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Ma libraire m’a récemment dit qu’elle était étonnée que j’ai choisi d’acheter la trilogie de Fleurville à ma fille de six ans, sachant bien les lectures qui m’animent et mon positionnement clairement féministe.
Depuis j’y réfléchi et l’en remercie car il est toujours bon de questionner ses intentions profondes ou son absence de réflexion le cas échéant.
Alors oui La trilogie de Fleurville c’est un dressage d’enfant pour rendre conforme, voir de la violence éducative ordinaire, voir carrément de la maltraitance pour y arriver. Bien plus présent d’ailleurs dans les petites filles modèles que dans les malheurs de Sophie ou la prégnance du Christianisme fait finalement dire à Mme de Réan (la maman de Sophie) que de toute façon sa fille finira par payer ses bêtises.
C’est aussi une assignation à un rôle pour la femme qui tourne autour du maintien de la maison. Un espace domestique envahit d’ailleurs par les bonnes qui font la part belle aux violences de classe également.
Paul le seul personnage masculin est droit respectueux des règles et tente de les soumettre à Sophie qui s’en moque, mais en prime il est chevaleresque et vient à la rescousse. Tout à fait le bon discours de l’homme adapté en devenir.
Alors oui, les personnages sont méga stéréotypés, les livres sont emprunts de morale, d’écrasement des genres y compris dans les strates inférieures de la société. Oui les petites filles doivent respecter les règles, se conformer, « travailler » à la couture et autres ouvrages assignés au féminin. Il y a parfois de vrais actes de cruauté envers les animaux, les autres, réprimés au demeurant avec culpabilité à la clef.
Pour ma part j’estime que ce n’est pas parce que l’on ne voit pas que cela n’existe pas et il me semble donc important de savoir pour appréhender au mieux la vie.
Car oui la trilogie de Fleurville c’est -rappelons-le tout de même- une écriture au début du 19 -ème siècle. Cependant encore aujourd’hui beaucoup de parents estiment détenir des droits sur leurs enfants les autorisant à pratiquer des châtiments corporels pour les « éduquer ». C’est-à-dire que ce qu’ils n’accepteraient pas envers eux, d’un autre adulte, ils estiment pouvoir le pratiquer sur leurs enfants. Il faut rappeler que l’enfance est l’âge tendre et friable ou l’on peut modeler, vampiriser, voir martyriser l’enfant vulnérable. Rappeler aussi que le modèle est l’adulte référent et que si l’amour passe par la violence physique dès tout petits, on ne peut pas s’attendre à ce qu’en grandissant il fasse la part des choses et décide d’aimer sans violence (sic des violences intrafamiliales, conjugales, infanticides, féminicides)
La trilogie de Fleurville est une série de livres qui touche l’âme, qui apprend à réfléchir, à interroger, qui développe l’esprit critique. Indépendamment de maman qui dit que c’est comme ça qu’il faut penser. J’aime l’appréhension que ma fille a lorsqu’elle se demande comment va réagir Mme de Réan a l’énième facétie de Sophie. J’aime son incompréhension de ce qu’est un fouet pour corriger Sophie,. J’aime les questionnements que cela entraine et les discussions qui élève ma fille et la pousse à devenir elle-même. A grandir en se forgeant ses opinions, ses valeurs, sans coller uniquement aux miennes, parce qu’elle pense que c’est ce qu’elle doit.
Je souhaite que ma fille comprenne seule ce qu’à de délétère la violence dans le rapport à l’autre, ce qui peut opprimer l’autre (les femmes et les plus fragiles et démunis entre autres). Je souhaite qu’elle comprenne pourquoi nous choisissons une éducation plutôt qu’une autre et pourquoi parfois c’est bien plus complexe qu’il n’y paraît de ne pas soumettre autrui dans ses relations.
Ma fille n’étant pas encore lectrice je profite de cet entre deux possibles pour en faire nos histoires longues du soir et développer sa compréhension des œuvres plus complexe. Nous avons lu le feuilleton d’Artémis auparavant et même si l’autrice a apporté indéniablement une touche féministe la mythologie c’est plutôt costaud niveau relation, violence, soumission etc…
Finalement La trilogie de Fleurville s’aborde bien plus facilement ! Je conseille donc La trilogie de Fleurville en lecture accompagnée relativement tôt pour justement ouvrir à l’analyse du fonctionnement humain et par rayonnement débuté ses réflexions sur plus vaste que soit dans l’histoire, dans le territoire, dans les possibles.
Certes ce fut écrit au XIX ème siècle, toutefois l'on tourne en rond avec des histoires de bêtises qui finissent toujours par une morale (très chrétienne) et une manière d'écrire très monotone qui l'accentue davantage. C'est au final, un classique à lire, mais avec détachement, pour tout au plus découvrir la manière de vivre des aristocrates de campagne au XIX ème siècle.
Une très belle écriture, ce livre est le troisième d'une série commencée par "Les malheurs de Sophie" et poursuivie avec "Les petites filles modèles". Les chapitres sont bien délimités, l'écriture est fluide et les aventures des enfants me rappellent bien souvent certaines de celle que j'ai vécu durant mes vacances d'enfance, le seul bémol est le vouvoiement des enfants entre eux ou envers leurs parents qui fait qu'on ne s'identifie pas tellement
merveilleuse histoire cela ferait du bien à une génération d'enfants de lire ce livre au lieu de se battre entre eux
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