Prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu nous confie sa bibliothèque idéale
Prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu nous confie sa bibliothèque idéale
"J’essaie de parler de la vie, des gens et du monde en étant le plus juste possible"
Un écrivain français, Nicolas Mathieu, retrace le parcours de deux êtres de sa région fétiche, les Vosges. Et donne un large aperçu d’une région qui après la crise sidérurgie, semble abandonner ses habitants. Il réalise une fine étude de ces habitants qui cherchent désespérément à échapper à la misère économique, se créer une ambition et donc un avenir : ailleurs ! Avec l’unique espoir, de ne surtout pas s’abandonner au défaitisme, de ne pas s’apitoyer et abandonner, mais plutôt se projeter et mette en pratique ses rêves sans cesse ressasser, pas uniquement pour vivre : mais exister.
Ainsi Hélène, la quarantaine, à qui tout semble réussir, tels qu’une maison d’architecte, une famille stable et heureuse, deux beaux enfants, un travail intellectuel prenant voire exténuant ; et tout ceci à proximité de Nancy. Stabilité, plénitude, elle se trouve à l’apogée de sa vie : mais a-t-elle rempli sa revanche sur l’ennui de sa petite ville de province ? « Hélène les a détestés pour ce scepticisme de gagne-petit, leur philosophie d’éternels baisés qui mue la modestie en vertu, le larbinat en sagesse, l’ambition en arrogance. »
Christophe divorcé lui, a décidé où les événements l’ont résigné, de rester dans son patelin, où il a connu Hélène en primaire, qui a tout fait pour sortir de cet univers, son objectif ne pas vivre comme ses parents : comme des blaireaux. Il se démène avec un travail prenant, de sortir avec son fil , le peu de temps que lui octroie sa femme et il envisage de reprendre le hockey, une réminiscence de son passé de star ; et hormis sa famille, il se blottit, se régénère surtout dans les bras de ses potes.
Une rencontre va intervenir, refaire surgir les actes passés, les rapprocher, les unir ! Et pourtant leurs parcours les séparent, leurs ambitions divergent ; cependant l’auteur avec une plume précise, sans concession dans les descriptions, écorche la psychologie conflictuelle de chacun, fait vivre leurs dilemmes, leurs attirances sans ambiguïté. Chacun a suivi sa route, beaucoup plus enrichissante pour elle, celui d’Hélène fait de multiples plaisirs (voyages, luxe, sorties, etc..) et celle de Christophe faite d’une petite vie étriquée ou l’âge venant le mènera à biner son petit lopin de terre ! Également Nicolas Mathieu égratigne et offre avec acrimonie une description des cabinets de conseils, où germent des prédateurs sans foi, ni loi : si ce n’est celles de l’argent et du pouvoir. Un monde d’hommes, des grandes écoles, qui écrasent tout sans discernement, avec le sentiment de savoir pérenniser le dieu pourcentage.
Connemara, un récit contemporain sur le destin, sur la ténacité ou non, de sortir des nuages sombres du désespoir pour permettre les éclaircies de l’espoir ; et ainsi faire naître et comprendre que même dans les landes désertes existe l’amour. À chacun de choisir son chemin, son ambition, ses facilités ou ses contraintes, bref vouloir et prolonger sa volonté pour, d’une part faire abstraction de ses désillusions et d’autre part de se réaliser.
ce livre m'a été prêté et j'ai hésité à le lire .......
L'auteur parle de sa vie, de ses enfants ,de sa maitresse qu'il retrouve dans des hotels un peu partout mais il parle également de son père, de son fils et tout cela est mélangé et je me suis perdue dans les personnages, les époques .........
Roman peu interessant, un peu fouillis ....... ce n'est que mon avis personnel ....
Sélection du prix littéraire Les Inrockuptibles 2024.
Recueil d'amour, slice of life, de nostalgie, un texte pris dans le vif, on retrouve une écriture enfiévrée et poétique.
Nicolas Mathieu aborde les petites de joies de la vie, les rites de l'enfance, l'espoir et les rêves. L'auteur n'oubli pas le milieu d'où il vient, une écriture parfois décousu, une ode à la vie et à l'amour.
"Il regarda son dos, sa nuque, les cheveux qui faisaient un chignon bâclé, plantés d'un crayon de couleur. L'histoire des femmes et de leur faiblesse était un mensonge. Cette architecture-là pouvait tout. Tenir des enfants et plier, devenir un fleuve ou bien un pont, se courber sur une machine ou sous une lampe, recevoir des caresses, des coups, des colères ou la sueur d'un homme. Sous la peau, le muscle et l'os faisaient leur impeccable roulement. La délicatesse était une ruse de caméléon. Elle était forte, increvable, dans son désir et ses obstinations et les deux fossettes au bas des reins le guettaient comme les yeux fixes d'une bête de somme."
"Nous avons maintenant des souvenirs et des blessures. Nous avons des petits déjeuners, des nuits de sommeil côte à côte, des bords de l’eau, des larmes et des verres de trop. Toute une vie volée, mille minutes clandestines qui sont notre pauvre curriculum. Regarde-nous. Comme nous allons bien."
Roman éponyme de Nicolas Mathieu prochainement au cinéma le 4 décembre 2024.
Chronique social Goncourt en 2018, récit initiatique et d'apprentissage se déroulant sur quatre été, une bande d'ados, une localité subissant une forte désindustrialisation, l'auteur nous plonge dans une fresque social et familial, l'écriture est puissante, sensible, sombre et lumineuse, une lecture qui ne nous laisse pas indemne. Les personnages sont attachants. Une oeuvre que je recommande.
"Les hommes parlaient peu et mouraient tôt. Les femmes se faisaient des couleurs et regardaient la vie avec un optimisme qui allait en s'atténuant. Une fois vieilles, elles conservaient le souvenir de leurs hommes crevés au boulot, au bistrot, silicosés, de fils tués sur la route, sans compter ceux qui s'étaient fait la malle."
"Il existait comme ça toute sorte de ruses pour surmonter le désert, cette étendue uniforme de temps qui vous attendait au saut du lit, et pour de bon, jusqu'à la retraite. Hacine avait compris ça. Son temps ne lui appartenait pas. Mais il était toujours possible de duper l'horloge. En revanche, il ne pouvait rien contre cette évidence : d'autres volontés que la sienne dictaient leurs règles à son corps. Il était devenu un outil, une chose. Il bossait."
Ludovic et Zoran Boukherma on adapté ce livre qui sort prochainement en salles obscure avec au casting, Ludivine Sagnier, Gilles Lellouche, Angelina Woreth et Paul Kircher. Gilles Lellouche devait réalisé ce film mais il préféra se consacré à une autre réalisation d'une autre adaptation avec L'amour ouf.
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