80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
De Catherine Rolland, j’ai déjà lu beaucoup de choses, et pour l’instant j’ai tout aimé. Avec "Les inexistants", elle franchit un pas supplémentaire et passe du côté du noir, du très noir. Je trouve cet essai particulièrement réussi. L’écriture est toujours aussi belle et travaillée et elle m’a totalement embarquée dans ce thriller addictif.
L’auteure est très forte pour nous prendre dans ses filets et ne plus nous lâcher, pour nous faire suspecter un personnage, puis l’autre, et finalement nous démontrer que nous nous sommes trompés. Futée, elle choisit de construire son récit à l’image d’une tragédie classique. Trois unités : lieu, un restaurant ouvert 24h/24 dans une zone plutôt délabrée, temps : une nuit de 21h à 6h, action : … Trois personnages aussi : Camille, qui travaille de nuit au "Péché Gourmand", mère de Micky, un petit garçon porteur d’un handicap lié une naissance difficile, Noam, un Irakien sans papiers, professeur de lettres dans son pays qu’il a fui à cause de la guerre et exerce désormais la fonction de vigile et Maxime. Et puis s’immisce une quatrième voix dont on ne sait qui elle est, qui regarde, épie, surveille et se raconte, raconte surtout une enfance cabossée. Mais cette nuit-là est bien différente des autres.
Catherine Rolland a un véritable talent pour distiller un souffle romanesque puissant. C’est au moment même où l’on croit avoir démasqué le coupable – un tueur en série éventreur de jeunes femmes – qu’elle prend un chemin de traverse et nous démontre que nous avons tout faux. Elle use d’une écriture parfaitement maîtrisée, travaillée et efficace. Elle passe sans coup férir de la description par le menu de viscères retirées tranquillement par le tueur du ventre qu’il vient de taillader à celle d’un fumet de gâteau à peine sorti du four qui embaume la cuisine. Elle mélange les sentiments soyeux "Quand il entre au Péché autour de vingt et une heures, il n’omet jamais de l’embrasser. C’est un baiser délicat, soigneux…" aux propos les plus crus "Donner le change, enfiler tous les jours mon uniforme de pute, mouler mes seins dans leur corsage, mon cul dans sa jupe et laisser les mecs fantasmer."
Et puis, le médecin que l’auteure est aussi dans la vie n’est jamais loin. Chacun de ses personnages, qu’ils soient troublants ou inquiétants, attachants ou repoussants sont décrits par le menu. Leurs faiblesses, leurs blessures, ces souvenirs d’enfance qui jaillissent dans leur vie d’adulte sont étudiés, décortiqués, expliqués.
"Les inexistants", un thriller addictif, passionnant, émouvant, dans lequel les migrants qui fuient leur pays en guerre ont aussi une belle part.
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Catherine Rolland est de ces auteures que je suis depuis un petit moment. Certes je n’ai pas encore tout lu d’elle, mais suffisamment pour savoir que j’aime ce qu’elle écrit. "Emma Paddington" son dernier roman, ou plutôt "Le manoir de Dark Road End", premier volet d’une série de trois n’y a pas dérogé, et pourtant…
Pourtant, le fantastique N’EST PAS DU TOUT mon genre littéraire favori. D’ailleurs, il n’y a qu’elle – et quelques autres de ses proches des Editions Okama – pour m’embarquer dans cette littérature. Là, j’ai suivi avec plaisir les aventures d’Emma Paddington, jeune femme pour laquelle tout roule. Elle vient d’obtenir son diplôme de psychologue et, en attendant de trouver un travail dans sa spécialité, elle aide sa meilleure amie, Ann, dans sa petite boutique de savonnerie artisanale. Elle file le parfait amour avec Will qu’elle doit épouser à l’été. Tout roule, je vous dis, jusqu’à ce que… non, vous ne le saurez pas. J’ajouterai juste qu’elle vient aussi de recevoir un courrier lui annonçant un héritage. Sa tante Bree lui lègue un manoir à Bridgeport (Californie).
Après un début relativement banal ou plutôt normal, ce roman va rapidement nous plonger dans un monde complètement abracadabrantesque, peuplé de Djinns, d’un dragon télescopique ou autres personnages tous plus étonnants les uns que les autres. Emma découvre toutes ces créatures pour le moins surnaturelles quand elle se décide enfin à visiter cette fameuse propriété…elles occupent déjà les lieux. Alors, pourquoi un tel récit a-t-il réussi à me captiver jusqu’au bout ? Je crois que mon intérêt pour cet ouvrage réside dans la qualité de l’écriture de l’auteure. Elle est pourtant d’un grand classicisme, sans ostentation ni figures de style ampoulées. Non, elle est juste bien travaillée. Les descriptions des personnages, des lieux, des situations sont précises, détaillées, souvent teintées d’humour. Les personnages, qu’ils soient terrestres ou féériques sont attachants, les décors joliment campés, les péripéties plutôt drôles. J’aime aussi la facilité que possède Catherine Rolland pour passer d’une situation plausible à une autre complètement déjantée. Le rythme est soutenu, allègre, sautillant.
"Emma Paddington" est un roman curieux, plaisant, captivant pour adultes passionnés de magie…ou pas, mais aussi à des lecteurs plus jeunes qui se laisseront emporter pas les aventures de cette jeune femme décidément fort sympathique.
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Découvrir un ouvrage sans que quiconque en ait parlé. Ne surtout pas lire la quatrième de couverture pour conserver le mystère. Puis, page après page, entrevoir le nouveau roman d’une auteure appréciée. Et plonger, se retrouver en Touraine en Septembre 2017. Ce récit porte un joli, très joli titre "La Dormeuse", il est signé par Catherine Rolland.
L’histoire commence en Touraine, lorsque Sophia Loison est embauchée pour écrire sous la dictée le roman de Marie, auteure aveugle, mariée à Tiago. Elle a été recrutée par Léo, le petit neveu de Marie. Jusque-là, rien que de très normal… sauf que les choses vont très vite apparaître extraordinaires. En effet, nous quittons rapidement les bords de Loire et notre époque pour nous retrouver dans la Pompéi de l’an 79 de notre ère, où nous assistons à l’éruption du Vésuve qui l’anéantit, puis en 1960, sur le site de ses ruines devenu touristiques. L’auteure nous fait ainsi voyager d’une contrée à l’autre, à travers les âges. Nous rencontrons Lucius, foulonnier amant du bel esclave Rufus, la femme de Lucius, Rectina, maîtresse de Gaïus Plinius Secundus autrement dit Pline l’ancien, Caecilius, neveu de Gaïus, qui deviendra Pline le Jeune…
L’écriture, travaillée, précise et élégante reste d’une grande simplicité, de celles qui servent le texte plutôt que de le cacher et qui en rendent la lecture fluide. Rien d’ostentatoire dans l’érudition avec laquelle la romancière nous décrit les personnages, tous intéressants par leurs qualités ou leurs immenses défauts, les différents sites du récit, les évènements dramatiques qui s’y déroulent. Rien de pesant dans l'imbroglio des différents chemins narratifs. Tout est clair, chaque personnage a son importance, sa place dans le décor, son rôle précis. Riche aussi est la relation entre l'auteure, Marie, et Sophia, sa "copiste" qui s'immisce parfois dans le travail d'écriture. Certains mots résonnent de manière forte après ce que nous avons traversé et pourraient s’appliquer à ce que nous avons vécu. "La nervosité rendait chacun agressif… Des animaux, songeait Lucius. Des animaux hystériques et stupides, voilà ce que devenaient les hommes, quand ils laissaient la peur les envahir et prendre le dessus."
Ce roman est tout à la fois superbe, historique, fantastique, érudit, bien écrit, passionnant, addictif. Mais ces mots sont bien faibles pour traduire ce désir d’arrêter le temps, d’étirer les pages pour jamais ne voir arriver le mot fin. Captivant !
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Benjamin T. (comme Teillac) est un “looser”. Benjamin T. n’a pas su garder l’amour de sa femme Sylvie et de son fils Pierrick parce que “trop bon, trop con” … Heureusement qu’il peut compter sur son ami d’enfance et collègue, David, qui lui est dévoué, ce qui rend un peu jaloux son compagnon Thibaud et sa soeur Viviane.
Benjamin T. n’a pas su dire non à l’alcool qui lui donne l’impression de noyer son chagrin … Seulement voilà, Benjamin T. est épileptique depuis son enfance et la rechute va lui apporter une surprise de taille : il plonge régulièrement dans une vie antérieure qui s’est déroulée pendant la seconde guerre mondiale !
Catherine Rolland nous fait voyager - avec ravissement - d’un monde à l’autre : notre héros malgré lui aura bien du mal à y voir clair et à faire face à un phénomène aussi perturbant … Pour notre plus grand bonheur d’ailleurs, car enfin, cette lecture est une pure merveille d’originalité et nous captive jusqu’à la dernière ligne ! Bravo et merci pour ce grand moment de plaisir littéraire !
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