"Verdun c'est une guerre tout entière insérée dans la Grande Guerre... Ce fut aussi une manière de duel devant l'Univers, une lutte singulière et presque symbolique, en champ clos", a écrit Paul Valéry.Chaque année, anciens adversaires, Français et Allemands, viennent nombreux sur les lieux mêmes des combats ; la permanence du souvenir s'explique par les conditions particulières de cette bataille. Les fantassins y ont moins attaqué que tenu et contre-attaqué. Un bombardement de tous les instants, précédant les assauts ou décimant les renforts, un champ de bataille d'aspect lunaire où l'évacuation des blessés et l'acheminement des relèves posaient de redoutables problèmes, la boue qui faisait aux soldats un second uniforme, toutes ces composantes amplifiées à un niveau jamais atteint ailleurs, firent de Verdun une guerre de petits groupes isolés vivant, souffrant et mourant dans des trous d'obus.Dans cet ouvrage, la parole est offerte aux combattants rescapés de l'épreuve : seuls leurs témoignages, récits et correspondances pour la plupart inédits, permettent une approche de ce que Maurice Genevoix appelait "l'incommunicable souffrance de la guerre".
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