"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Intéressant, divertissant, se lit vite et bien. Une belle reconstitution des lieux mais des personnages un peu trop construits (je en sais pas comment l'exprimer autrement). Bref pas désagréable mais pas inoubliable.
1934, dans le Sussex, au manoir de Winnicot Hall.
Dans ce manoir familial viennent de s'installer le couple Montgomery et leur fils aveugle, George, âgé de dix ans.
Il y a aussi un majordome, une cuisinière et deux employées de maison.
Viviane Lombard, une française, vient d'être embauchée comme préceptrice pour George.
Des phénomènes inexpliqués et inquiétants troublent de plus en plus souvent l'ambiance.
A n'en pas douter, le manoir est hanté.
Je me suis complètement laissée enrobée par ce roman.
Comme en enfant à qui on lirait un conte.
C'était vraiment très agréable.
Les personnages sont tous bien vus.
J'ai particulièrement aimé les liens qui se tissene entre George et Mme Lombard.
Troisième roman de ces auteurs.
J'avais beaucoup aimé le premier, un tout petit peu moins le second.
Celui-ci m'a bien plu.
Je me demande où ces auteurs trouvent leur idées, et surtout comment on fait pour écrire un livre à deux.
En ce glacial matin de février 1934, empruntons les pas de Viviane Lombard, jeune femme française qui se retrouve en pleine campagne anglaise du Sussex, tout juste débarquée de la gare. Franchissons, avec elle, le portail du domaine, « flanqué de deux lions sculptés dans la pierre, assis au sommet de deux piliers massifs », suivons « l’allée cavalière encadrée de bois denses et bordées de chênes moussus dont les ramures se rejoignent en une voûte de branches dénudées », passons devant l’étang en partie dissimulé par son écharpe de brouillard, continuons notre progression et « au détour d’une courbe, nous apparaît un bijou de l’architecture anglaise du XVIIe siècle, tout de pierres grises et percé d’une multitude de fenêtres à guillotine et à petits carreaux, de vitraux et autres bay-windows », nous arrivons, enfin, devant une « imposante porte d’entrée rouge et son heurtoir de bronze : un faune grimaçant qui tenait dans sa bouche un énorme anneau ». Bienvenue à Winnicott Hall.
Viviane a quitté la France, affectée par un drame récent, la perte dans un accident dramatique de son prétendant. Il lui faut beaucoup de courage pour se présenter afin d’obtenir un poste de préceptrice et ce n’est pas l’accueil guindé et quelque peu condescendant du majordome Mr.Talbott, ni le premier contact avec lady Lucille Montgomery, la maîtresse de maison, qui la rassurent, pas plus que l’œil sévère de la cuisinière Mrs Dodds, ni les yeux mutins des deux domestiques Pearl et Ruby. Ce n’est pas cette « mangeuse de grenouilles » qui va venir faire la révolution dans cette maison, tout de même ! Seuls les hommes du domaine semblent chaleureux, tout d’abord le petit George, enfant aveugle de dix ans, que Viviane doit éduquer et son père Archibald, sympathique, mais si peu présent perdu dans son monde d’archéologues, entre deux missions de fouilles en Irak.
C’est sans compter sur le caractère bien trempé de Viviane, excentrique dans sa mise, mais qui ne mâche pas ses mots. Une étroite amitié va bientôt l’unir à George qui se révèle être un élève très brillant malgré son handicap. Les idées préconçues sur cette française tombent, les liens se resserrent entre tous les membres de la maisonnée. Son sang-froid ne sera pas superflu, car j’ai oublié de vous dire, il se passe des choses bizarres dans ce manoir, des courants d’air, des meubles qui se déplacent, des lustres qui tombent, seraient-ce les ancêtres qui veulent se faire entendre ?
J’ai grandement apprécié le charme désuet de ce manoir, cette atmosphère surannée portée par des allusions historiques et cinématographiques de l’époque. D’une écriture simple mais vivante et addictive, aux dialogues prédominants, Ludovic Manchette et Christian Niemiec captent du début à la fin notre attention. Les personnages, bien dessinés, sont épatants malgré ou à cause de leurs défauts individuels. Les rapports humains sont bien étudiés, de même que les mœurs de l’aristocratie britannique, en cette première moitié de XXe siècle. Le récit agréablement saupoudré de fines doses d’humour (principalement les échanges entre Viviane et le petit George), so british bien entendu.
Hormis si vous êtes allergiques aux fantômes et autres revenants, vous passerez un bon moment « A l’ombre de Winnicott ».
Sussex, Angleterre, 1934. Alors qu'ils viennent d'emménager dans le manoir de Winnicott Hall, Archibald et Lucille Montgomery confient à Viviane Lombard, une Française à l'attitude et au franc-parler peu ordinaires, l'éducation de George, leur jeune fils aveugle. Tandis que la préceptrice et l'enfant apprennent à s'apprivoiser, un doute s'instille peu à peu chez eux comme chez tous les habitants de la vaste demeure, maîtres des lieux et personnel confondus : une présence invisible ne rôderait-elle pas entre les murs de la vieille bâtisse ?
Mon avis
Quelle tendresse pour les personnages dans cette histoire merveilleuse. Le duo Manchette-Niemiec à encore sévit. J'ai été emportée par cette intrigue au point de renoncer à une bonne nuit de sommeil réparateur. J'ai lu d'une traite jusqu'à 4h00 du matin un soir de semaine !! Les habitants du manoir m'ont pris par la main et embarqué dans un tourbillon d'émotions. J'ai pleuré, souri, frissonné, grelotté de froid et hurlé d'effroi.
Je remercie Netgalleyfrance et les editions cherchemidi de m'avoir donné accès quelques jours via la plate-forme à cette pépite de la rentrée littéraire. J'en ai savouré chaque gemme : l'atmosphère aristocratique du manoir anglais, l'humour franco-british, la touche de spiritisme et d'archéologie, le charme de la sororité dans la campagne anglaise nappée du brouillard d'un avenir angoissant et incertain, la nostalgie de l'enfance heureuse passée dans un jardin d'éden...
L'avez-vous lu ? Je le recommande : il a une flagrance millésimée à vous en étourdir.
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