"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avec Anne d'Avonlea, Lucy Maud Montgomery continue de déployer sous nos yeux ébahis l'univers enchanteur qu'elle a créé autour d'Anne Shirley, l'orpheline aux cheveux de feu adoptée par erreur. Entre les amis de toujours et les nouveaux venus, les idées saugrenues et le bon sens qui pointe son nez, Anne nous entraîne dans les aléas de la vie douce et enchanteresse d'un village hors du temps. Avec ses yeux gris qui brillent comme les étoiles du soir et ses cheveux roux toujours aussi mordants que son tempérament, Anne, désormais âgée de seize ans, a su gagner l'affection des habitants d'Avonlea. Alors qu'elle prend ses fonctions d'institutrice, son caractère se dévoile tout en nuances et envolées idéalistes. Elle fera de nouvelles rencontres, comme Monsieur Harrison, leur voisin à Green Gables, ou Mademoiselle Lewis, qui vit dans le Pavillon aux échos. Il y a également Paul, un élève fascinant et, à n'en pas douter, une future âme soeur, ou les jumeaux Dora et Davy qui débarquent à Green Gables histoire d'épicer le quotidien enfin paisible de Marilla. Alors qu'Anne devient une jeune femme, les péripéties de son existence nous enchantent toujours autant qu'elles nous touchent. À travers les joies et les peines qui font la trame du quotidien, le style si frais et poétique de Lucy Maud Montgomery porte la voix d'Anne dans les aventures, les rêveries et les moments de tendresse. Après Green Gables, quel plaisir de retrouver Avonlea !
Retrouver Anne et Avonlea. Craindre la déception, ou l'indifférence face à ce nouveau tome.
Lire une page puis une autre. Accompagner Anne, ses 17 ans et son travail d'institutrice. Une jeune femme avec la tête pleine de rêveries et d'éblouissements, toujours à la recherche d'âmes sœurs. Anne qui doit composer avec son souhait d'inspirer de grandes ambitions à ses élèves et leurs capacités (souvent moins grandes qu'espérées par leur institutrice).
L'on pourrait penser qu'il ne s'agira que d'une redite des aventures précédentes, l'âge en plus.
Mais il n'en est rien. Anne oscille entre son devoir et sa fantaisie habituelle. Mais le temps des deuils est passé par là, le temps du chagrin et des inquiétudes aussi.
Elle n'est plus une enfant mais pas une adulte encore. Elle est à cette âge charnière où il faut faire le deuil d'un monde pour entrer dans un autre.
Cependant, ce qui ne change pas c'est son éternelle capacité à transcender la réalité. À la voir nimbée d'un voile dorée, illuminant chaque instant. À vivre chaque moment de poésie avec une immense reconnaissance.
Là encore pas de grands rebondissements, mais la vie quotidienne, si normale et si merveilleuse.
Un doux plaisir de lecture qui se poursuivra, je n'en doute pas, avec les suivants.
Connaissez-vous quelque chose de plus frustrant que d’attendre la sortie d’un livre pendant des mois entiers, que de guetter pendant des semaines entières le facteur qui ne semble pas décidé à vous le livrer, que de devoir encore patienter des jours entiers avant de pouvoir le lire afin d’honorer d’autres engagements littéraires … pour finalement le terminer en quelques jours, et encore, en vous obligeant à faire durer le plaisir sinon c’était dévoré en une seule après-midi ? Comme si le temps, ce traitre, s’amusait à nous jouer des tours, s’allongeant interminablement durant l’attente pour mieux nous faire languir, pour ensuite s’accélérer brusquement et brutalement le moment venu, tant et si bien qu’on ne peut s’empêcher de se dire « mais où est donc passé l’autre moitié du livre, ce n’est pas possible qu’il soit si court alors que je l’ai attendu aussi longtemps, il y a forcément une erreur quelque part ?! » … Malheureusement pour notre petit cœur meurtri par cette insupportable situation, il n’y a pas d’erreur : le livre est bel et bien terminé, et il faut désormais se remettre à attendre le tome suivant, qui sera bien évidemment lu, lui aussi, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire alors que l’attente promet de durer toute une éternité …
La mort de Matthew, sa première âme sœur et son père adoptif, a mis fin à l’insouciance, à l’innocence, mais surtout à l’enfance d’Anne : laissant derrière elle son rêve d’étudier à l’université, la jeune femme a choisi de prendre ses responsabilités envers celle qui l’a accueillie, il y a des années de cela, et de rester à Green Gables afin d’aider Marilla, dont la vue décline. Du haut de ses dix-sept ans, elle s’apprête donc à devenir institutrice dans son ancienne école : elle est partagée entre l’espoir de mener toutes ces petites âmes sur le chemin de la vie et la crainte de ne pas être à la hauteur de cette lourde responsabilité. Et comme si cela ne suffisait pas, voici que Marilla se voit confier la garde des deux enfants d’une de ses lointaines cousines : deux jumeaux de six ans. Et si Dora est une petite fille tellement sage, discrète et obéissante qu’on la remarque à peine, son frère Davy est un petit garçon insupportablement insolent et chahuteur qui va donner bien du fil à retordre à la sévère Marilla comme à la douce Anne ! Et puis, il y a Monsieur Harrisson, le nouveau voisin, dont le perroquet déclame des jurons à longueur de journée. Il y a les grands projets de la société d’Embellissement d’Avonlea, il y a l’amitié, il y a Mademoiselle Lavendar et son histoire d’amour tragique, il y a les rêves, et le petit Paul …
Pour être parfaitement honnête, j’avais un peu peur au moment de me plonger dans ce second opus : et si Anne, en grandissant, avait perdu de sa fraicheur ? Ma crainte était d’autant plus forte qu’une de mes amies, qui n’avait que moyennement apprécié le premier opus à cause du caractère pour le moins exalté d’Anne, avait au contraire beaucoup aimé celui-ci : Anne avait-elle tellement changé ? C’est donc avec une légère appréhension que je me suis décidée à retrouver les chemins d’Avonlea … Mais heureusement, dès le premier chapitre, Anne m’a rassurée : elle est toujours pleinement elle-même. Bien sûr, elle a grandi, elle a muri, ses préoccupations ne sont plus aussi futiles que l’absence ou la présence de manches bouffantes sur ses robes, mais elle reste cette âme lumineuse et ce cœur généreux qui répand la douceur et la joie sur son passage. Elle reste aussi cette jeune fille passionnée qui vit avec une intensité inouïe tous les bonheurs et toutes les peines de l’existence, qui s’investit corps et âme dans tous ses projets, qui s’émerveille de tout ce qui l’entoure … et qui continue à se jeter la tête la première dans des ennuis plus gros qu’elle, pour ensuite se réjouir de ce que ses ennuis ont apportés de bon dans sa vie.
Car Anne a cela à nous apprendre, à nous qui sombrons si rapidement dans le fatalisme et le découragement, à nous qui broyons du noir et qui avons perdu tout espoir : elle ne se laisse jamais abattre, trouve toujours une solution aux petits et gros problèmes, et accueille tout avec confiance et sourire. Et ce que j’aime surtout chez Anne, c’est qu’elle est profondément tourner vers les autres : j’aime tellement sa volonté farouche de répandre le bonheur autour d’elle, de rendre la vie de ceux qui l’entourent meilleure. Non pas en faisant des choses extraordinaires, mais en donnant tout simplement le meilleur d’elle-même. En donnant d’elle-même, tout simplement. Son choix de rester à Avonlea, de renoncer à sa bourse d’étude, de renoncer donc à l’avenir radieux auquel elle était promise, pour rester aux côtés de Marilla, c’est un acte d’altruisme et d’amour que je trouve vraiment magnifique. Anne nous rappelle que le bonheur de donner est autrement plus grand que celui de recevoir, et qu’il suffit parfois de peu de chose pour redonner le sourire à quelqu’un, pour lui redonner un peu de joie de vivre, de confiance en soi, d’espérance en l’avenir qui semble bien obscur parfois ….
Car tout n’est pas rose dans ce livre : il y a des moments difficiles. Anne et Marilla portent encore le deuil de Matthew, cet homme si discret mais tellement attachant par sa douceur et sa simplicité. Il y a les petits et gros tracas du quotidien : que vont donc devenir ces deux gamins à la mort de leur mère, puisque leur oncle ne peut pas les prendre chez lui ? comment convaincre Monsieur Boulter de détruire l’affreuse bâtisse qui défigure le paysage ? comment attirer la sympathie du petit Anthony qui ne cesse de lui jeter ce petit regard de défi durant la classe ? Tout comme la vie, ce livre est rempli de cette alternance entre tempêtes et accalmies, entre malheurs et réjouissances. Si le premier opus restait finalement assez léger, ponctué par les bêtises et maladresses de la petite Anne, l’autrice nous offre ici un récit plus profond : désormais jeune femme, Anne se trouve à la croisée des chemins, ce moment où les rêves enfantins sont encore présents mais commencent doucement à s’estomper face aux bouleversements de la vie. Elle ne porte plus le même regard sur le monde et sur les gens : il y a toujours, bien sûr, cette bonté et cet optimisme qui la caractérise, mais elle découvre toutes les nuances et se rend compte que rien n’est aussi simple qu’elle ne le songeait …
En bref, c’est encore une fois très difficile de trouver les mots justes pour vous parler d’Anne, mais vous l’aurez bien compris, malgré une petit appréhension au moment de débuter, je suis à nouveau tombée sous le charme de ce récit. C’est vraiment comme retourner à la maison et retrouver une vieille amie : il faut quelques instants pour reprendre ses marques et renouer le contact, mais ensuite, c’est vraiment comme si vous n’étiez jamais parti et comme si vous ne vous étiez jamais quitté. Encore une fois, je suis tombée amoureuse de la plume de l’autrice : à la fois simple, douce, drôle et poétique. Anne est toujours aussi attachante et rayonnante, bienveillante et amusante, le monde a tellement besoin de plus de personnes comme elle, si seulement elle pouvait sortir du livre pour venir illuminer notre sombre époque ! C’est vraiment un récit plein de tendresse et d’humanité, que certains jugeront peut-être trop « fade » et trop « mièvre », parce que notre monde moderne ne jure que par l’action à outrance et la violence à n’en plus finir, mais pour ma part, je suis amoureuse, tout simplement, de cette histoire à la fois si simple et si intense. Si seulement je pouvais vivre à Avonlea, je m’y sens tellement à ma place !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2021/10/anne-davonlea-lucy-maud-montgomery.html
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Anne dans ce deuxième tome qui lui est consacré. Encore une fois j'ai apprécié cette pause poétique et délicate sur l'île du Prince Édouard. Anne est désormais une jeune fille, mais elle a gardé son imagination fertile et ses rêveries d'enfant. Pour ceux qui ont regardé la série Netflix, on ne suit plus comme au premier tome les mêmes histoires (la fin de la série ne correspondait pas au livre), et c'était donc pour moi une totale découverte.
Si encore une fois j'ai été conquise par l'atmosphère et le style poétique, je dois bien avouer que j'ai trouvé Anne parfois un peu trop lisse. Elle nous avait habitué à plus de catastrophes dans le livre précédent, et j'ai eu le sentiment qu'elle était devenue presque trop parfaite (même si elle fait encore de nombreuses bourdes). Les nouveaux personnages étaient bien plus intéressants. Cependant le charme de ce roman a réussi à me faire oublier ces petites déceptions, et au moment de refermer le livre j'ai eu un petit pincement au cœur à l'idée de quitter Anne.
DOUCE ALLEGRESSE
Le pavillon aux échos, le chemin des bouleaux, la vallée des violettes, le lac scintillant, la Maraularmes, le sentier des amoureux… les lieux foulés par Anne Shirley ressemblent à son âme : brillants d’une douce poésie, parés d’une tendre imagination, vibrants d’un onirisme souriant.
Retrouver Anne dans ce sublime tome 2 c’est comme rejoindre une amie qui vous a donné rendez-vous sur un banc à l’ombre des bouleaux pour contempler ensemble, un jour de printemps, la douce et féérique beauté de la nature.
Retrouver Anne, c’est retrouver l’Ile du Prince Edouard, mais aussi (re)découvrir une jeune fille qui à 17 ans grandit mais toujours s’extasie devant la beauté du monde et fait preuve d’une générosité à faire rougir même les moins égoïstes d’entre nous.
Anne est toujours mue par cet enthousiasme déconcertant de naturel, d’une candeur parfois un brin excessive qu’on lui envie forcément, d’une espièglerie et d’une maladresse attendrissantes, bref Anne est une jeune femme au cœur, à l’âme et aux contours naturels empreints d’une bonté sans faille et toujours irrésistible.
Encore enfant mais déjà glissant vers ce tant redouté âge adulte, Anne grandit, ses amis aussi et leurs centres d’intérêt avec eux. Institutrice, elle est aussi tour à tour militante écologique locale, couturière, organisatrice de mariage, maman de substitution, cuisinière, mais surtout Anne est une âme-sœur, pour ceux qui se reconnaitront dans cette âme pure pétrie d’un imaginaire et d’un optimisme scintillant, offrant son amitié comme un baume apaisant à l’infini.
Alors il est temps à votre tour de vous glisser dans votre robe en organdi myosotis aux manches bouffantes et de vous laisser guider par la plume de Lucy Maud Montgomery dans le monde d’Anne Shirley, cette amie qu’on aimerait ne jamais quitter.
Une panne de lecture, une envie de douceur, j'ai plongé avec délices dans le deuxième volume de l'histoire d'Anne Shirley.
Elle a 17 ans, elle est institutrice à Avonlea où elle est restée auprès de Marilla remettant à plus tard ses études. Elle a mûri sans rien perdre de son imagination et des qualités qui la rendent tellement attachante, pleine d'idéalisme et de grandes idées sur son métier.
De nouveaux personnages font leur apparition, un vieux monsieur grincheux qu'elle va apprivoiser bien sûr, un adorable petit garçon à l'imagination aussi fertile que celle de Anne, une dame célibataire et terriblement solitaire et des jumeaux qui viennent vivre à Green Gables bousculant, du moins Davy l'espiègle petit garçon, le quotidien de Marilla.
C'est toujours un régal d'arpenter avec Anne cette campagne de l'île du Prince Edouard hors du temps et paisible. En grandissant Anne n'a rien perdu de sa fraîcheur et si elle a un peu plus les pieds sur terre, elle n'en a pas moins gardé cette âme d'enfant prompte à s'émerveiller d'un rien et continue de commenter son quotidien avec poésie pour le plus grand plaisir du lecteur...
Une grande bouffée d'air pur et rafraîchissant...
Si vous n'avez pas encore lu Anne de Green Gables, ne lisez pas cette critique qui risquerait de divulgacher l'intrigue !
Anne est une jeune orpheline canadienne, adoptée par Marilla et Matthew Cuthbert, frère et soeur vivant dans le petit bourg d'Avonleau sur l'ïle du prince Edouard.
Anne est un personnage extrèmement attachant : une jeune fille vive, brillante, qui se perd parfois dans son imagination sans bornes, et qui n'a aucune conscience de son charme.
Très rapidement, Anne va vivre de nombreuses aventures dans ce petit bourg : accidents, problèmes, deuils et joyeuses quêtes se succèdent.
Le second tome racontant les aventures d'Anne s'intéresse à son destin de jeune professeur à l'école d'Avonlea. Qui Anne va-t-elle rencontrer ? Comment va évoluer sa relation avec Gilbert Blythe, jeune homme brillant auquel elle est liée d'amitié ? Que deviennent les liens qu'elle a su nouer avec de nombreux habitants d'Avonleau ?
Comme toujours, l'écriture de Lucy Maud Montgomery est imprégnée de référence à la littérature anglaise, et les notes de la traductrice permettent de prendre conscience de ces influences. Ce récit plein d'esprit est un régal : on ne s'ennuie jamais, et les sentiments de tous personnages le sont toujours avec une grande finesse et justesse.
Je trouve que ce livre rappelle parfois les Claudine de Colette (avec un peu moins d'acidité dans l'écriture), mettant en avant une héroïne qui a conscience de sa valeur et de son intelligence.
A découvrir absolument !
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