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Carol Milford a perdu ses parents alors qu’elle sortait de l’enfance et a été élevée par sa soeur aînée (dûment mariée). Alors qu’elle termine ses études au collège Blodgett de Saint-Paul (Mississippi) elle se laisse aller à imaginer ce que sera sa vie d’adulte …
Se rêvant bâtisseuse de villes, Carol devra se contenter d’une place de bibliothécaire dans un premier temps. Jusqu’à sa rencontre avec le Docteur Will Kennicott (de Gropher Prairie, Minnesota) nettement plus âgée qu’elle … Se laissant influencer par le médecin on ne peut plus « persuasif », Carol va l’épouser et s’installer avec lui à Gropher Prairie (petite bourgade falote, qu’elle va immédiatement exécrer …)
Sinclair Lewis (1885-1951) nous relate l’histoire d’une jeune épouse, déchirée entre son ambitieux désir d’une vie (privée et professionnelle) trépidante et une indéfectible loyauté qu’elle veut impérativement conserver à l’égard d’un homme qu’elle a cru aimer. Un homme prêt à lui pardonner toutes ses incartades (même une infidélité, si nécessaire ! …) Un mari qu’elle aurait souhaité un peu plus raffiné et attentionné … Carol, partie pour un temps à Washington (s’estimant trop incomprise, voire ridiculisée, et mourant d’ennui …) finira par céder aux vives instances de ce dernier : elle reviendra vivre auprès du Dr Will Kennicott, enceinte de son deuxième enfant.
Une intrigue qui se déroule au début du XXème siècle, apparemment après la première guerre mondiale (ce roman fut édité aux États-Unis en 1920) et qui pointe le doigt sur l’immense difficulté d’intégration de sa jeune héroïne, au sein d’une communauté peu encline à se transformer pour les « beaux yeux » de la nouvelle venue …
Ici, point de mystère ni rebondissement : le récit est d’une « langueur monotone », à l’image de la vie qui s’écoule lentement à Gropher Prairie … Toutefois l’écriture est belle et je me suis laissée doucement séduire par l’étude plutôt fine des (nombreux) personnages de ce roman et par la pertinence d’analyse de l’auteur !
J’ai croisé pour la première fois le nom de Sinclair Lewis en lisant Steinbeck. J’avais donc noté dans ma petite tête de découvrir cet auteur un jour ou l’autre (1er écrivain américain à recevoir le Nobel en 1930). C’est chose faite avec le plus célèbre de ses romans, un classique de la littérature américaine.
Babbitt est le nom du personnage principal de ce roman mordant. Sinclair Lewis jette un regard satirique sur la vie d'un homme blanc d'âge moyen, agent immobilier dans une petite ville d'Amérique. Il se moque d'à peu près tout ce dont on pourrait se moquer. Le désir de s'intégrer, l’appât du gain, la prétention, la matérialisme, l’hypocrisie, le manque de pensée individuelle, le conformisme, la fausse vertu.
C’est une critique de la pression sociale qui pousse à se conformer aux normes établies par le reste de la société, du capitalisme et du matérialisme, d’une certaine vacuité de la vie des classes moyennes pour lesquelles le statut social est l’unique échelle pour mesurer la valeur d'un individu.
Le roman est assez long et je ne vous cacherai pas que j’ai eu un passage à vide vers le milieu du texte mais ce creux est absolument essentiel pour comprendre l’évolution de Babbitt. Car si au début notre anti héros est béatement satisfait de lui, il va petit à petit se questionner. Est-ce tout ce que la vie a à offrir ?
Datant de 1922, les thèmes et toute la satire s’appliquent cependant parfaitement à l'expérience humaine des temps modernes. Ça pourrait très bien se passer dans les années 50, dans les années 90 ou de nos jours. Un roman étonnamment contemporain et bien piquant.
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