L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
Prix Médicis Essai 2021 Si l'on s'en tient aux faits, l'auteure passe la nuit du 7 au 8 mars 2020 au musée du Louvre, section des Antiques, salle des Cariatides, avec un sac en bandoulière dans lequel il y a, entre autres, une barre de nougat illicite.Les faits, heureusement, ne sont rien dans ce livre personnel, original, traversé d'ombres nocturnes et de fantômes du passé, de glissades pieds nus sous la Vénus de Milo, ce livre joyeux et mélancolique, qui précise vite son intention : « Je suis venue ici cette nuit pour redevenir la fille de mon père. »Quel père, en fait ? Celui, biologique, né en 1951 dans un village du Monténégro, alors une partie de la défunte Yougoslavie, qui vient à Paris par amour, par fuite, pour voir le Louvre, une ville dans la ville, un père qui ne sait pas bien parler le français et voit tout en noir et blanc. Celui, plus probable, le père exilé à qui l'on a dit que « sa fille ne parlera jamais français », l'esthète-pilleur qui se promène l'air de rien avec sa fille Jakuta au Louvre, et lui demande, lui transmet en héritage : « Et toi, comment t'y prendrais-tu pour voler la Joconde ? ». En effet : comment ? Même si l'auteure exprime que « la honte vous rassemble bien mieux que le reste », il serait aisé, après la lecture, d'affirmer que l'amour, celui réciproque d'un père pour sa fille unique, vous rassemble et vous tient debout. Comme la Vénus de Milo, les siècles durant.
L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
Une nuit au Louvre ....
Mon rêve !
Avoir le musée pour moi toute seule et profiter des salle désertées de ce lieu splendide rempli de merveilles glanées, achetées ou reçues en cadeau depuis des siècles ...
Jakuta Alikavazovic a eu la chance de passer la nuit du 7 au 8 mars 2020 dans ce lieu magnifique.
Elle en a tiré ce récit qui mêle souvenirs d'enfance : son père, immigré yougoslave l'emmenait souvent visiter les collections du Musée et l'a même un jour laissée sous la garde de la Venus de Milo !
Souvenirs sombres des derniers jours au pays natal, souvenirs émus d'un père fantasque qui tenait aux apparences, souvenirs joyeux d'une petite fille et nuit magique où l'enfant retrouvée enchaîné des glissades pieds nus entre les statues ...
Un récit tendre et affectueux avec, en leitmotiv, cette question du père : "Comment t'y prendrais tu pour voler. la Joconde ?"
Un regret : ne pas avoir su quelle trace Jakuta a laissé dans le musée ..
Serait-il tendance de passer la nuit dans un musée ? Après Leila Slimani et son séjour nocturne dans un musée vénitien, c’est Jakuta Alikavazovic qui prend le relais en choisissant cette fois le Louvre.
A partir de quelques œuvres choisies en raison de ce qu’elles représentent dans l’imaginaire de l’auteur, et des représentations issues de ce que ces oeuvres signifiaient pour son père, l’auteur revient sur son enfance, celle d’une fillette réfugiée, dont l’institutrice affirma qu’elle ne parlerait jamais le français ! Belle revanche, des années plus tard, que l’obtention d’un Goncourt du premier roman !
Les souvenirs affluent donc, dressant le portrait du père, esthète et voleur, une sorte de gentleman cambrioleur …
Mais au-delà de cet hommage, se cachent les motivations de cet enfermement volontaire : et la petite phrase qui revient :
« Et toi, comment tu t’y prendrais, pour voler la Joconde ? », occasion pour l’auteur de revenir sur ce fait divers du début du vingtième siècle, qui fut une des raisons du futur succès de cette oeuvre de de Vinci.
Mais il faudra attendre les dernières pages pour en savoir plus ….
Hormis les qualités de conteuse de Jakuta Alikavazovic, et ce bel hommage à son père, j’ai trouvé assez peu d’intérêt au récit, d’autant que Le parfum des fleurs la nuit avait déjà utilisé le même procédé pour évoquer des souvenirs d’enfance.
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