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Quelle place peut avoir l’art en temps de guerre ?
Il aide à survivre face à l’horreur. Il est constamment mis à mal par les autorités qui cherchent à en faire un outil de propagande. Tout au long de cette bd, Marcelino Truong explore cette question dans un récit qui se situe dans les derniers mois de la guerre d’Indochine. Une guerre peu abordée dans le 9eme art et dont la mémoire reste peu présente dans les générations actuelles malgré son nombre de victimes et ses conséquences au plan international.
Au fil des pages, on suit le parcours d’un jeune homme qui se retrouve malgré lui enrôlé du côté Viet-Minh. Artiste, fils de bonne famille, il s’est tenu jusqu'à présent bien éloigné des enjeux politiques qui secouent son pays et qui, d’un coup, le rattrapent. Vient alors le temps des entraînements militaires, le manque de nourriture, le rapport aux autres, au sein même de sa communauté - qui apparaît bien divisée - puis la propagande et sa participation à cette grande machine au service du Parti. Si pratiquer son art peut le faire tuer, il peut aussi le sauver.
L’un des intérêts majeurs de ce récit fictif est de porter le point de vue de cette guerre du côté vietnamien et non du côté occidental. Marcelino Truong donne de la lumière sur la complexité de ce conflit et met habilement la folie de l’homme en images.
Le rythme narratif est bien construit dans ce pavé de plus de 280 pages qui se lit facilement. Un gros travail est présent pour restituer l’ambiance : les tenues des miliatires, des villageois, les décors et objets du quotidien, les paysages, tout est fait pour embarquer le lecteur dans ce recit initiatique sur les pas de la guerre. Le trait réaliste y joue aussi pour beaucoup. Le dessin se fait en bichromie avec des touches de couleurs réfléchies. Il est entrecoupé de pages simples ou doubles tout en couleurs, des aérations intéressantes graphiquement.
Une bd historique instructive, sans être lourde, et qui a de nombreux atouts. À recommander.
Merci à Lecteurs.com et aux Editions Denoël pour l’envoi.
J'en ai lu des livres dans ma vie : des historiques, des romancés, des politiques, des régionaux ... Mais celui-ci n'est comme aucun autre. Philosophique un peu, touchant énormément. Il ne quittera pas ma table de chevet. Il est si précieux .... C'est le coup de coeur de ma vie de lecteur
Oscar et la Dame rose constitue la troisième partie du Cycle de l'invisible. 8 récits indépendants les uns des autres et qui traitent principalement des spiritualités.
C'est l'histoire d'un jeune garçon, Oscar, séjournant à l'hôpital car il souffre de leucémie. Il rencontre Mamie-Rose, qui visite les enfants hospitalisés afin de les divertir et qui l'aide à surmonter la maladie et sa révolte vis à vis de ses parents qu'il pense lâches. Elle lui propose alors, pour qu'il se sente moins seul, qu'il écrive à Dieu.
La particularité de ce livre est donc dans les lettres qui décrivent douze jours dans l'existence d'Oscar. Douze jours qui seront peut-être les derniers.
A travers cette correspondance, le récit aborde, du point de vue d'Oscar, des questions existentielles : la maladie, la souffrance, le passage de la vie à la mort …
Que dire de cette histoire qui a été lu par plusieurs millions de personnes dans le monde et qui a été édité dans 50 langues, si ce n'est que sa lecture est à chaque fois une nouvelle émotion.
Car oui, moi qui a la larme facile, j'ai encore pleuré alors que je le connais par coeur.
Un livre poétique, émouvant mais pourtant très drôle.
Gros roman graphique de Marcelino Truong qui se déroule pendant la guerre d'Indochine. J'aime beaucoup le dessin dans des tons grisés avec quelques rares touches de couleur, puis, parfois de grandes pages très colorées sur les paysages vietnamiens ou des actes forts. L'histoire n'est pas en reste avec Minh, jeune homme peu sensible à la propagande, qui ne peut la critiquer frontalement sous peine des pires sanctions, mais qui n'en pense pas moins. Il y travaillera pourtant sous les ordres d'un Français communiste qui s'est rallié : "Ici, tu travailles pour la propagande, mon vieux ! Tu n'es pas là pour INFORMER le peuple, mais pour le FORMER !" (p.175). Malgré son peu d'enthousiasme, il devient un soldat aguerri qui témoigne de l'asservissement du peuple, de son endoctrinement, mais aussi de sa volonté de chasser le colonisateur. Il montre les hommes au combat et aussi les femmes qui luttent, qui transportent les blessés, le matériel, sûres d'être reniées à la fin de la guerre considérées comme souillées au contact des soldats.
En France, si l'on parle un peu de la guerre d'Algérie, je n'ai pas vu beaucoup d’œuvres sur la guerre d'Indochine, sans doute l'humiliante défaite de Diên Biên Phu n'est-elle pas évidente à raconter. Ce roman graphique l'aborde, du côté des indépendantistes, ce qui permet de mieux comprendre le pays et ses habitants lassés par les Français mais pas certains de gagner au change avec un régime soutenu par la très autoritaire URSS. Très belle découverte tant dans le fond que la forme.
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