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Comment connaitre l'avenir pour un Grec ancien ?

Couverture du livre « Comment connaitre l'avenir pour un Grec ancien ? » de Danielle Jouanna aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Les Grecs le jugent fixé d'avance et pensent avoir au moins six moyens de le découvrir. Certains sont bien connus, comme le recours aux devins ou aux oracles, mais d'autres ne manqueront pas de surprendre : qui aurait pensé qu'au temps du sage Platon existaient des pratiques magiques proches de... Voir plus

Les Grecs le jugent fixé d'avance et pensent avoir au moins six moyens de le découvrir. Certains sont bien connus, comme le recours aux devins ou aux oracles, mais d'autres ne manqueront pas de surprendre : qui aurait pensé qu'au temps du sage Platon existaient des pratiques magiques proches de celles du vaudou ?

Il faut sans doute aussi apporter des nuances aux idées reçues, que les récentes découvertes de l'archéologie et l'analyse précise des textes littéraires amènent à réviser. Quelle était la place réelle des devins ? Que demandait un Grec à Apollon et à Zeus, lorsqu'il les consultait à Delphes, à Dodone ou ailleurs ? Était-ce le sort futur d'une guerre ou d'une cité, ou celui d'un olivier ? Enfin, les Grecs croyaient-ils vraiment à un avenir immuable ? En consultant les dieux, ne cherchaient-ils pas tant à connaître l'avenir qu'à l'orienter dans un sens désiré, à trouver ce qui restait au fond de la boîte de Pandore après qu'elle eut déversé tous les maux sur l'humanité, c'est-à-dire l'espérance ?

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Avis (1)

  • Un ouvrage très surprenant, où l’on découvre qu’à l’époque de Platon, on pouvait aussi avoir recours aux poupées vaudous !

    J’ai eu un souvenir foudroyant des épisodes de la pythie que l’on venait consulter en lisant l’ouvrage, mais cette dimension fantastique n’était pas nécessairement la...
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    Un ouvrage très surprenant, où l’on découvre qu’à l’époque de Platon, on pouvait aussi avoir recours aux poupées vaudous !

    J’ai eu un souvenir foudroyant des épisodes de la pythie que l’on venait consulter en lisant l’ouvrage, mais cette dimension fantastique n’était pas nécessairement la 1ère image qui me venait à l’esprit malgré le poids de la mythologie grecque.

    L’ouvrage nous plonge dans un monde alternatif mais qui est aussi un visage de la Grèce antique. Outre l’intérêt de nous dessiner les contours d’un homme enclin à interroger les dieux, par les oracles, les devins ou mêmes à les invoquer seuls, nous naviguons parmi différents textes historiques mais aussi poétiques comme des tragédies, voire des liens sont établis comme lorsque l’auteur relie le texte de Theocrite « les magiciennes » avec des papyrus grecs magiques.

    L’autre aspect intéressant du livre est la mise en lumière de cette ambiguïté, qui se perpétue dans toutes nos sociétés, ce balancement entre cette croyance que l’avenir est tracé, et préfiguré ici par le rôle des Moires, et la volonté de le changer.

    Mais avant de tenter de changer cet avenir, car : « tout être a un sort bien défini, nul n’est libre que Zeus » (Eschyle), se pose la question de l’accès à la connaissance de celui-ci. Et l’auteur passe en revue les très nombreux moyens mis à leur disposition : la lecture des rêves (par des oneiropolos), les visiteurs nocturnes, les révélations envoyées par les oiseaux (par un oiônopolôn), l’examen des viscères, l’aide des devins, et bien sûr les oracles avec leurs réponses énigmatiques, parfois en vers.
    La panoplie des techniques pour tenter de changer son destin est tout aussi riche, et l’on oscille entre le monde de la magie bienveillante et une autre plus sombre, mais surtout on examine tous les gri-gris et objets magiques : Les papyrus grecs pour recouvrer la santé, l’amour, etc. les manuels et recettes magiques, la iynx, véritable aimant qui prive l’autre de la liberté de choix, qui prend la forme d’une roue bordée d’oiseaux, des tablettes de malédiction « defixiones » (on en a retrouvé plus de 2000 !) dénommées katadesmos et par prévention des antikatadesmos, des figures humaines et autres poupées vaudou, des amulettes pour détourner le mal (apotropaïque) ou le prévenir comme l’œil grec prophylactique, entre autres…

    Un beau paradoxe, tellement humain, dans cette volonté d’infléchir un destin censé être déjà fixé, qui est conclu joliment par le mythe de Pandore…l’espérance étant le seul élément resté dans la jarre quand tous les autres maux se sont échappés…

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