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Et voilà l’histoire… partielle de la vie de Lætitia Montou terminée après les massacres de septembre 1792 ! En dehors des aventures romanesques de l’héroïne, je retiens essentiellement, de ce troisième tome des Berges du Marais (après La paysanne et La révoltée), ce contact au plus près de la vie du peuple, de ses errements, de ses révoltes et de ses souffrances.
Cette fois, l’action se déroule à Paris, au cœur d’événements qui s’enchaînent souvent bien malgré la volonté de ceux qui prétendent les diriger. Dans le fond, c’est un très intéressant panorama social de ces années 1791 et 1792, moments cruciaux au cours desquels le roi montre une duplicité évidente mais reste en même temps une valeur sûre dans l’ensemble du pays. On ne se débarrasse pas d’un trait de plume de tous ces siècles de monarchie dite de droit divin, les esprits étant complètement imprégnés de son caractère essentiel et irremplaçable.
Pourtant, en croisant ces hommes qui sortent du lot : Georges Danton, Maximilien Robespierre, Camille Desmoulins, Jean-Paul Marat… Laetitia nous montre bien toutes les difficultés d’un pays menacé par une invasion annoncée comme meurtrière et confronté une fois encore à la faim.
Les livres d’histoire de nos scolaires ont toujours beaucoup trop simplifié les choses. Pascale Le Rudulier qui a signé les deux premiers tomes sous le pseudo de Lætitia Montou, a réussi à m’entraîner dans les rues de Paris, dans les salons, dans les assemblées où il vaut mieux avoir de la voix pour se faire entendre. Je n’oublie pas les scènes d’émeutes durant lesquelles la folie meurtrière prend le dessus.
J’ai aussi trouvé habile de permettre à Lætitia de croiser le chemin d’un certain Napoléone Buonaparté, jalon important pour les années postrévolutionnaires. Son caractère est déjà bien affirmé et une certaine Rose Beauharnais, la future Joséphine, le rencontre…
Toujours soutenue par ses précieux amis, Laetitia Orsanti, comme la nomme Robespierre, m’a fait vivre des moments intenses, angoissants, grâce à un récit bien rythmé. Même si, parfois, j’ai eu un peu de mal à adhérer aux rencontres de personnages qui deviendront célèbres, je me suis dit : Pourquoi pas ? Et j’ai marché, couru le plus souvent derrière Laetitia, dans le dédale parisien de l’époque.
J’ajoute aussi un bémol pour Guillaume d’Orsanti, l’aristocrate de mari de Lætitia, un personnage que je n’ai jamais vraiment apprécié. D’ailleurs, l’auteure a réussi à s’en débarrasser durant la presque totalité du troisième opus. Puis, il y a cette Aurore, connue dès le premier tome, demi-sœur de Lætitia, sorte de jolie mégère vengeresse toujours prête à ressurgir dans les pires moments. Elle ajoute des frissons dès qu’elle apparaît mais c’est anecdotique comparé aux moments tellement intenses que vivait notre pays à ce moment-là.
Extrêmement bien documentée, citant toujours ses sources soit en note de bas de page, soit à la fin du livre, Pascale Le Rudulier a fait œuvre utile de vulgarisation d’une Histoire qui fonde les valeurs toujours en vigueur en France, du moins, il faut l’espérer, pour encore longtemps.
1792 se termine, la Révolution française se poursuit et l’histoire de Lætitia aurait pu encore se joindre à elle mais… sait-on jamais ?
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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