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Lydie Salvayre

Lydie Salvayre
Née en 1946 d'un père Andalou et d'une mère catalane, réfugiés en France en février 1939, Lydie Salvayre passe son enfance à Auterive, près de Toulouse. Après une Licence de Lettres modernes à l'Université de Toulouse, elle fait ses études de médecine à la Faculté de Médecine de Toulouse, puis s... Voir plus
Née en 1946 d'un père Andalou et d'une mère catalane, réfugiés en France en février 1939, Lydie Salvayre passe son enfance à Auterive, près de Toulouse. Après une Licence de Lettres modernes à l'Université de Toulouse, elle fait ses études de médecine à la Faculté de Médecine de Toulouse, puis son internat en Psychiatrie. Elle devient pédopsychiatre, et est Médecin Directeur du CMPP de Bagnolet pendant 15 ans. Lydie Salvayre est l'auteur d'une vingtaine de livres traduits dans de nombreux pays et dont certains ont fait l'objet d'adaptations théâtrales. La Déclaration (1990) est saluée par le Prix Hermès du premier roman, La Compagnie des spectres (1997) reçoit le prix Novembre (aujourd'hui prix Décembre), BW (2009) le prix François-Billetdoux et Pas pleurer (2014) a été récompensé par le prix Goncourt 2014.

Articles en lien avec Lydie Salvayre (1)

  • Auteures primées : Prix littéraires ne rime pas avec parité
    Auteures primées : Prix littéraires ne rime pas avec parité

    Les deux tiers des artistes, sont des hommes, quoique depuis quelques années le pourcentage des femmes auteures augmente. Très logiquement, les femmes devraient représenter un tiers des écrivains primés !  Il n'en est rien. A l'exception du prix Femina, dont les lauréats, sont plus de 30 % à être des lauréates !  Zoom sur ces femmes primées dans l'univers impitoyablement masculin des prix littéraires.

Avis sur cet auteur (60)

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    Couverture du livre « Depuis toujours nous aimons les dimanches » de Lydie Salvayre aux éditions Seuil

    yves MONTMARTIN sur Depuis toujours nous aimons les dimanches de Lydie Salvayre

    Dans ce petit opuscule Lydie Salvayre fait l'éloge de la paresse, du bonheur de ne rien faire si ce n'est de profiter de la vie et des choses simples qui sont le secret du bonheur. Laisser ses pensées vagabonder. La paresse nous ouvre les portes de l'imaginaire. S'adapter à son rythme intérieur,...
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    Dans ce petit opuscule Lydie Salvayre fait l'éloge de la paresse, du bonheur de ne rien faire si ce n'est de profiter de la vie et des choses simples qui sont le secret du bonheur. Laisser ses pensées vagabonder. La paresse nous ouvre les portes de l'imaginaire. S'adapter à son rythme intérieur, casser la routine , ne plus suivre le programme préétabli, éviter les chemins tout tracés. Car paresser c'est désobéir. La paresse est insoumission. L'auteure n'hésite pas à faire témoigner des philosophes et des écrivains pour appuyer son propos.

    Un réquisitoire au vitriol contre les apologistes-du-travail-des-autres. Une saine colère. Parfois ses propos s'enflamment , deviennent excessifs si la forme est déroutante avec un lyrisme débridé et extravagant le fond donne matière à réflexion, sur le partage du travail et donc du temps libre, de la course à la consommation, la surproduction.

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    Couverture du livre « Depuis toujours nous aimons les dimanches » de Lydie Salvayre aux éditions Seuil

    Aa67 sur Depuis toujours nous aimons les dimanches de Lydie Salvayre

    Une petite pépite totalement Salvayrienne.

    Ce n’est qu’un petit livre de 130 pages qui se lit si vite, trop vite, et qui dit beaucoup de nos préoccupations et des changements dans l’esprit de l’humanité.
    Il ne fait pas la leçon au sens péjoratif du terme, mais qu’est-ce Lydie Salvayre...
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    Une petite pépite totalement Salvayrienne.

    Ce n’est qu’un petit livre de 130 pages qui se lit si vite, trop vite, et qui dit beaucoup de nos préoccupations et des changements dans l’esprit de l’humanité.
    Il ne fait pas la leçon au sens péjoratif du terme, mais qu’est-ce Lydie Salvayre attaque bien les hommes. Le hommes dans le sens général même si elle les interpellent régulièrement par un grand « Messieurs ».
    Comme souvent avec l’autrice nous ne rigolons que rarement, voire même nous pleurons la planète et les hommes qui gâchent tout sur leur passage. Mais je n’ai à aucun moment déprimé ou était en stress mode colère contre l’humanité. Elle est dosée et chaque mot est pesé.
    Pa besoin d’en dire davantage concernant tous les thèmes évoqués, juste quelques citations reflétant l’esprit de ce petit livre qui mine de rien contient beaucoup plus qu’il n’y parait.

    Citations :
    « Vous nous vendez sans cesse le bonheur d’exister en consommant à perte de vie. Mais comment, Messieurs, concevez-vous le bonheur ? Comment ? Vous êtes-vous demandé un seul jour : que fous-je de ma vie ? 
    Qui ai-je vraiment aimé ? Par quoi fus-je comblé ? Qu’ai-je trouvé de beau et d’admirable dans ce cirque sauvage qu’est devenu le monde et qui me permette de l’endurer ? La mer ? L’enfance ? Cette étrangère à tout calcul qui s’appelle l’amitié ? L’imprudence insouciante ? Le pouvoir de dire non aux idées préconçues comme aux agenouillements ? »
    « Mais pourquoi levez-vous les yeux au ciel dès que l’on prononce le mot philosophie ? Vous la trouvez éthérée, abstraite autant que bavarde et se payant de mots ?
    Vous avez tord Messieurs ! Comme sur tout le reste ! Car contrairement à ce que vous imaginez, Nietzsche, qui porta un regard implacable sur les mutations qui bouleversaient le monde et les dégradations engendrées par la modernité, Nietzsche mena dans son oeuvre une réflexion profonde concernant des questions d’économie politique, et analysa, dans une géniale prémonition, la question du travail et sa fonction masquée. »
    « Nous aimons nous sentir en amitié avec nous-même que nous détestions, hier, d’être à ce point nerveux, agités, serviles, abattus par le sentiment de ne plus appartenir,
    d’inexister,
    en habit de travail avec personne dedans,
    privés de toute possibilité de nous concevoir autres,
    amers de constater que le monde pour lequel nous oeuvrons n’était nullement nôtre, et que ses obsessions, sa langue et ses valeurs n’étaient nullement les nôtres,
    de ne pouvoir jouir en rien des richesses que nous créions,
    Et affreusement privés des paroles pour le dire. »

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    Couverture du livre « Depuis toujours nous aimons les dimanches » de Lydie Salvayre aux éditions Seuil

    Pascal TOURRES sur Depuis toujours nous aimons les dimanches de Lydie Salvayre

    Salvayre poursuit sa démolition pamphlétaire de notre société libérale, oppressante et aliénante (cf. aussi son précédent ouvrage : « Irréfutable essai de successologie »).
    Ici c’est du droit à la paresse dont il est question et du dézingage de la « valeur travail » et des idéologies...
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    Salvayre poursuit sa démolition pamphlétaire de notre société libérale, oppressante et aliénante (cf. aussi son précédent ouvrage : « Irréfutable essai de successologie »).
    Ici c’est du droit à la paresse dont il est question et du dézingage de la « valeur travail » et des idéologies associées.

    Au-delà du fond franchement « anar », libertaire mettant aussi l’accent sur les collectifs et les (vraies) relations humaines, l’importance de la lecture, …, il y a le style Salvayre, ses listes riches, ses punchlines jouisives dont on ne peut s’empêcher d’en reprendre certaines :

    … à commencer par le qualificatif de ces « apologistes-du-travail-des-autres » … ça ne vous rappelle rien …
    Le slogan : « Travailler moins pour lire plus » p 66

    « Car, vous l'avez compris, la paresse est un art. La paresse n'est pas mollasserie poisseuse, n'est pas intoxication cannabique, n'est pas délectation morose, elle n'est pas léthargie postprandiale, il n'est pas neurasthénie chronique, n'est pas détachement veule, n'est pas dédain romantique, n'est pas morne prostration, n'est pas je-m'en-foutisme mufle, n'est pas indolence blasée, n'est pas dandisme las, n'est pas ce que communément on appelle glande, glandouille, une flemme, une flemmingite, ou feignardise, ou feignasserie, avec lesquels souvent en fin de la confondre. » pp 14-15

    « Car, les apologistes-du-travail-des-autres nous bassine avec ce préjugé, relativement récent dans l'histoire des hommes, selon lequel :
    le travail serait un devoir moral,
    le chômage : une honte,
    le goût pour la finance et la compétition : une inclination naturelle,
    le désir d'amasser : il né chez les enfants.
    Et conchient la paresse qu'ils considèrent comme :
    une putain pêcheuse d'hommes,
    l'oreiller du diable,
    une démone nourrissant tous les vices et particulièrement la luxure,
    une perversion de l'esprit,
    une calamité publique,
    un cancer social qui s'agit d'extirper par une chirurgie ablative,
    un fléau d'autant plus pernicieux qu'il est fort séduisant (il suffit de dresser la liste des poètes et écrivains impies qui enchantaient les louanges de leur Muse Paresse, depuis Virgile et Cicéron en passant par Saint Amand, Marivaux, Baudelaire, Théophile Gautier, Verlaine, Rimbaud, Oscar Wilde, Rainer Maria Rilke, Robert Louis Stevenson, Samuel Beckett, Cioran, Michaux et tant et tant d'autres. » pp 26-27

    Mais la flingueuse Mamie Lydie est aussi l’essayiste Salvayre qui convoque de nombreux auteurs et penseurs pour étayer ses réflexions : Nietzsche, Bertrand Russel, Keynes, … Et c’est beaucoup plus sérieux (et travaillé) qu’il ne peut paraitre … avec un vrai travail d’essayiste.

    Un petit texte (135 pages) mais qui tape fort … pour notre plus grand plaisir.

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    Couverture du livre « Pas pleurer » de Lydie Salvayre aux éditions Seuil

    Aa67 sur Pas pleurer de Lydie Salvayre

    Dramatique mais aussi émouvante mise en scène de l’évolution des conceptions et des sentiments.

    Pourquoi n’avais-je pas lu ce livre avant ? Peut-être parce que c’était un Goncourt et que je doute parfois de ce prix ou trouve qu’il ne reflète que rarement mes goûts de lecture. Mais les billets...
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    Dramatique mais aussi émouvante mise en scène de l’évolution des conceptions et des sentiments.

    Pourquoi n’avais-je pas lu ce livre avant ? Peut-être parce que c’était un Goncourt et que je doute parfois de ce prix ou trouve qu’il ne reflète que rarement mes goûts de lecture. Mais les billets de certaines babélionautes - suivez mon regard vers Patoux66 - ont éveillé ma curiosité. Et me voilà refermant le prix Goncourt de 2014 avec cette leçon ‘’ne pas rester sur des a priori, réviser toujours et encore son jugement littéraire ». Et comme tant de bons billets ont déjà été écrits et lus, je vais rester succincte et relever quelques citations que je tiens à conserver.

    Lydie Salvayre, à travers les souvenirs fragmentaires recueillis auprès de sa mère, dresse en 2010 le portrait d’une époque peu connue ailleurs que par les habitants du pays même, à savoir l’histoire de l’Espagne autour des années 1936. Cette mère qui souffre pourtant de la maladie d’Alzheimer, arrive encore à transmettre le vécu des espagnols durant cette époque. En parallèle, l’autrice choisit de convoquer quelques excellents écrits de Georges Bernanos.
    L’ensemble apporte un éclairage que je qualifierais de « global » des horreurs de l’époque. Les livres d’histoire condensent en parlant d’un ‘’Conflit qui opposa de 1936 à 1939 le gouvernement républicain espagnol de Front populaire à une insurrection militaire et nationaliste dirigée par le général Franco’’.

    L’insurrection libertaire contre le fascisme et l’enthousiasme de la classe populaire en 1936, eux-même suivis par le désarroi et la déconfiture politique de 1937 sont palpables dans ce roman.
    De 2010 on se retrouve en 1936 dans un petit village où s’affrontent de trop nombreux courants : franquistes mais aussi libertaires, républicains et communistes. Aussi petit soit ce village, aussi fortes sont les convictions de chacun et donc l’acharnement à se détruire les uns les autres.
    J’ai apprécié le ton vif et les traits d’humour dont use à bon escient l’autrice ; les faits étaient pourtant dramatiques.

    Durant ma lecture j’ai davantage appris sur Georges Bernanos qu’à travers les livres qu’on nous imposait durant notre scolarité. Son émotion et sa fougue sont habillement mélangées à ceux de la mère de l’autrice. Au début on est un peu déstabilisé par le parlé plein d’hispanismes de la mamie, mais on finit par plus ou moins décoder les locutions espagnoles. A ceci se superpose le style académique des écrits d’un Bernanos monarchiste, catholique et traditionaliste. Sous la plume de cette grande écrivaine, l’effet est réussi.
    Un tango de styles qui sied à merveille à une période de l’histoire qui fut lourde à vivre et à porter par l’Espagne mais qui, grâce la plume de Lydie Salvayre, restera dans ma mémoire.

    Citations :
    « L'épiscopat espagnol n'a cessé au long des siècles de trahir, de dévoyer et de défigurer le message christique en se détournant des pauvres au profit d'une poignée de "canailles dorées". L'Eglise espagnole est devenue l'Eglise des nantis, l'Eglise des puissants, l'Eglise des titrés. Et ce dévoiement et cette trahison ont atteint un sommet en 1936 lorsque les prêtres espagnols, de mèches avec les meurtriers franquistes, ont tendu leur crucifix aux pauvres mal-pensants pour qu'ils le baisent une dernière fois avant d'être expédiés ad patres. Pour l’exemple. »
    « Ils disent qu’ils savent à présent où mettre leur courage. Ils disent qu’ils ne supporteront plus de laisser leurs désirs à la porte d’eux-mêmes, como un paraguas en un pasillo. Que leur père se foute bien ça dans le crâne ! Finies les peurs et les abdications ! »
    « Bernanos découvrait, le cœur défait, que lorsque la peur gouverne, lorsque les mots sont épouvantés, lorsque les émotions sont sous surveillance, un calme, hurlant, immobile s'installe, dont les maîtres du moment se félicitent. »
    Parlant de sa mère « Je l’écoute me dire ses souvenirs que la lecture parallèle de Bernanos assombrit et complète. Et j’essaie de déchiffrer les raisons du trouble que ces deux récits lèvent en moi, un trouble dont je crains qu’il ne m’entraîne là où je n’avais nullement l’intention d’aller. Pour être plus précise, je sens, à leur évocation, se glisser en moi par des écluses ignorées des sentiments contradictoires et pour tout dire assez confus. »