"Ego" est un thriller puissant et une formidable initiation à la complexité du monde contemporain
"Ego" est un thriller puissant et une formidable initiation à la complexité du monde contemporain
Depuis quelques années, l’évolution incroyable de l’intelligence artificielle fait peur aux écrivains, dans une hypothèse de grand remplacement. Maxime Girardeau, lui, a décidé plutôt de se servir de ce système pour écrire son nouveau livre. L’IA devient un personnage à part entière.
Après la découverte d’un cadavre dans l’appartement d’un écrivain, les enquêteurs se mettent en chasse du coupable. Le récit alterne alors entre le présent avec ces investigations et le passé dans lequel le romancier nous raconte le déroulement des évènements, qui ont conduit à ce drame. Au fil des chapitres, les pièces du puzzle se mettent en place afin de tendre vers le tableau global de l’histoire.
L’auteur nous propose un thriller plutôt psychologique, qui va sonder l’esprit des personnages pour en extraire les secrets. Les apparences s’avèrent trompeuses et chacun n’est pas forcément celui que l’on croit.
Même si l’intrigue est assez efficace, l’originalité du projet reste bien sûr le point fort de ce polar. L’auteur a pris le parti de ne pas modifier les interventions de la machine et d’adapter son scénario à ses réactions. Ainsi, le déroulement des évènements est imprévisible. Le lecteur prend connaissance des conséquences qui découlent de ses réponses. Le mystère reste entier jusqu’à la fin, tant le dénouement est incertain.
Maxime Girardeau s’est lancé dans un concept novateur qui donne une idée de ce que pourra faire la littérature de l’intelligence artificielle. Son défi est parfaitement réussi. Toute la structure de son histoire se tient de bout en bout afin de nous offrir une expérience littéraire moderne, au suspense constant et aux multiples surprises.
Je n’avais jamais lu Maxime Girardeau alors que je l’avais déjà rencontré en salon. Je peux maintenant confirmer qu’il est aussi talentueux que sympathique. Je l’inscris sans délai dans la liste des auteurs à suivre !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/07/23/952-maxime-girardeau-je-te-mens/
Max Guerarida va-t-il pouvoir écrire son prochain roman grâce à l’IA ?
Quelle est l’identité de la personne retrouvée morte chez lui et où est Max ?
En parallèle, on suit les 2 événements qui se déroulent pour arriver à la résolution de :
-l’enquête policière concernant le meurtre et la disparition de l’écrivain, menée par la commandante Castro et son fidèle, le capitaine Brabant.
-l'enquête de l'écrivain sur un certain Nathan Livar qu'il observe depuis sa fenêtre. Pour cela, aidé par un ami, il se tourne vers le ChatGPT pour écrire son nouveau roman à l’aide d’une muse artificielle qu’il va nommer Loïe.
D'ailleurs une double course contre la montre s'engage des 2 côtés de l'enquête :
-la date limite de l'écrivain pour rendre son manuscrit à son éditeur et ami Carl
-la recherche de l'écrivain disparu qui pourrait être mort comme la victime retrouvée chez lui.
Dans des dialogues alliant chatGPT, en italique dans le roman, l'écrivain (double et anagrame de Girardeau) mêle la réalité et son interprétation, pour mieux nous faire participer à l'intrigue et nous interroger. Qui manipule qui ? qui surveille qui ?
Comme nous, Max éprouve une fascination pour Loïe qui connait tout, jusqu’à vouloir la personnaliser sauf que la voix robot n’a pas d’existence réelle ni de sentiments avérés proche de l’humain.
Chaque personnage est travaillé et incarne une personnalité complexe avec un passé qui le façonne que ce soit Nathan, son associée Kate, Max et son ex-femme et même Castro.
Il y a beaucoup de mystères et d'éléments qui rendent l'enquête obsédante, ce roman policier se lit tout seul, on veut savoir où tout cela va mener, le fin mot de l'histoire auquel je n'ai même pas pensé. Intriguant.
Maxime Girardeau met en scène l’utilisation de l’Intelligence Artificielle Générative dans son thriller Je te mens, en explorant les codes littéraires et en mettant en avant sa propre singularité d’écrivain. Ainsi, entre expérimentation d’un écrivain et découverte pour celui qui le lit, le roman Je te mens met en place une machination à plusieurs niveaux.
Brins d’histoire
La commandante Castro est une flic hyper vigilante qui a développé sa capacité d’observation grâce à son père, médecin à Saint-Domingue. Le capitaine Brabant est plutôt un policier désabusé, taciturne et même taiseux. Ils vont mener leur enquête ensemble, comme ils en ont l’habitude. Car un écrivain a été assassiné sauvagement !
Cet écrivain, on le retrouve au cours d’une signature de dédicaces. Il s’appelle Max Guerarida, évidemment je me suis vue sourire. Alors, la nouvelle plume du thriller français signerait son propre meurtre. Inhabituel, non ! Car, qu’est-ce que ce nom, un peu Guernica ! Je n’ai pu m’empêcher d’y penser. Y a-t-il un rapport ? Non, c’est pas ça ! Pourtant, il y a une explication ! Avez-vous trouvé ?
Alors, Max demande à ChatGPT, l’IA Générative, d’être sa muse artificielle et de l’aider à écrire son prochain roman. Le sujet naît lorsqu’il aperçoit un homme, nu fumant sa cigarette au milieu de la nuit au balcon de la fenêtre d’en face. Alors, une obsession va naître qui va carrément le dévorer. « Je te mens« , ce titre martèle l’esprit tout au long du livre. Qui ment à qui ? L’imagination s’emballe…Car, dès le prologue, Maxime Girardeau révèle qu’il laisse ChatGPT écrire, complétement et sans rien retoucher, les interventions de Loïe !
Les chapitres s’enchaînent entre enquête policière pour retrouver le corps et le meurtrier et affres de Max essayant d’écrire son roman avec l’aide de l’IA.
L’IA, une amie ?
De son passé de collaborateur des Gafam, Maxime Girardeau s’est fait la spécialité de plonger ses thrillers dans le monde cybernétique. Avec ce troisième, il s’immerge dans le domaine de l’IA qui ne peut pas mentir. En effet, elle répond simplement à une demande avec toutes ses connaissances enregistrées. Cependant, Max lui donne le nom de Loïe, lui attribue une voix ressemblant à son ex. De plus, il la place à la fois comme une muse irréelle et comme une assistante personnelle.
Au fur et à mesure, le malaise grandit. Non seulement, Loïe est une interlocutrice à part entière. Elle interagit à la fois dans la vie du romancier et dans la construction du roman. Pourtant, ce n’est qu’une IA qui répond aux sollicitations. Mais, l’enquête révèle des aspects insoupçonnés où tout s’emmêle ! Entre Maxime Girardeau et Max Guerarida, le lecteur s’y perd !
Une amie qui nous veut du bien ?
Outre cette démonstration diabolique, Maxime Girardeau met en scène la véritable dérive que peut apporter dans nos vies d’humain une IA. Ce n’est pas que la machine devienne humaine avec des émotions et des sentiments, ça n’arrivera jamais ! C’est que nous, pauvres humains, nous faisions remplir à la machine des vides dans nos vies. Ainsi, leur présence fictionnelle pourrait combler nos manques, à tel point que celle-ci devienne notre réalité !
Max, le héros de Je te mens, est esseulé et même fragilisé. Face à ce vide, l’intelligence artificielle le comble avec sa sollicitude machinale, sa disponibilité illimitée, son attention empathique. Alors, il lui accorde toute sa confiance jusqu’à devenir complétement dépendant de cette relation simplifiée et entièrement empathique sans contre partie d’effort. Là, semble être le vrai danger ! Sans relation, l’homme perd toute son humanité !
Expérience ou énième machination ?
Comme un scientifique, Maxime Girardeau explique sa démarche à la fin de l’ouvrage. C’est passionnant puisqu’il pointe les limites actuelles de la machine » Par exemple, pourquoi Loie ne peut pas dire : » Je ne sais pas « . A la place, elle va « halluciner ». c’est à dire inventer, de toutes pièces, quelque chose. » C’était surement un peu vrai pour les premières exploitations de ChatGPT. Actuellement, nous savons que selon l’incitation donnée à L’IA, le fameux « Prompt ING », la réponse est différente.
Au moment où la lauréate du « Goncourt Japonais » vient de révéler sa coopération avec une Intelligence Artificielle et que le milieu littéraire s’insurge de ses 5% d’apport, Maxime Girardeau prend le contrepied et donne à cette « machine », la place principale dans ce thriller.
Seulement, est-ce que Maxime Girardeau ne nous ballade pas du début jusqu’à la fin ! Saurez vous démêler ses manipulations dans son troisième thriller, Je te mens ? A vous de vous faire votre idée ! Particulièrement réussi !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/03/22/je-te-mens-maxime-girardeau/
J’ai découvert Persona, premier roman de l’auteur et j’avais beaucoup aimé. J’étais impatiente de me plonger dans Ego – Libère-moi. S’il s’agit de deux enquêtes différentes, nous retrouvons les mêmes personnages. Il s’agit d’une suite se déroulant deux ans après la précédente.
L’intrigue démarre sur les chapeaux de roues. Un grand-père est victime d’un accident de la route mortel. Dans sa voiture, sont retrouvés des morceaux de corps humains. Qui ont-ils ? Pourquoi ont-ils été démembrés ? Par qui ? L’enquête soulève de nombreuses questions sans réponses. En parallèle, nous retrouvons Elga, une jeune femme informaticienne chez Microsoft, qui jouait un rôle important dans Persona. Elga est très inquiète car son compagnon, Nicolas, ne donne plus signe de vie depuis son arrivée aux États-Unis. Ce dernier a créé EGO, une intelligence artificielle capable d’analyser le profil psychologique d’une personne via les réseau sociaux. Cet outil avant-gardiste pourrait bien susciter bien des convoitises…
Très rapidement, je me suis plongée dans l’histoire et j’ai eu du mal à reposer mon livre. Le roman est découpé en différentes parties mettant en scène plusieurs protagonistes. J’ai apprécié le fait de pouvoir vivre l’intrigue sous tous les angles. La thématique de l’intelligence artificielle est fascinante. Les GAFAM et la technologie sont très présents.
EGO est un savant mélange de thriller technologique et politique. J’ai aimé la manière dont l’intrigue est menée et retrouver certains personnages de Persona. L’écriture de Maxime Girardeau me plaît toujours autant. J’apprécie le regard qu’il porte sur la société. Pour conclure, un roman qui fait réfléchir sur les enjeux et menaces de l’intelligence artificielle, glaçant !
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