine forme de naïveté encore enfantine, et une bonne dose d'aplomb, duquel naissent parfois des images, simples certes, mais savoureuses et facétieuses. Rien n'est jamais vraiment sérieux avec Hannah, qui a la force de pouvoir tout tourner en dérision, volontairement ou non, même les événements les plus graves. Curieux personnage, néanmoins très attachant, puisque elle apparaît quelquefois étonnement caustique, ce qui permet de délester de sa gravité le fond de son propos et donne une certaine sensation de légèreté au roman. Ce qui évite au récit d'être noyé dans le pathos et de devenir trop larmoyant. Même si la tragédie est bien là, ancrée dans la mémoire du village et de ses citoyens.
1961, c'était une drôle d'époque. Seize ans après la victoire des Alliés, les souvenirs de la guerre restent bien vivaces, les malades ou "tubards" qui ont été infectés par la tuberculose pendant ces années-là hantent encore les couloirs du sanatorium. Tandis que l'ombre d'une autre guerre lointaine, de l'autre côté de la mer méditerranée, pèse dangereusement sur les hommes en âge et en capacité de repartir livrer bataille, encore une fois, comme si les hommes étaient voués à mener une guerre sans fin. On ressent cette envie, ce besoin impérieux de profiter de la vie loin de tout ce qui peut rappeler la guerre. Dévoiler le texte masqué Chacun des personnages secondaires essaie de tourner le dos à l'horreur et de profiter, chacun, à leur façon, quelquefois maladroitement, certains de façon non conventionnelle, de cet espace de renouveau, légèreté qui leur est offert. Encore loin de se comprendre les uns les autres, cette envie est pourtant la même.
La langue de Laurent Malot est une langue vive, dynamique à l'image de la petite personne qui les prononce et c'est ce qui rend ce texte sémillant. Cependant, au fur et mesure de ma lecture, j'ai senti un décalage entre la qualité du langage, souvent très argotique, parfois grossier, mais simultanément un peu trop soigné, trop travaillé, pour correspondre à celui d'une jeune fille âgée d'à peine dix ans. Et c'est dommage parce que cela porte préjudice à la cohérence du texte, qui peut paraître un peu trop artificiel.
Si le récit est rendu très vivant grâce à, conjointement, la langue et au ton employé, c'est en grande partie grâce à cela que j'ai pris plaisir à suivre le destin de cette impétueuse jeune fille aux allures de garçon manqué. L'histoire, quoique bien ficelée et efficace, qui s'appuie sur les mystères entourant Hanna et sa famille, reste un peu trop en surface, d'après moi.
Dévoiler le texte masqué Et naturellement, on se prend d'affection pour Hannah, jeune fille orpheline de mère. Attachante parce qu'elle n'est pas la jeune fille lisse et discrète que son père voudrait qu'elle soit car au fond elle ressent le fait d'être peu considérée au sein de cette famille éclatée. Victime malgré elle de bons ou mauvais choix personnels faits par ces adultes, victime d'une guerre qui a forcément transformé les gens, les a rendu parfois meilleurs, mais a parfois fait ressortir le pire d'eux-mêmes. Victime de choix malheureux, de secrets qui ne dépendent qu'à refaire surface, d'une famille, dépassée par ce temps d'après-guerre trouble et nébuleux, d'une situation qui la dépasse forcément mais qu'elle accepte avec force et dignité, puisqu'elle se refuse à endosser ce rôle de victime, d'orpheline. Voilà ce qui fait la force de son roman.
L'histoire et la langue ne sont donc pas désagréables, loin de là, Hannah est une jeune française, comme il devait en exister tant d'autres, d'un couple mal assorti, sans doute, laminé par un conflit insurmontable. Hannah représente cette génération qui va devoir reconstruire sur les ruines de ses parents et grand-parents et porte cet espoir général mais aussi personnel, de ne plus être cette fille transparente aux yeux des siens. Cependant, à mes yeux, je trouve que l'histoire, la sienne, reste un peu trop rapidement survolée et qu'elle aurait méritée d'être un plus longuement développée. Il n'en reste pas moins qu'il reste un joli premier roman. Qui a su trouver son lectorat puisque c'est ce titre-là qui a remporté le plus grand nombre de votes pour le mois de janvier. Peut-être saura-t-il vous séduire, vous aussi.
Quel personnage attachant que cette petite Hannah !
En lui donnant le rôle de narrateur, l’auteur colore son récit de la gouaille des « minots » des années 60. On retrouve les bêtises, les bagarres mais aussi les amitiés et la complicité qui ont fait le succès de la « Guerre des boutons ».
Mais sous cette routine campagnarde, c’est toute la méchanceté, l’intolérance des esprits étriqués qui sont ici dépeintes. Au début des années 60, en Dordogne, les mentalités sont encore imprégnées de l’amertume de la Seconde Guerre Mondiale. Les allemands, les étrangers en général, sont haïs, tout comme ce qui n’est pas « politiquement correct ». L’ouverture d’une maison close va ainsi apporter une animation insoupçonnée dans ce petit village.
Hannah y apparaît comme une petite fille très forte, très intelligente et très drôle. Durant ces quelques semaines, elle va apprendre le poids des non-dits, l’aigreur de la nature humaine mais aussi l’amour et l’amitié, quel que soit le schéma familial auquel on appartient.
On côtoie aussi le premier homme dans l’espace, la Guerre d’Algérie et l’antisémitisme. Ce roman est ainsi un condensé de grande et de petites histoires dont la leçon à retenir est malgré tout le pouvoir de la gentillesse et de la bienveillance, d’où qu’elles viennent.
A peine le livre terminé, Hannah nous manque déjà !
Né dans une famille de cinéphiles, Laurent Malot a goûté à tous les genres, du polar à la comédie musicale, du western à la science-fiction. Il aime vagabonder entre les genres, notamment la littérature, le roman jeunesse, le roman policier et le thriller, et tremper sa plume dans les formats les plus divers : pièces radiophoniques, pièces de théâtre, romans et scénarios. De la part d'Hannah est son premier roman. Il a été sélectionné dans le cadre du Prix des Lecteurs 2020 du Livre de Poche.
Hannah a dix ans et un caractère bien trempé. Elle vient de passer trois ans dans un sanatorium, lorsque, du jour au lendemain, on décrète qu’elle n’est plus malade et doit rejoindre son petit village de Dordogne. À La Chapelle-Meyniac, les cancans des mégères vont bon train. Hannah s’en méfie. En 1961, en pleine guerre d’Algérie, les blessures de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas cicatrisées. Rien de pire que les rumeurs, surtout lorsqu’elles concernent votre mère… Cette mère qu'Hannah n'a plus vue depuis huit ans, cette mère qui reste un mystère.
Ce premier roman de Laurent Malot est une plongée enchanteresse dans l'univers d'une petite fille au franc-parler pleine de vie et de spontanéité. Ce roman est également une plongée dans cette France rurale d'après-guerre et au temps de la guerre d'Algérie.
Toute la prouesse de l'auteur tient au fait qu'il a su se glisser dans la peau d'une fillette de dix ans. De son langage, à ses espiègleries en passant par ses interrogations, tout est crédible. Laurent Malot restitue avec justesse les sentiments d'Hannah à travers sa quête de vérité et son désir de comprendre ce qui a bien pu arriver à celle qui lui a donné la vie et qui s'est volatilisée deux ans plus tard. Sans concession et via son regard de petite fille intrépide, Hannah nous livre ses réflexions sur ce monde qui est le sien : un village gouverné par les rumeurs où les préjugés et les intolérances règnent en maître. Elle évoque également sa cellule familiale atypique. L'absence de sa mère, le mutisme de son père, cet homme blessé qui préférera déserter plutôt que d'honorer ses obligations citoyennes, l'anarchisme de son grand-père et l'indépendance et l'autorité de sa grand-mère aimante. Au fil des pages, l'histoire d'Hannah se dessine, se révèle et avec elle, celle de la France post Seconde Guerre mondiale et au temps de l'Algérie. Le tout est agrémenté du charmant langage fleuri de la jeune héroïne qui donne à ce roman un air à la fois de Guerre des boutons et de Zazie dans le métro.
Grâce à son écriture fluide, à son style vif agrémenté d'une insouciante fraîcheur et d'une pointe d'humour, Laurent Malot signe un premier roman touchant, empreint de cruauté et d’humanité desquelles l'espoir vaincra. De la part d'Hannah est un joli roman à découvrir.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/05/mon-avis-sur-de-la-part-dhannah-de.html
Laurent Malot réussit la prouesse de nous faire vivre dans la tête d’une petite fille qui nous raconte avec son langage, sa façon bien particulière de s’exprimer, une longue année de sa vie, celle de ses 10 ans. Année décisive pour elle à bien des égards.
Alors que cela fait 3 ans qu’elle est enfermée dans un sanatorium des Pyrénées pour une tuberculose, on lui apprend qu’en réalité, le diagnostic était erroné, qu’elle n’a rien, qu’elle peut sortir et retourner vivre chez elle.
Chez elle, c’est à la Chapelle-Meyniac, petit village de Dordogne, une petite maison où vit son père veuf, indifférent, pour qui elle est invisible. Heureusement, il y a aussi son grand-père Jimino, et sa grand-mère, Martha qui ne vit pas loin.
Hannah reprend l’école, redécouvre la vie provinciale avec ses rumeurs, ses non-dits, ses bassesses. Il faut dire que l’histoire se situe au début des années 60, quelques années seulement après la deuxième guerre mondiale, sur fond de guerre d’Algérie.
A l’école, c’est clan contre clan, ceux du haut contre ceux du bas. Il n’y a que 2 classes, deux instituteurs. On se croirait dans « la guerre des boutons ».
Commence alors pour Hannah une année d’initiation. Elle va de découverte en découverte, tout au long des 200 pages : sur sa mère qu’elle croyait morte, sur ses origines, sa religion, ses ancêtres, sur la vie de ses parents avant sa naissance et jusqu’à ses deux ans… Les évènements s’enchainent, le puzzle se construit, tout comme sa vie, son avenir se dessine, empruntant un autre chemin, bien différent de celui aperçu au début du roman.
Cette petite fille est volontaire, curieuse, avec un franc parler et une gouaille certaine. On s’amuse à lire ses expressions tellement populaires, argotiques. On se croirait parfois dans un film d’Audiard, mais le langage reste celui d’une fillette.
Malgré tout ce qui se passe, les problèmes rencontrés par Hannah, celle-ci reste positive, joyeuse, le ton humoristique est omniprésent. On sait qu’elle s’en sortira. L’épilogue nous le confirmera, avec son changement d’écriture. C’est toujours Hannah qui parle, mais une Hannah adulte, qui a appris à parler correctement le français.
Un roman facile et agréable à lire, assez nouveau dans son style narratif, qui nous raconte une histoire prenante qu’on prend plaisir à découvrir.
Citations :
« C’était ça les ragots, comme du goudron fondu sur les pompes, il en restait toujours des traces. »
« Les rumeurs c’est comme les mauvaises herbes, faut les détruire à la racine. »
« Tu es en train de grandir, Hannah, ça n’est jamais facile. »
« Ce qui m’a frappé, c’est leurs têtes à bouffer de l’avoine dans des gamelles en fer. Pas une pour sourire oy pour porter des couleurs. Ou alors de la couleur fadasse, qui se voit pas, comme des fleurs qui sentent rien. »
Deuxième roman lu dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de Poche.
Je n'ai pas trouvé ce roman désagréable mais j'ai trouvé l'ensemble un peu "daté" alors qu'il est sorti en 2014.
La faute certainement à l'époque dans laquelle s'ancre le roman, 1961, et au parti-pris narratif.
A 10 ans, après 3 ans passés au sanatorium alors qu'elle n'était pas réellement malade, Hannah revient dans son village, où elle habite seule avec son père, car sa mère est morte quand elle était petite.
Mais à son retour, beaucoup de choses ont changé et la fillette va en apprendre plus sur sa mère, et sur elle-même.
Cette chronique villageoise, l'auteur a choisi de la faire raconter à Hannah, et son langage n'est pas des plus châtiés. Cela-dit, j'ai trouvé l'effet assez réussi et j'imagine tout à fait une fille de cet âge s'exprimer ainsi à la campagne, d'autant plus qu'elle est assez souvent livrée à elle-même.
Par le parler d'Hannah, par les bagarres rangées entre enfants, par le côté un peu ancien, ce roman m'a rappelé la série des Allumettes suédoises de Robert Sabatier, que j'ai lue et relue quand j'étais enfant, ou encore La guerre des boutons, que je n'ai jamais réussi à lire par contre.
Si le roman se lit facilement, il ne m'a pas non plus emballée ; le contexte, la France pendant la guerre d'Algérie, ne me passionne pas, et j'ai déploré trop de facilités au niveau de l'intrigue.
Les ressorts dramatiques sont trop évidents et les scènes me donnaient un aspect de déjà-lu.
J'ai peut-être lu trop de romans "du terroir" lorsque j'étais petite mais en tout cas, je ne retiendrai pas grand-chose de celui-ci.
Il n'était pas fait pour moi.
Eté 1961, en pleine guerre d'Algérie, Hannah rentre du sanatorium. Elle retrouve son père et son grand-père dans son petit village. Sa mère est morte, elle pose des questions qui restent sans réponse.
Elle est touchante Hannah, elle ne passe pas son temps à s'appesantir sur son sort, elle reprend rapidement sa place à l'école, elle retrouve son amie Sarah et se bagarre quand il faut. Elle a de la gouaille et elle ne mâche pas ses mots même face aux commères du village.
Quel tempérament !
A mi-chemin entre la Zazie de Queneau et les gamins de la Guerre des Boutons.
C'est un roman qui se lit rapidement, le sourire aux lèvres en dépit des coups du sort, des secrets de famille, des rebondissements un peu faciles. Pour autant, ne boudons pas notre plaisir, c'est une lecture agréable, fluide qui m' a charmée.
Merci au Jury Littérature - Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2020 pour cette découverte !
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