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Comme si dormir

Couverture du livre « Comme si dormir » de Laurence Bouvet aux éditions Bruno Doucey
Résumé:

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  • Psychologue de formation, la poète Laurence Bouvet se penche sur le deuil. Elle nous fait entrer de plain-pied dans l’intime de la mort d’une mère, évènement ô combien bouleversant et douloureux.
    « La douleur est ce double cette imposture. »
    Alors, comment parler d’une morte lorsqu’on a du...
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    Psychologue de formation, la poète Laurence Bouvet se penche sur le deuil. Elle nous fait entrer de plain-pied dans l’intime de la mort d’une mère, évènement ô combien bouleversant et douloureux.
    « La douleur est ce double cette imposture. »
    Alors, comment parler d’une morte lorsqu’on a du mal à admettre cette mort-là. En retrouvant sa voix d’enfance, la poète peut nommer l’indicible, et traiter la mort comme une comptine.

    « Alors j’ai cinq ans
    De la terre jusqu’au ciel
    Ai perdu tamère croix de fer je ne mens
    Ai perdu mamère s’en est allée bilboquet. »

    L’enfance, toujours, et ses souvenirs qui sont là comme pour faire reculer cette idée de la mort, l’absence, la décomposition du corps.

    « Ce n’est pas toi dis
    Ce corps billard là tes jambes ici tes bras… »

    Est-ce bien sa mère ? Ce n’est pas l’image que la fille veut en garder, ce corps apprêté par un professionnel qui n’est plus vraiment la mère

    « Ton rouge à lèvres sûr t’aurais aimé »

    Et toujours ces allers-retours entre la mère morte et celle, si vivante, de l’enfance. La mort d’une mère suscite aussi le questionnement sur sa propre mort

    « J’avais une mère
    Rondes heures de mon enfance. »

    Et cet espoir insensé, celui d’une femme redevenue cette fillette sur les traces de celle qui n’est plus.

    « Les mamans reviennent toujours
    Avec dans les mains leurs promesses de lait »

    L’écriture est bousculée bousculante. Elle déborde, se répète, tourne et retourne les mots, joue sur le sens avec cette volonté de dire quand même, avec des mots qui se bousculent. L’auteure veut écrire ses émotions, faire sens sans s’embarrasser de syntaxe, d’où cet aspect saccadé parfois qui nous happe et nous émeut.
    Derrière cette fragilité du deuil se dessine une poésie impétueuse et nécessaire.

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