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Justine est une jeune fille qui ne sait si elle doit chérir ou regretter le souvenir de son père. Alors qu'il est mort depuis quelques mois, elle revient sur leur vie, leur relation ou plutôt l'absence de toute émotion. Faute à sa mère, autoritaire, tyrannique, destructrice et castratrice. Difficile de prendre du recul et de mettre en lumière ce père resté dans l'ombre depuis toujours...
J'ai découvert Olivia Koudrine avec son roman De cinq à Sept et j'avais totalement adhéré à sa sensibilité. Avec L'homme battu, elle confirme l'attachement à des personnages malmenés par la vie, blessés et perdus.
Cette histoire est celle d'un homme, Jérôme, professeur de musique, qui a abandonné son amour pour épouser Delphine, professeur de maths. Enceinte, elle ne lui a pas laissé le choix...
Delphine est une femme jalouse et acariâtre, qui n'a aucune honte à rabaisser son époux, à lui donner des ordres et à effacer toute trace d'autonomie.
Justine, leur fille, vit dans cet environnement pesant, étouffant. Sans véritablement donner raison à sa mère, elle n'éprouve aucune empathie pour son père, faible, sans personnalité ni courage.
C'est à la mort de Jérôme que Justine renoue avec son passé, son histoire. Elle découvre alors la correspondance qui n'a jamais cessé entre son père et Suzelle, son amour de toujours. Elle comprend alors la perfidie de sa mère et tente de se raccrocher aux souvenirs qu'elle garde de cet homme effacé.
J'ai été touchée, émue, mais aussi étonnée et triste pour cette famille. A l'image de Justine, dès les premières pages, on déteste Delphine, cette femme qui baigne dans la méchanceté, on s'agace de Jérôme qui se laisse malmener. Mais doucement, nos sentiments évoluent. Justine nous touche. Le couple disfonctionnel que forme ses parents la déstabilise et ne lui permet pas de grandir sereinement. Comme tout enfant, elle avait besoin d'un père aimant, aux gestes tendres, ce qu'ils lui ont refusé, chacun à sa manière...
Merci à NetGalley et aux Editions le Cherche midi pour leur confiance...
Les apparences sont souvent trompeuses et ce n'est pas Justine qui vous dira le contraire ! Car "L'homme battu", c'est une histoire de famille, et dans chaque famille les secrets sont immenses. La famille de Justine à première vue semble ordinaire mais dans l'ombre se cache une mère autoritaire, omniprésente, manipulatrice et un père muet, effacé, faible, qui subit la violence verbale et physique de sa femme.
Justine, à la mort de son père décide de sortir de son silence, elle nous plonge dans ses souvenirs, durant des années où elle a été témoin de cette femme diabolique et d'un père en souffrance. Mais, quand on est enfant, comme avoir des yeux d'adultes et ne pas se laisser porter par un univers de faux-semblant ?
Un roman fort, puissant, une auteure, Olivia Koudrine qui ose, qui casse les odes en parlant de violences conjugales subies par les hommes. Et oui, les hommes aussi !
Olivia Koudrine nous plonge dans les souvenirs d'un père qu'elle pensait connaitre à travers une plume percutante, tonitruante, où le langage choisi est cru, mais qui donne toute sa valeur et son sens à l'histoire !
C'est un roman addictif, surprenant, complet, où l'auteure décrit le mécanisme de cette mère, de ce monstre, pour arriver à ses fins et les répercussions psychologiques chez l'enfant qui assiste au drame d'une vie.
Bref, un roman unique, au sujet percutant et tabou, à une auteure à suivre. Un roman coup de poing, lumineux malgré le thème abordé !
Évidemment le titre interpelle. J'ai lu ce roman aux allures de récit intime presque d'une traite !
Il faut savoir qu'en matière de violences conjugales, on a toujours tendance à présupposer que la femme est la victime. Pourtant les chiffres sont là, 28% des cas enregistrés concernent les hommes.
L'originalité de ce roman écrit dans une langue directe, parfois brutale et crue, est de se placer du point de vue de l'enfant dont le père est l'homme battu. Il lui faudra attendre d'être à la veille de la disparition de son père pour réaliser les choses et prendre la mesure de la manipulation dont à n'en pas douter, elle est une seconde victime. Car de mauvaise foi en mensonges, de méchancetés en dénigrements systématiques, la mère avait toujours su rallier sa fille à sa cause.
"Mon cerveau d'enfant s'était trop longtemps retranché dans le déni. Il avait fallu l'odeur âcre de la mort pour l'en délivrer "
On suit Justine, jeune adulte, qui plonge dans ses souvenirs et tente de démêler le faux du vrai, entre culpabilité et colère. Cela faisait longtemps que son corps avait parlé et que la situation familiale avait généré de la boulimie/anorexie, puis plus tard, l'addiction à l'alcool, au sexe... tout un ensemble de signaux d'alarme qui traduisaient son désarroi. Comment se construire avec un tel vécu au quotidien ? Quel rapport aux hommes peut-on avoir?
Justine va tenter de restaurer l'image qu'elle a de ce père qu'elle connaissait si peu si mal, à travers des souvenirs transmis par les rares amis de son père. Car sa mère avait fait le vide autour de lui.
C'est féroce, l'écriture est percutante, l'héroïne attachante, et c'est avec un certain soulagement qu'on la voit émerger de la noirceur de cette enfance volée par une mère indigne et se réconcilier avec l'image de son père, se reconstruire elle aussi, figure forte d'un féminisme équilibré, consciente que "dans le pire comme dans le meilleur, femmes et hommes sont égaux."
Un roman fort.
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