Des romans policiers et des thrillers à dévorer pendant l’été
Au Péché Gourmand, un restaurant qui ne ferme jamais, Camille vient de prendre son service. Mère célibataire d'un petit garçon handicapé, elle y retrouve chaque soir le vigile, Noam, un ancien professeur venu d'Irak qui craint d'être expulsé. Cette nuit, pourtant, est différente des autres: l'Éventreur, un tueur en série qui terrorise leur petite ville de province depuis des mois, est sur le point d'être arrêté. Avant l'aube, tout aura basculé.
Des romans policiers et des thrillers à dévorer pendant l’été
De Catherine Rolland, j’ai déjà lu beaucoup de choses, et pour l’instant j’ai tout aimé. Avec "Les inexistants", elle franchit un pas supplémentaire et passe du côté du noir, du très noir. Je trouve cet essai particulièrement réussi. L’écriture est toujours aussi belle et travaillée et elle m’a totalement embarquée dans ce thriller addictif.
L’auteure est très forte pour nous prendre dans ses filets et ne plus nous lâcher, pour nous faire suspecter un personnage, puis l’autre, et finalement nous démontrer que nous nous sommes trompés. Futée, elle choisit de construire son récit à l’image d’une tragédie classique. Trois unités : lieu, un restaurant ouvert 24h/24 dans une zone plutôt délabrée, temps : une nuit de 21h à 6h, action : … Trois personnages aussi : Camille, qui travaille de nuit au "Péché Gourmand", mère de Micky, un petit garçon porteur d’un handicap lié une naissance difficile, Noam, un Irakien sans papiers, professeur de lettres dans son pays qu’il a fui à cause de la guerre et exerce désormais la fonction de vigile et Maxime. Et puis s’immisce une quatrième voix dont on ne sait qui elle est, qui regarde, épie, surveille et se raconte, raconte surtout une enfance cabossée. Mais cette nuit-là est bien différente des autres.
Catherine Rolland a un véritable talent pour distiller un souffle romanesque puissant. C’est au moment même où l’on croit avoir démasqué le coupable – un tueur en série éventreur de jeunes femmes – qu’elle prend un chemin de traverse et nous démontre que nous avons tout faux. Elle use d’une écriture parfaitement maîtrisée, travaillée et efficace. Elle passe sans coup férir de la description par le menu de viscères retirées tranquillement par le tueur du ventre qu’il vient de taillader à celle d’un fumet de gâteau à peine sorti du four qui embaume la cuisine. Elle mélange les sentiments soyeux "Quand il entre au Péché autour de vingt et une heures, il n’omet jamais de l’embrasser. C’est un baiser délicat, soigneux…" aux propos les plus crus "Donner le change, enfiler tous les jours mon uniforme de pute, mouler mes seins dans leur corsage, mon cul dans sa jupe et laisser les mecs fantasmer."
Et puis, le médecin que l’auteure est aussi dans la vie n’est jamais loin. Chacun de ses personnages, qu’ils soient troublants ou inquiétants, attachants ou repoussants sont décrits par le menu. Leurs faiblesses, leurs blessures, ces souvenirs d’enfance qui jaillissent dans leur vie d’adulte sont étudiés, décortiqués, expliqués.
"Les inexistants", un thriller addictif, passionnant, émouvant, dans lequel les migrants qui fuient leur pays en guerre ont aussi une belle part.
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