80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Tous ceux qui l'ont connue affirment que de cette femme émanait un charme envoûtant, qu'à quarante ans passés elle en paraissait vingt-cinq.Son pays, la Russie, la découvre au printemps et à l'été 1917. A quelques mois de l'insurrection d'Octobre, Alexandra-la-rouge multiplie alors les interventions auprès des soldats, propose, critique, exige au nom de la Révolution à venir, elle qui est née en 1872 d'une des plus nobles familles de Saint-Pétersbourg. C'est Kollontaï! chuchote-t-on lorsqu'elle approche des rangs. Oui, c'est bien elle en effet, cette silhouette élancée et gracile, ce port de tête volontaire, ces yeux d'un bleu sans fond sous les sourcils noirs, ce tribun provoquant qui défiera tout à l'heure une nouvelle marée d'hommes en uniformes...Alexandra est indomptable. Théoricienne de l'amour libre à 20 ans, elle se consacre envers et contre tous à l'émancipation des femmes lorsqu'elle entre au gouvernement en novembre 1917.Elle sera excommuniée par l'Eglise.Elle sera bientôt marginalisée par les siens _ ces bolcheviks auxquels elle s'était ralliée dans l'enthousiasme en 1918.Qu'est-ce que l'histoire retiendra d'elle? Le scandale de sa vie amoureuse? Cette façon provocante qu'elle avait de cultiver l'élégance? Son action politique, qui ne s'éteindra qu'avec elle le 9 mars 1952? Qu'elle fut la première femme ministre? Le premier ambassadeur? Qu'elle traversa indemne la glaciation stalinienne, quand la Grande Terreur décimait tous ses amis, tous ses camarades?Pour écrire l'histoire de ce destin exceptionnel, Arkadi Vaksberg a dépouillé pour la première fois la masse considérable des archives personnelles d'Alexandra Kollontaï: correspondance, notes, documents officiels, coupures de presse, carnets, journal intime. Ces documents sont largement cités tout au long du récit, donnant une touche très personnelle à cette épopée sans pareille.Ecrivain et historien russe né en 1933 en Sibérie. Sa biographie de Vychinski, le procureur de Staline (Albin Michel, 1991), a été traduite dans une dizaine de pays. Il est par ailleurs l'auteur d'une remarquable étude sur les relations entre le parti communiste d'Union soviétique et ses homologues du monde entier, Hôtel Lux (Fayard, 1993).
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