"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Thierry Martin présente une oeuvre sans parole, dans un hommage aux êtres invisibles, des anonymes que l’on croise tous les jours, c'est sous forme d'un format dit Leporello livre-accordéon ou livre frise que l'on découvre Le balayeur des Lilas.
Thierry Martin dresse aussi le triste constat de notre société plus de communication, plus de regard entre les individus. Une ambiance drôle et caustique, une tranche de vie, muette, tendre et poétique, un bel objet.
Le matin, le calme règne. On se prépare doucement pour la journée, on installe la terrasse au café du coin. Les enfants se dirigent vers l'école. Puis ça s'agite, peu à peu. La vie démarre. On sort les chiens, on part au travail... L'après-midi semble plus vivante, les jeunes filent, roulent, le casque sur les oreilles, le téléphone à la main... Mais les invisibles restent les mêmes, ils sont là et on ne les regarde pas, on fait comme s' ils n'étaient pas là. Parmi eux, il y a un petit homme frêle, il porte une casquette, il n'est plus tout jeune. Il passe le balai.
Pour son nouvel album, Thierry Martin (que j'avais adoré dans Dernier souffle chez Soleil en 2021) nous propose un leporello. Kesako ? Le balayeur des lilas est un livre en accordéon en deux parties: un recto matinée et un verso après-midi. Deux suites de planches, parfois pleine page, parfois séparées en cases, de dessins silencieux. Des scènes de vie urbaine, la rue, le trottoir, le parc qui mettent en avant la vie qui suit son cours, qui file parfois sans un regard pour ceux qui y vivent, y travaillent.
Tel un véritable hommage à Sempé ou Will Eisner, Thierry Martin dessine au crayon et à la plume ces scènes de vie avec tendresse et humour. Elles se succèdent, certains personnages reviennent, d'autres pas. Fruit d'observations fines, des attitudes des passants, ces scènes sont habilement mises en scène et forment une boucle joliment mise en couleur à l'aquarelle.
Ce livre-objet est un joli cadeau, un de plus, à faire pour les fêtes. Il y a des livres qu'on est content d'avoir dans sa bibliothèque car on sait qu'on y reviendra de temps en temps.. Le balayeur des Lilas est de ceux-là !
Invisible aux yeux des passants qui passent, vivent et repassent, le balayeur des Lilas pousse les rebuts délaissés par ses congénères, artefacts abandonnés de leurs passages brefs ou répétés de son unique compagnon du quotidien, son balais.
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Tiens, un leporello ! J'adore ce format en accordéon recto-verso qui permet une lecture si particulière. La collection Noctambule étant toujours inspirée, je l'ai déplié avec bonheur.
Page par page ou fresque totale, ma découverte du travail de Thierry Martin n'en a été que plus belle.
Avancer au fil de la journée dans la contemplation silencieuse du quotidien du balayeur des Lilas, d'un côté le matin, de l'autre l'après-midi (mon côté préféré) est une expérience du cœur.
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Cet homme seul et pourtant entouré d'une vie grouillante nous laisse observer des tableaux touchants, satiriques et délicats, entre l'humour d'un Jacques Tati sur papier et les sceynettes d'un Sempé sans son Nicolas.
Une matinée nostalgique et sensible, un après-midi à l'humour touchant et à la critique sentie, déambuler sur les trottoirs de Paris au fil des historiettes des riverains et du sens de l'observation du dessinateur à l'œil aiguisé est une petit bonheur plein de lumière, de tendresse et de poésie.
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Le dessin inspiré, coloré et humoristique à l'encre et l'aquarelle de Thierry Martin est un plaisir à regarder.
Témoin silencieux de notre quotidien, des joies, des heurts et des contradictions de notre nature humaine, le balayeur des Lilas a bien du travail pour chasser nos détritus d'un mouvement usé de son balais, jour après jour.
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Très joli moment.
Si le sujet de l'autobio d'auteur dans sa vie de famille est loin d'être original, Thierry Martin a le mérite d'avoir su trouver un angle amusant en se visualisant en cowboy pas si solitaire, marié à une formidable Wonder woman. Les premiers gags m'avaient fait craindre un côté un peu grivois, on s'en éloigne vite pour quelque chose de beaucoup plus tendre.
Le gros point fort de cet album réside surtout selon moi dans l'inventivité graphique de l'auteur. Il s'est attaché à réaliser des mises en pages soignées, en jouant par exemple sur les formes des cases ou sur l'intégration des titres. Si la couverture fait évidemment référence à Norman Rockwell, on sent dans les planches l'influence du grand Will Eisner, avec même quelques clins d’œil appuyés.
Emballant sur la forme, attachant sur le fond, cet album est une jolie surprise !
https://www.instagram.com/p/C_n5UKxMFfL/
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