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Roman-feuilleton, il fait se succéder les épisodes avec des personnages récurrents, sortes de guides qui l'introduisent dans les tripots, les boîtes, les lieux interlopes où s'échange la drogue, où se trafique tout et n'importe quoi, où se monnaie l'amour tarifé. Devenu leur compagnon, leur confident, il peut découvrir « l'atmosphère de passion, voire de vice » qui règne dans les quartiers « réservés » et causer avec les uns, parlementer avec les autres pour obtenir des informations de première main. Avec Georges le Marin, il va graviter dans Mériadeck, où se trouvent les « cabarets louches », les bouges, les bars, les rues des maquereaux. C'est le monde du crime et de la nuit, quand les travestis (courageux car menacés) se retrouvent au Sabatou, près de la gare Saint-Jean, quand les coloniaux investissent le Colonel où grognent des anciens qu'il ne faut pas bousculer.
Dans une ambiance qui fait penser aux photographies de Brassaï, aux films de Carné ou au livre de Jacques Yonnet (Rue des Maléfices), c'est un imaginaire que déploie Rollot, celui de l'à-côté, quand, dans les villes, bourgeois et truands se croisent (et parfois se rencontrent) : il nous le restitue avec talent, sans jamais tomber dans la fascination, sans embellir et en évitant le piège impardonnable : le cliché ! Ces lignes quasiment inconnues raviront les amateurs de romans vrais qui aiment qu'on les emporte sans leur vendre de la « vilaine came »...
L'auteur : voilà un auteur dont on ignore à peu près tout, ce qui n'a malheureusement rien d'étonnant pour un journaliste de l'entre-deux-guerres qui appartenait à cette population de scribes mal considérés dont parfois les articles n'étaient pas même crédités. Il travaille surtout à Paris-Soir et à L'Intransigeant durant les années 30. Proche des milieux de la scène (il épouse Gilberte Sébiton de l'Opéra-Comique) et du cinéma, on trouve aussi sa signature dans Paris-Midi, Excelsior, Demain et Comoedia. C'est de ce milieu qu'il nourrit ses papiers. Il a co-écrit le scénario de Feux-Follets, avec Georges Chapuis, film à sketches qui devait être réalisé par Dominique Bertrand-Deschamps, et sur lequel a également travaillé Pierre Prévert. Après-guerre, il est toujours actif avant qu'on perde sa trace. On ignore pour l'heure l'année de son décès.
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