"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Planche n°1 : Plan d’ensemble. C’est l’hiver, il a neigé. Un homme se trouve au milieu d’une forêt. Il est vêtu d’un manteau, d’un Stetson et porte une arme entre ses deux mains. La neige est profonde, l’homme s’y enfonce.
Planche n°2 : Zoom. Plan rapproché poitrine sur le profil de l’homme. Son nez est proéminent, ses dents sont serrées, ses yeux sont à l’affut. Il est déterminé.
Planche n°3 : Dézoom. Plan de demi-ensemble. Vue sur le dos de l’homme, toujours au milieu des arbres. Il s’enfonce plus profondément dans la forêt. Moins de lumière.
Planche n°12 : Plan moyen. L’homme ouvre la bouche comme pour pousser un cri. Il touche à son but.
Planche n°13 : Dézoom. Plan d’ensemble. L’homme arrive dans une clairière où se trouve une cabane en bois. La cheminée fume.
Planche n°14 : Intérieur de la cabane. C’est la pénombre. Plan américain sur une silhouette d’homme. Au premier plan, on distingue la lame d'un couteau qui brille. Son visage respire la haine. Ses yeux sont fixes. Il a le nez busqué tel un aigle. Ses dents sont serrées.
Planche n°18 : Plan poitrine. L’homme au fusil a ouvert la porte de la cabane. Un couteau est planté dans son torse. La surprise se lit sur son visage en raison de la soudaineté de l’action.
Planche n°19 : Plan de semi-ensemble sur le pas de la porte de la cabane. L’homme au couteau se rue sur l’homme au fusil pour le mettre à terre.
Planche n°24 : Plan moyen sur l’homme au fusil qui git à terre. Il est tombé à la renverse. Son chapeau et son arme sont posés à ses côtés. Le couteau est toujours planté du côté droit de sa poitrine. Du sang s’écoule de sa plaie.
Un film, muet et sur papier, voilà ce qu’est Dernier souffle de Thierry Martin. Une découverte où les mots n’ont pas lieu d’être.
Les dessins beaux, intenses, explicites et expressifs se suffisent à eux-mêmes.
Du blanc, du bleu, du noir, la sobriété est de mise.
Vengeance, traque, bagarre, armes, chevauchées, tous les ingrédients sont présents pour faire de cet album, un western d’une modernité et d’une originalité folles.
Allongé dans la neige, un couteau planté dans l'épaule, l'homme se relève et se dirige vers sa cabane et y découvre son père adoptif mort. À la recherche du coupable, sans compromis, au péril de sa vie, il va se mettre en quête du meurtrier, traquant tous ceux qui se trouvent sur son chemin, jusqu'au dernier.
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En 2018, Thierry Martin a envie de lâcher prise, d'improviser. Le 4 août, il poste une première image sur instagram avec comme objectif, un jour une case (dans la mesure du possible). Le titre, "The Hunter" (le chasseur). Une immersion muette qui dure jusqu'en mars 2019. Il en ressort une expérience scénaristique très proche du cinéma. Le graphisme en noir, gris bleuté et blanc est à couper le souffle (oui elle est facile) mais c'est tellement vrai.
Le western se réinvente en BD depuis plusieurs années, avec notamment, La Venin, Stern, Undertaker, Fausse piste, et bien d'autres encore. Mais je n'avais encore jamais vu ce thème traité de cette manière. Entièrement muet, en format à l'italienne, Thierry Martin nous transporte avec intensité dans cette traque. Ce qui est marquant avec cette lecture c'est qu'on est pris dans une véritable frénésie qui nous pousse à tourner les pages, encore et encore, afin de connaître l'issue de cette histoire.
Cette immersion exaltante est, bien entendu, due à la qualité du graphisme, à l'approche scénaristique mais également à la qualité de l'objet proposé par Noctambule.
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Un Western muet, une approche cinématographique, un graphisme saisissant, une aventure haletante, vous l'avez compris, c'est une lecture qu'il ne faut pas louper. Cette BD casse les codes et c'est terriblement bien vu et efficace. N'hésitez surtout pas à partir à la chasse de ce très bel objet.
Un dessin par jour sur instagram du 4 août 2018 au 15 mars 2019... Voilà l’origine de « Dernier souffle », un défi que Thierry Martin s’est lancé, un western muet d’abord improvisé…
Le résultat est bluffant. Je ne m’attendais pas à être captivé par ce western sombre et muet. Et je n’ai pu lâcher ces pages avant la fin… J’ai été happé par ces cases pleine page format à l’italienne, par la puissance graphique qui se dégage dans ce noir et blanc bleuté, par ce personnage énigmatique et déterminé, par cette forêt oppressante et lugubre.
Le choix du muet renforce évidemment le poids du dessin. Il doit tout raconter. Le tour de force est d’avoir su construire, jour après jour, un récit cohérent et passionnant. Celui d’une traque, d’une vengeance. Je n’en dirai pas plus car le plaisir réside je crois dans la découverte progressive du récit. Page après page, dessin après dessin, tout se met habilement en place.
Au final voilà un album marquant. Je reste impressionné par ce récit mis en images sans mot et par la force d’un travail graphique puissant. Chapeau !
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